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L’Université de Strasbourg renforce la qualité de ses formations en s’inscrivant dans l’exercice de ses missions de service public, en lien avec son Schéma directeur de la démarche qualité et d’amélioration continue. Cette nouvelle offre est le fruit d'un travail de dix-huit mois ayant mobilisé toutes les composantes de l’université, rappelle Alexandra Knaebel, vice-présidente Formation et Parcours de réussite. L'analyse des forces et pistes d'amélioration de la précédente offre, de la licence au master en passant par le Bachelor universitaire de technologie (BUT), a d'abord été réalisée, pour permettre ensuite aux équipes pédagogiques de se projeter dans les quatre ans à venir.

Evitement des doublons, adaptations aux évolutions du monde du travail et aux grands enjeux sociétaux… Parmi les 188 mentions (voir aussi les chiffres clés en encadré), 10 % de restructurations profondes ont été opérées, au sens où l’entend le Haut conseil de l'évaluation de la recherche et de l'enseignement supérieur (Hcéres), précise Thierry Burger-Helmchen, vice-président délégué Offre de formation. Mais n’oublions pas qu’une offre de formation n’est pas figée et évolue dans le temps en dehors des révisions quadriennales, à travers notamment les conseils de perfectionnement.

En ligne de mire, plusieurs axes : mieux accompagner, insérer, orienter et valoriser les parcours, tout en garantissant l'accès de tous à l'université. Un fil rouge : l'aide à la réussite étudiante. Cette offre, nous l'avons conçue cohérente, innovante, attractive, concertée, et ouverte à l'international. Passage en revue des principaux enjeux.

Une offre de formation cohérente, innovante, attractive, concertée, et ouverte à l'international

Approche par compétences

Il s'agit de l'un des piliers de la nouvelle offre de formation, poursuivant la triple ambition de l’engagement, de la réussite et de l’insertion professionnelle de l’étudiant. Déjà présente dans certaines filières, cette approche est généralisée. Objectif : d’ici 2029, toutes les formations seront évaluées par compétences.

Attention toutefois, souligne Sophie Kennel, vice-présidente déléguée Transformation pédagogique, nous avons été guidés par la philosophie : "Pas tous en même temps, ni de la même façon". Celle-ci passe par des mises en situation concrètes, les plus authentiques possible, au plus proche du contexte professionnel, au sein d'une approche globale, précise Alexandra Knaebel. La Faculté de chimie expérimente, à la prochaine rentrée, l’évaluation par compétences, en parallèle d’une évaluation classique.

Professionnalisation

Cette approche renforce la professionnalisation des parcours, sur laquelle un accent fort est porté, souligne Virginie Zint, vice-présidente déléguée Professionnalisation et insertion professionnelle.
Déjà nombreux à être ouverts à l'alternance, de nouveaux parcours adoptent cette modalité de formation. En cela, nous répondons à une demande croissante des étudiants.
Au sein d'Espace avenir, une cellule dédiée à accompagner la prospection autour des lieux de stage et d'alternance va être créée. Il s'agit de mettre en adéquation besoins des entreprises et nécessités de formation.

Individualisation des parcours

La nouvelle offre de formation adopte une approche encore davantage personnalisable, incluant options, doubles parcours, y compris des doubles diplômes, avec l’Allemagne et autres pays européens et extra-européens, se combinant avec des possibilités de mobilité et de stage. Des passerelles exitent aussi entre formations.

Sophie Kennel souligne : Nous répondons ainsi à une demande du ministère, tout en continuant à porter attention aux étudiants dont ce n’est pas le souhait.

La personnalisation des parcours reste ainsi une possibilité offerte : Il s'agit d'une modularisation progressive, avec socle commun à 75 % en première année de licence, passant à 50 % en deuxième année, puis 100 % de personnalisation en troisième année, liste Thierry Burger-Helmchen.

Expérience étudiante

Améliorer l’accueil passe par un soutien aux étudiants en difficulté, potentiellement décrocheurs, notamment fragilisés par le Covid. La crise sanitaire a remis en avant avec acuité la problématique de la précarité étudiante. C’est dans ce sens que se poursuivent les dispositifs tels que le tutorat « Répare » ou les parcours « oui, si », dont certains bénéficient de financements Include. Nous répondons au souhait exprimé par les étudiants, notamment dans les instances telles que la Commission de la formation et de la vie universitaire (CFVU), de ne pas développer systématiquement l’enseignement à distance, insiste Sophie Kennel.

Les étudiants ont exprimé le souhait de ne pas voir se développer davantage l'enseignement à distance

Développement durable et responsabilité sociétale (DD&RS)

Consciente des enjeux socio-environnementaux sans précédent auxquels la société est confrontée, l’Université de Strasbourg tient compte de l’urgence climatique dans toutes ses missions pour être exemplaire et jouer un rôle moteur dans ce domaine. Les enjeux du développement durable constituent un axe structurant dans le renouvellement de l’offre de formation. Les objectifs sont de sensibiliser toute la communauté universitaire, mais aussi de former l’ensemble des étudiants aux enjeux des évolutions des activités professionnelles.

Cette dimension se retrouve dans tous les domaines de formation, avec un tronc commun dispensé en premier cycle et des formations adaptées au niveau master, à l'exemple de la création des formations « Communication des entreprises - Responsabilité sociétale des entreprises (RSE) » et « Economie des transitions ». Ce n'est pas du saupoudrage, mais bien une irrigation à tous les niveaux, avec une approche intégrée, anglée métier, souligne Thierry Burger-Helmchen. Ce qui fait véritablement du DD&RS une signature Unistra, dixit Sophie Kennel.

Cette intégration passe par une nécessaire formation des enseignants : En janvier 2024, 140 d’entre eux ont bénéficié d’un séminaire d’une journée, et à compter de juin un parcours d’auto-formation leur sera proposé en ligne, souligne encore la directrice de l'Institut de développement et d'innovation pédagogiques (Idip).

Intelligence artificielle

Désormais incontournable, l'Intelligence artificielle générative n'est pas oubliée, aussi bien comme objet d'enseignement que comme outil de formation, et notamment d'évaluation.

Là aussi, une formation spécifique est proposée aux enseignants, et des modules intégrant une approche disciplinaire, que ce soit en droit ou en informatique, font leur apparition, précise Thierry Burger-Helmchen.

Internationalisation

L'accent étant mis de façon croissante sur l'internationalisation, à travers notamment le succès du projet Sens§us, un enseignement disciplinaire en langue étrangère sera proposé dans chaque formation. Principalement en anglais, mais pas nécessairement.

L’approche pédagogique étant différente lorsqu’on enseigne dans une autre langue que le français, la Direction des ressources humaines (DRH) est mobilisée afin d’améliorer la formation des enseignants.

A travers cette acculturation à l'international, l’objectif est aussi de faire progresser les 3 000 mobilités sortantes, en retrait par rapport aux 10 000 mobilités entrantes, et ce malgré les 745 accords dans 71 pays que compte notre université. Il faut lever les barrières à la mobilité pour nos étudiants, qu’ils puissent davantage se projeter vers l’international, que ce soit à travers des mobilités  d’études ou de stage, projette Alexandra Knaebel.

• Rendez-vous à la Journée portes ouvertes ce samedi 17 février, puis au Forum de l’alternance le 28 mars prochain