Par Elsa Collobert
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Accélérer la transition écologique en s'alliant avec l'Ademe

Couplé au lancement d'une communauté thématique Développement durable, espace de réflexion novateur en son sein, l'Université de Strasbourg a signé un partenariat avec l'Ademe, vendredi 19 janvier. C'est la première fois que l'Agence de la transition écologique s'allie à une université, au bénéfice de l'émergence de projets de recherche innovants.

La meilleure réponse à l'éco-anxiété ? L'action, a coutume de dire Michel Deneken. C'est bien à cette fin qu'a été signé le partenariat entre l'Université de Strasbourg, qu'il préside, et l'Ademe, vendredi 19 janvier, en présence de son président, Sylvain Waserman, et de Josiane Chevalier, préfète de la région Grand Est. Pour trouver des solutions à la crise socio-environnementale, l'État s'engage à tous les niveaux, du national au local, a souligné cette dernière, évoquant le lancement de la première COP régionale à Metz, en novembre dernier.

Dialogue et action

Objectifs de cette alliance entre l'université et l'agence étatique ? Faire émerger de nouvelles collaborations, des projets de recherche porteurs de sens, d'espoir et de solutions pour un avenir durable. En signant ce partenariat qui jette de nouveaux ponts entre université et société civile, nous sommes fondamentalement à notre mission de service public, a souligné Michel Deneken. Nous le devons aux étudiants qui nous sont confiés, aux citoyens, à la planète. Ce travail de co-construction dans lequel nous nous lançons peut être anxiogène, car on ne sait pas aujourd'hui sur quoi va déboucher la collaboration, poursuit Sylvain Waserman. Une méthode qui fait fondamentalement partie de notre ADN, a rappelé Michel Deneken. Rejoint par Michel de Mathelin, premier vice-président en charge des relations avec le monde socio-économique : Il faut que les chercheurs continuent à sortir de leur tour d'ivoire, à décloisonner leurs activités.

Une ère de l'action en lien étroit avec le territoire, ses habitants, ses acteurs associatifs et économiques

L'ère de l'action (Sylvain Waserman) qui s'ouvre pour notre société sera en lien étroit avec le territoire, ses habitants, ses acteurs associatifs et économiques, qui le font vivre. Un panel d'entre eux, reflet de la diversité du monde socio-économique local (région Grand Est, Agence régionale de santé, Soprema, Initiatives durables, Chambre d'agriculture, chercheurs, étudiants...) étaient présents le même jour pour inaugurer une initiative conjointe : le lancement de la communauté thématique Développement durable, sous l'égide du projet OPUS (lire encadré). Lui-même issu de l'appel à projets IDéES piloté par l’Agence nationale de la recherche, il partage les mêmes ambitions de poursuivre le rapprochement entre université et société civile.

Lien avec le territoire

Une société est toujours en transition, je peux en témoigner en tant qu'historien, rebondit Mathieu Schneider, vice-président Science en société et actions de solidarité. Celle, profonde, structurelle, qui s'impose aujourd'hui à nous, doit s'accompagner d'un dialogue avec les forces vives de la société, que notre université a déjà initié. L'intuition de décloisonnement, l'Université de Strasbourg l'a eue depuis longtemps : Nous sommes dotés d'une vice-présidence dédiée à cette thématique depuis 2009. Exemple fécond, parmi tant d'autres, le laboratoire de science participative d'Aubure, mêlant étude des évolutions du cycle de l’eau et de la forêt, initiatives artistiques, implication des écoles...

Côté Ademe, plusieurs partenariats avec des institutions de recherche ont déjà été noués, inscrits dans sa stratégie R&D 2021-2027. Mais c'est la première fois que nous nous allions avec une université, rappelle son président, Sylvain Waserman. Qui souligne, car c'est sûrement moins connu parmi nos activités, que l'Agence de la transition écologique compte 150 doctorants et 500 ingénieurs experts dotés d'un regard à 360 degrés, rappelant l'objectif chiffré de réduire d'ici 2050 l'empreinte de la France de 138 millions de tonnes de CO2 (contre 400 émises aujourd'hui). Cela ne se fera qu'en partant de la base, en revenant aux préoccupations concrètes et quotidiennes des Français – vulnérabilité, inondations, canicules, sécheresses... – pour créer une nécessaire adhésion à la démarche.

Une communauté thématique sous le signe de l'expérimentation

Un engagement transversal extrêmement important, initié pour faire émerger des croisements, des synergies, tracer des voies non encore explorées : c'est ainsi que Laurent Schmitt, vice-président Développement durable et responsabilité sociétale, a introduit la communauté vouée à plancher sur la première thématique dont il a la charge.

Ce format innovant, placé sous le signe du défrichage et de l'expérimentation, se veut le catalyseur d'un dialogue et d'une réflexion prospective, à travers la réunion d'acteurs de divers milieux, à la fois issus du milieu universitaire, mais aussi, majoritairement, de l'extérieur.

Il s'agit de la quatrième communauté thématique lancée sous l'égide d'OPUS, après les communautés thématiques « Solidarité », « Innovation » et « Égalite, parité, diversité » (lancée en septembre 2023).

Sous forme d'ateliers d'intelligence collective, la trentaine de participants ont phosphoré et débattu autour du cadre thématique « Agriculture, alimentation, eau, santé : quelles transformations pour un monde durable ? » La réflexion sera d'abord menée pendant deux ans, à raison de demi-journées de réflexion trimestrielle.

L'université face au(x) défi(s) de la transition socio-écologique

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