Nouveau planétarium : embarquement immédiat pour l’espace
Avec sa silhouette atypique, son revêtement en bois brulé, son toit incliné en métal, le nouveau bâtiment du planétarium du Jardin des sciences ne passe pas inaperçu sur le boulevard de la Victoire, posé au milieu d’un nouveau jardin public entre les instituts de zoologie et de minéralogie. Avant tout théâtre cosmique, le bâtiment se veut aussi une porte d’entrée vers le quartier culturel scientifique de Strasbourg.
Le nouveau planétarium, c’est d’abord une salle de spectacle dédiée principalement à l’Univers
, explique Milène Wendling. Responsable du planétarium depuis 2009, elle a été très impliquée dans ce projet au long court, engagé par l’université pour faire évoluer l’équipement vers « une version XXIe siècle ». De fait, le bâtiment s’organise autour de la salle de projection, ses 134 sièges (deux fois plus que dans l’ancien planétarium), son dôme-écran suspendu, ses six projecteurs qui se combinent pour créer une image parfaite projetée sur le dôme. De quoi embarquer les spectateurs pour un fabuleux voyage dans l’espace.
« Nous espérons conquérir de nouveaux publics, parmi les personnels de l’université, les étudiants, les touristes. »
Le planétarium existe depuis 40 ans. C’est un équipement qui a une vraie notoriété, qui a accueilli au fil des années un public très nombreux. C’est également une structure inédite car c’est le seul planétarium universitaire de France, pose Milène Wendling. Nous espérons lui faire passer un cap grâce à cette nouvelle installation, conquérir de nouveaux publics, parmi les personnels de l’université, les étudiants, les touristes.
Outre l’attractivité liée au nouveau bâtiment et à la nouvelle salle, l’augmentation du nombre de séances et l’ouverture le samedi, l’équipe mise également sur le simulateur de ciel numérique Digistar 7, qui va remplacer la simulation optique, qui était aussi quadragénaire ! Le nouveau simulateur est très performant. Il utilise de vraies images scientifiques, qui sont mises à jour à mesure que de nouvelles données sont découvertes. Il permet d’aller explorer les confins de l’Univers, de traverser les anneaux de Saturne sans bouger de son fauteuil et sans souffrir de la pollution lumineuse.
Un voyage émotionnel autant que cognitif
Le dôme-écran descend très bas, il est au raz des fauteuils afin que les spectateurs soient totalement immergés dans le ciel. Le voyage est aussi émotionnel que cognitif. Bien sûr, l’objectif final reste que les publics sortent de la séance en ayant mieux compris l’Univers, et c’est le rôle du médiateur présent dans la salle d’apporter les éléments de connaissance. Mais nous évitons de les noyer sous un amas de données qu’ils ne comprendront et ne retiendront pas. Le plus important, c’est que le soir même, ils lèvent la tête vers les étoiles pour essayer de repérer la Grande Ourse ou de voir la Voie lactée.
Pour les publics plus avertis, il y aura aussi des séances très pointues et très scientifiques, car le logiciel Digistar 7 permet d’intégrer les données de recherche du Centre de données astronomiques tout proche. Des données vraiment à la pointe de la recherche !
Le nouvel accueil du Jardin des sciences
Le bâtiment n’héberge pas seulement cette version ultra-moderne du planétarium : c’est aussi le nouvel accueil du Jardin des sciences. Il s’agit de rendre visible un véritable quartier culturel dans la Neustadt où cohabitent un planétarium, des musées et des jardins. On y vient pour observer les étoiles, admirer les collections patrimoniales, participer à des ateliers et des parcours guidés, rencontrer les acteurs du monde scientifique ou tout simplement flâner dans les jardins. Pour accompagner ce nouveau positionnement et en développer les actions, le planétarium va s’associer avec des festivals comme Le Curieux Festival ou Jazz d’or et ainsi accueillir dans ses murs des spectacles et actions culturelles qui s’éloignent d’une médiation scientifique classique. Une diversification voulue et assumée, dans l’objectif de développer le lien entre art et science.
Autre élément d’animation du nouveau site, propre à attirer lui aussi de nouveaux publics : le jardin qui entoure le bâtiment est ouvert à tous. Conçu comme un passage entre les deux campus (historique et Esplanade), il proposera une petite forêt plantée à l’arrière du bâtiment et une pelouse avec bancs et souches d’arbres pour s’asseoir et pique-niquer, papoter ou rêver, le nez tourné vers le ciel.
Des siestes cosmiques pour les personnels
Comment attirer les personnels de l’université dans le planétarium, simplement, efficacement et à leur bénéfice exclusif ? Et pourquoi pas organiser des séances de sieste cosmique ? Sur la pause déjeuner, après avoir mangé un morceau, on amène sa couverture, on s’installe dans la salle sous le grand dôme, et pendant 20 minutes, on ne fait rien d’autre que regarder le ciel du soir en musique. Petite pause magique qui permet sans doute de renforcer l’efficacité de l’après-midi ?
Article initialement paru dans Savoir(s) magazine n° 46 (mai 2023), « L'Univers, cet infini si proche » : consulter en ligne au moyen de la visionneuse / télécharger la version PDF
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