Projet Hortus : cultiver l’édition scientifique ouverte à l’université
Les Presses universitaires de Strasbourg (PUS) et l’Ouvroir sont colauréats du dernier appel à projets lancé par le Fonds national pour la science ouverte. Une bonne nouvelle pour la consolidation de l’édition scientifique au sein de l’université.
Hortus pour Héberger, Organiser, Renforcer et Transformer l’édition scientifique ouverte à l’Université de Strasbourg ! Tel est l’acronyme qui a permis à l’Ouvroir (lire encadré), le service d’édition de revues au sein de la Maison interuniversitaire des sciences de l’homme – Alsace (Misha), et aux Presses universitaires de Strasbourg (PUS), la maison d’édition scientifique de l’université, de compter parmi les 19 lauréats (sur 43 candidats) du dernier appel à projets lancé par le Fonds national pour la science ouverte (FNSO).
« Cette réussite concrétise notre engagement en faveur de la science ouverte et valide nos ambitions en matière d’édition scientifique », souligne Mathieu Schneider, vice-président Culture, science-société et actions solidaires et porteur du projet. « Une excellente nouvelle pour la valorisation de la recherche menée au sein de nos laboratoires et le rayonnement de notre université. »
Science ouverte certes mais science avant tout !
Favoriser l’émergence, la structuration et la professionnalisation des jeunes revues de sciences humaines et sociales
Pour la toute nouvelle directrice adjointe de la Misha, responsable du pôle Edition et référente scientifique du pôle Ouvroir, Victoire Feuillebois, cette subvention, « dont tout le mérite revient à la précédente direction », va favoriser l’émergence, la structuration et la professionnalisation des jeunes revues de sciences humaines et sociales portées par les chercheurs et chercheuses des universités alsaciennes notamment. « Actuellement, au sein de l’Ouvroir, nous accompagnons et hébergeons en ligne sur Paréo sept revues de sciences de l’éducation, de linguistique, d’histoire ou d’économie. Et deux nouvelles vont bientôt nous rejoindre. Nous allons pouvoir poursuivre leur développement et leur professionnalisation dans de sereines conditions. »
Faire de l’édition scientifique ouverte ne consiste pas à simplement publier des textes en ligne. Les critères techniques (formatage et intégration des textes, des données et des références bibliographiques), juridiques (droit de reproduction des images, droit d’auteur) et scientifiques (expertise en double aveugle, ouverture des comités de rédaction à d’autres universités et nationalités), sont nombreux. Ils sont définis par le portail OpenEdition, fer de lance public (contrairement au portail Cairn, privé) de l’édition scientifique ouverte en France. Autant d’étapes que l’équipe de l’Ouvroir aide à franchir.
OpenEdition, outil de rayonnement mondial
Présidente du conseil d’orientation des PUS, Juliette Lelieur est bien placée pour savoir que l’édition scientifique ouverte ne s’improvise pas. Depuis 2017, la maison d’édition de l’université a déjà rendu accessibles sur le portail OpenEdition Journals, 8 des revues qu’elle publie (sur 13) tandis que 12 collections d’ouvrages (sur 21) sont disponibles sur OpenEdition Books. Grâce à Hortus, d’autres vont suivre. « L’édition scientifique ouverte nécessite un important travail de numérisation, de relecture, de référencement, ce qui a nécessairement un coût. Mais c’est un investissement qui accroit considérablement la visibilité et la portée des publications des PUS. » En France, mais surtout à l’international. Près de la moitié des visiteurs sur OpenEdition Books en 2023 sont originaires d’un autre pays. Idem sur OpenEdition Journals pour des revues comme la Revue des sciences sociales, la Revue du droit des religions ou les Cahiers philosophiques de Strasbourg qui agrandissent significativement leur lectorat et leur renommée grâce à leur présence en ligne.
Associées au sein du projet Hortus dès le premier jour, les deux structures impliquées dans l’édition scientifique à l’université vont en profiter pour renforcer leurs liens et leur coopération, entre elles, ainsi qu’avec le service d’Appui à la publication, de la Direction de la recherche et de la formation doctorale (DRD) qui édite et met en ligne une partie des revues éditées et distribuées par les PUS. « Nous faisons face à des problématiques communes et nous proposons des services complémentaires », soulignent Victoire Feuillebois et Juliette Lelieur. « Hortus est aussi l’occasion pour nous de travailler ensemble pour continuer de faire de l’édition scientifique ouverte un des piliers majeurs de l’engagement de l’université en matière de science ouverte. »
L’Ouvroir, incubateur de revues
Au sein de la Misha, l’équipe de l’Ouvroir (Victoire Feuillebois, Clémentine Siméon, Léa Ackermann et Étienne Nadji) propose trois types de services aux enseignants et doctorants investis dans la création ou la vie d’une revue en sciences humaines. A savoir : un programme de formation et de mise en relation autour des problématiques communes, une solution d’hébergement et de diffusion des revues en ligne via la pépinière Paréo, le temps que celles-ci se professionnalisent en vue d’une migration sur OpenEdition Journals. Et enfin, un accompagnement sur tous les aspects du travail éditorial, de la réception des textes jusqu’à leur mise en ligne.
Dossier | Science ouverte : une dimension incontournable
Le mouvement de la science ouverte qui vise à diffuser librement la recherche scientifique afin de la rendre accessible à tous est l’un des grands enjeux du 21e siècle pour l’enseignement supérieur et la recherche. Au travers de différents initiatives, l'Université de Strasbourg cherche à favoriser le partage et la réutilisation des savoirs, afin de favoriser le débat public et de promouvoir un choix démocratique dans le domaine de la science. En ouvrant la démarche scientifique à toutes les étapes des projets de recherche, elle soutient les actions engagées et citoyennes de l’ensemble de sa communauté.
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