Par Frédéric Zinck
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Adele : de l’aide pour la gestion des données de la recherche

Avec le projet Adele (Atelier DonnéE aLsacE Helpdesk), l’Université de Strasbourg accompagne les chercheurs pour déposer leurs données dans des entrepôts de données ouverts. Adele constitue une offre de services riche, en lien direct avec l’écosystème des entrepôts de données disciplinaires et les services d’accompagnement déjà existants au sein des différents partenaires.

En 2021, le ministère de l’Enseignement supérieur, de la Recherche et de l'Innovation (MESRI - le MESR depuis juin 2022) a déployé le deuxième Plan national pour la science ouverte, qui met l’accent sur l’ouverture des données, codes et logiciels de recherche en France. Parmi les actions concrètes avancées, le projet d’offrir à tous les enseignants-chercheurs une plateforme nationale des données de la recherche. Le projet intitulé Recherche Data Gouv est né, en partenariat avec l’Institut national de recherche pour l’agriculture, l’alimentation et l’environnement (INRAE) qui disposait déjà d’un entrepôt de données ouvertes, data.inrae.fr. La même année, l’Université de Strasbourg avait entamé un projet de création d’entrepôt de données local, avec la même solution logicielle Dataverse. C’est donc tout naturellement que nous avons rejoint le projet national, en apportant une expertise technique et du soutien pour les réflexions à mener sur la curation des données, l’administration des collections, précise Noémi Cobolet, chargée de mission Science ouverte à l’université.

Les Ateliers de la donnée, pensés comme un ensemble de services

La plateforme nationale Recherche Data Gouv, officiellement lancée le 8 juillet, comporte deux volets principaux. Le premier est destiné à fournir à la communauté scientifique nationale un outil dédié aux dépôts de données : l’entrepôt de données national Recherche Data Gouv . Le deuxième comporte un volet d’accompagnement des chercheurs à l’échelle territoriale : ce sont les Ateliers de la donnée, pensés comme un ensemble de services.

Un guichet unique pour tous les chercheurs du site Alsace

Suite à un premier appel à manifestation d’intérêt en décembre dernier, l’Atelier de la donnée Alsace, porté en partie par l’Université de Strasbourg, a été retenu parmi 35 répondants en France (lire encadré). Ce projet, d’une durée de 18 mois financé à hauteur de 80 000 euros, va se matérialiser par la création d’un site web pour proposer un guichet unique pour les chercheurs du site Alsace. Les chercheurs pourront adresser leurs questions sur l’ensemble du cycle de vie de la donnée, et à nous d’y répondre avec un premier niveau de réponse et de rediriger si nécessaire les demandes auprès des experts déjà présents dans nos services.

Objectif : que toute la communauté universitaire s’approprie et applique les bonnes pratiques en matière de gestion des données de rechercheLes chercheurs n’auront pas à connaître les services, c’est nos expertises qui viendront naturellement à eux, ce qui facilitera beaucoup l’accès à du conseil spécifique sur les données, explique Noémi Cobolet. Objectif : que toute la communauté universitaire s’approprie et applique les bonnes pratiques en matière de gestion des données de recherche pour rendre le travail d’ouverture des données beaucoup plus habituel qu’il ne l’est aujourd’hui. Si les données sont décrites et stockées proprement, ouvrir certaines données devient beaucoup plus simple et assure une meilleure pérennité de l’immense travail de collecte des données entrepris par les chercheurs, doctorants et personnels des laboratoires, complète Noémi Cobolet. Tous les personnels intéressés sont invités à rejoindre le projet de l’Atelier de la donnée Alsace.

Favoriser la montée en compétence des personnels impliqués

Nous avons déjà identifié 30 personnels au sein de différents services du site* qui proposent un soutien aux chercheurs sur les données de recherche. Ces personnes se sont rencontrées le jeudi 16 juin 2022 pour la première fois et la labellisation de notre Atelier va nous permettre de pouvoir mener tous les projets avancés dans la réponse à l’appel à manifestation d’intérêt, se réjouit Noémi Cobolet. En plus d’offrir un site web, Adele a pour ambition de couvrir de nombreux domaines d’expertise sur la donnée, en favorisant la montée en compétence des personnels impliqués.

Un poste est prévu pour élaborer un plan de formation dans ce sens et construire un réseau de référents sur les données directement au sein des laboratoires. Il est prévu de former des formateurs agréés Carpentries, une fondation américaine qui œuvre sur de nombreux campus européens et américains pour initier les doctorants et les chercheurs à la programmation et aux outils de type Git, Shell etc.

Adele participe également à un réseau métier créé avec les autres ateliers labellisés portées par les universités de l’Est de la France, le « GT Données Est » réunissant les universités de Grenoble Rhône Alpes, de Bourgogne Franche-Comté, de Reims Champagne-Ardenne et de l’Université de Lorraine. Nous avons organisé notre première rencontre à Strasbourg les 16 et 17 juin et plusieurs groupes de travail ont émergés et vont perdurer ; ce réseau métier sera sûrement amené à évoluer encore et à s’agrandir au fur et à mesure que d’autres établissements construiront leurs propres ateliers de la donnée ailleurs en France, explique Noémi Cobolet.

* Université de Haute-Alsace (UHA), Institut national des sciences appliquées de Strasbourg (Insa), Bibliothèque nationale et universitaire (BNU), École nationale du génie de l'eau et de l'environnement de Strasbourg (Engees), Haute école des arts du rhin (Hear), École nationale supérieure d'architecture de Strasbourg (Ensas)

Recherche Data Gouv : une échelle nationale

85 établissements d’enseignement supérieur, de recherche et de santé se sont mobilisés dans le cadre du premier appel à manifestation d’intérêt Ateliers de la donnée en proposant 25 candidatures. Treize projets d’ateliers, dont celui proposé par l’Université de Strasbourg, ont été sélectionnés par le Comité pour la science ouverte* dans le cadre de ce premier appel (5 labellisés et 8 sur une trajectoire de labellisation). Ils fédèreront les compétences à l’échelle d’un territoire pour accompagner en proximité les équipes de recherche dans la gestion, la structuration et la diffusion de leurs données. Le déploiement de ce projet à l’échelle nationale se poursuivra au fil des prochains appels à manifestation d’intérêt.

* Le Comité pour la science ouverte, successeur de la Bibliothèque scientifique numérique, est une instance nationale réunissant les principaux acteurs français de l’enseignement supérieur et de la recherche, chargée de définir une politique nationale de science ouverte.

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