Savoir(s)

Depuis 2019, d'octobre à décembre, deux soirs par semaine, les étudiantes et les étudiants peuvent suivre l'activité Auto-défense et confiance en soi. Proposée dans le cadre du dispositif de lutte contre les Violences sexistes, sexuelles et homophobes (VSSH), porté par l'Unistra, celle-ci s'adresse aux femmes comme aux hommes. Dès la première année, ces cours ont été pris d'assaut.

Conçu et dispensé par Carine Hamm Altmeyer, ce cours a pour but de donner aux étudiantes et étudiants les clés de la prévention des agressions. Il aide à reconnaître les situations potentiellement critiques et propose des conduites à tenir pour gérer au mieux ses émotions, afin d’éviter la confrontation directe. L’objectif est aussi de développer la confiance en soi afin d’utiliser efficacement des techniques qui permettront de créer un espace de fuite. En effet, pour Carine, la meilleure défense c’est la prévention et la fuite.

Légitimité d'être

Ce cours est non violent, déstressant, sans aucune volonté d'introduire de la paranoïa, juste du bon sens. Il aide à prendre conscience des possibilités et du pouvoir que chaque personne a en soi. Des techniques de gestion du stress sont abordées durant la séance, appelées Techniques d'optimisation du potentiel (TOP) (lire encadré).

La socialisation différenciée des filles et des garçons entraine surtout pour les femmes une auto-censure qui ne leur permet toujours pas de s’affirmer dans l’espace public, explique Carine, titulaire d'un master de sociologie du genre appliqué au sport. Carine explique aussi les mécanismes du harcèlement et accueille volontiers les personnes LGBTQI+ dans son cours, afin de les conforter dans leur légitimité d’être, tout simplement.

Bousculer les préjugés

Carine invite à bousculer les préjugés de chacune et chacun et à lutter contre l’ignorance masculine. Elle décortique les comportements sexistes et de domination des valeurs dites « masculines » dans le champ du social. Sa phrase choc : L’espace que l’on occupe est révélateur de la place que l'on se sent légitime d'occuper. Même si plus de 90 % des agressions sont commises par des individus catégorisés masculins, Carine n’omet pas la possibilité que les agresseurs soient des femmes.

L’espace que l’on occupe est révéateur de la place que l'on se sent légitime d'occuper

Carine précise : Vous aurez compris que ce n’est pas qu’un cours de défense et de prévention des agressions. Le groupe crée un sentiment de sécurité par sa bienveillance et la tolérance mise en place. Ça leur fait un bien fou et participe au développement personnel de chacun et chacune ! Yanna, étudiante ukrainienne, m’a dit en décembre dernier : "Merci pour le cours, vraiment, ma vie ne sera plus la même dorénavant". Pour moi, c’est le plus beau cadeau que l’on puisse me faire et c’est aussi ce qui me motive à continuer.

À la fin du cycle de dix séances, suite à cette première prise de contact, les participants peuvent poursuivre le développement de leur « empowerment¹ » par la pratique des nombreux sports de combat proposés au Service des sports² (voir diaporama), invite Carine.

• Retrouvez sur le site du Service des sports toutes les activités de combat. Vous pouvez vous inscrire tout au long de l'année aux différents sports, des places sont encore disponibles.

¹ L'empowerment, ou autonomisation, ou encore capacitation, est l'octroi de davantage de pouvoir à des individus ou à des groupes pour agir sur les conditions sociales, économiques, politiques ou écologiques auxquelles ils sont confrontés.
² Aikido, kickboxing, boxe sparring, boxe anglaise, boxe française, canne de combat, capoeira, escrime, judo, jujitsu brésilien - grappling, katori shinto ryu, kung-fu