Savoir(s)

Quel est votre parcours avant d'arriver à Strasbourg ?

Je suis né à Yaoundé, où j'ai obtenu ma licence en chimie l'année dernière. C’est une science qui me fascine, car elle est concrète, on réalise des objets que l'on peut toucher. Elle offre des débouchés diversifiés et surtout, elle permet de résoudre des problèmes dans le quotidien et d'améliorer la vie des populations.

Pourquoi avez-vous choisi la France et Strasbourg pour poursuivre vos études ?

Les diplômes français sont reconnus à l'international. L'ECPM est une des meilleures écoles de chimie. Plus de la moitié de la formation est dédiée à la pratique, avec des projets en laboratoire et un stage chaque année. L'école est spécialisée en ingénierie des polymères, un domaine qui me passionne. Elle forme des ingénieurs trilingues, ce qui me permet d'améliorer mon anglais et d'apprendre l'allemand. Enfin, j'ai la possibilité des réaliser mes stages à l'étranger, pour découvrir de nouvelles cultures, apprendre ou approfondir une autre langue. 

Vous bénéficiez de la bourse Eiffel (lire encadré), comment l'avez-vous obtenue ?

Quand j'étais à l'Université de Yaoundé, j'ai mené des recherches et contacté l'ECPM. Je leur ai présenté mon profil académique, et Isabelle Fraunhofer, chargée des bourses de mobilité, m’a suggéré la bourse Eiffel. J'ai postulé et j'ai été lauréat. 

« J'aimerais contribuer à la production de matières plastiques biodégradables, pour réduire leur impact environnemental. C'est un enjeu politique et écologique majeur »

Quels sont vos projets et ambitions professionnelles ?

Grâce au réseau AlsaceTech, après mon diplôme d'ingénieur, je pourrai poursuivre en master 2 à l'EM Strasbourg pour obtenir le double diplôme d'ingénieur manager. Je souhaite travailler dans l'industrie de production des polymères. Je projette de commencer ma carrière en France ou en Europe, pour acquérir une solide expérience professionnelle, puis de retourner au Cameroun pour appliquer mes compétences. J'aimerais contribuer à la production de matières plastiques biodégradables, pour réduire leur impact environnemental. C'est un enjeu politique et écologique majeur.

Si vous étiez un objet dans votre valise ?

Un costume. Ça donne le sentiment de responsabilité, et j'aime les responsabilités.

Une langue ?

L'anglais, que je souhaite maîtriser pleinement.

Un lieu à Strasbourg ?

La Petite France. C'est charmant, avec ses cours d'eau, ses maisons typiques et ses bateaux.

Une spécialité culinaire ?

Le eru, un plat typique du Cameroun, à base de légumes, d’huile de palme et de viande, accompagné de fufu, une pâte de manioc fermenté.

Une différence culturelle ?

Au Cameroun, on dit bonjour spontanément, même aux inconnus dans les transports, à l’arrêt de bus ou dans la rue, ce qui est moins courant ici.

Un métier ?

Commissaire de police, le métier que je voulais faire enfant, pour le charisme de la tenue.

Une vertu ?

L'humilité. L'humilité précède la gloire. Une phrase que je répète depuis que je suis enfant. Par exemple, il faut avoir l'humilité de dire qu'on ne sait pas et demander.

Avez-vous un héros ?

Mon père. Il a fait de moi ce que je suis. Il me réprimandait quand je me comportais mal et me félicitais quand je réussissais. Nous étions très complices. Il me disait : « Si tu as l'occasion d'aider quelqu'un, fais-le sans rien attendre en retour. Dieu te récompensera d'une façon ou d'une autre ». J'aimais sa sagesse.

Une activité préférée ?

Regarder des mangas, écouter de la musique douce et aller à la salle de sport.

Votre idée du bonheur ?

Fonder une famille, vivre heureux, être financièrement libre, profiter de la vie et rendre mes parents fiers de moi.