Par Frédéric Zinck
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Interroger le livre : son passé, son futur

Dans le cadre de la programmation L'Université relie notre monde, le Forum des Jeunes se présente comme un temps fort autour du livre, son sens, ses supports, sa diffusion. Etudiantes, étudiants et professionnels phosphorent lors d’une série de laboratoires d’idées pour inventer le futur de l’édition et du livre.

L’objectif du Forum des jeunes est de se détacher de l’histoire déjà écrite et de réfléchir à l’avenir du livre. Réfléchir au phénomène du livre en essayant de le cerner par les marges et en explorant les possibilités d’un objet du futur au travers d’une dizaine d’ateliers jusqu’en avril 2015, explique Elias Levi Toledo, coordinateur artistique du Forum des jeunes.  

La première rencontre a eu pour thème les revues littéraires. Quatre directeurs et directrices de revues se sont réunis avec des étudiants pour essayer de répondre à la question de l’intérêt d’une telle aventure, de ses risques et de son avenir. Au menu du deuxième atelier : les éditions clandestines, un atelier de guérilla syntaxique, d’aïkido verbal et d’ensemencement poétique. Autour du poète et plasticien Matt Mahlen, les étudiants ont interrogé l’éthique d’une édition clandestine, sans ISBN ou sans auteur. Que devient le livre s‘il est anonyme ? 

Chacune des rencontres est imaginée en amont avec les intervenants. Elles peuvent prendre des formes multiples et ont un point commun, une restitution là aussi qui peut prendre des formes différentes : idées, objets, textes. Lors de l’atelier sur les éditions clandestines, par exemple, des d'Objets graphiques non identifiés (Ogni) ont été fabriqués, ajoute Elias Levi Toledo. 

Une co-création collective avec tous les participants

Étudiant en doctorat, il travaille sur la littérature du XXe siècle et sur le lien entre la forme littéraire et l’éthique et est investi dans le Service universitaire de l’action culturelle depuis plusieurs années en tant que médiateur culturel. Quand Jeanne Arnold, chargée de projet au sein du Service universitaire de l’action culturelle et coordinatrice de l’opération Lire le monde m’a proposé d’organiser cette série de rencontre, je n’ai pas hésité. Faire réfléchir collectivement les étudiants sur l’avenir du livre et ses marges d’évolution, s’investir ensemble dans une utopie collective autour du livre, une aventure passionnante !

L’atelier du 13 décembre a abordé la question de l’écriture non sexiste. Comment les polices d'écriture peuvent-elles perpétuer des phénomènes de sexisme et discrimination ? Quelle est la conjonction entre justice sociale et typographie ? Les rencontres suivantes sont en cours de programmation et une restitution publique de l’ensemble des ateliers est prévue pour la fin de l’année universitaire. La forme de la restitution s’imagine au fur et à mesure des ateliers. Ce sera une co-création collective avec tous les participants.  

Rêver le livre de demain

Parce que le livre n’est pas fixe.
Parce qu’il nous rend, à deux lettres près, libres.
Parce que l’édition est une affaire collective,
et donc une affaire politique.
Parce qu’il faut regarder l’avenir
Et il revient à la jeunesse de le réinventer.
Parce qu’un objet si accompli comme le livre,
avec une si longue histoire, un si long passé,
A toujours une vie devant soi, à découvrir, à écrire.
Parce qu’on soutient le pouvoir transformateur de l’écrit
On oeuvrera pour rêver le livre de demain.

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