Par Elsa Collobert
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« Mon idée du bonheur ? Être libre financièrement »

Malgré les défis rencontrés, Amadou Sara Baïlo Diallo, 21 ans, reste déterminé à poursuivre son projet de formation en France. Tout en gardant son pays d'origine, la Guinée-Conakry, dans ses pensées et ses rêves.

Peux-tu te présenter ? D’où viens-tu ?

Je viens de Guinée-Conakry, un pays d'Afrique de l'Ouest. J'ai été retenu pour intégrer la Faculté de sciences économiques et de gestion en licence, mais dès la rentrée de septembre, je me suis rendu compte très rapidement que cette formation n'était pas pour moi.

Je suis actuellement inscrit en DU Tremplin pour affiner mon projet de réorientation. J'ai postulé à trois formations plus professionnalisantes, en BUT et BTS, pour rejoindre le domaine que je vise, celui de la logistique. Et en parallèle, je recherche une entreprise, car j'aimerais réaliser cette formation en alternance.

Pourquoi as-tu choisi de venir étudier en France ?

Quoi qu'on en dise, il y a encore beaucoup de liens avec l'ancien pays colonisateur, à commencer par la langue – le français n'est pas ma langue maternelle, mais j'ai appris à le parler à l'école. C'est donc un avantage non-négligeable pour venir étudier en France, où sont délivrés des diplômes de qualité, reconnus par les employeurs dans mon pays.

Une langue ?

L'anglais est une langue qui me fascine par-dessus tout, même si j'ai du mal à la comprendre. Je me suis fixé comme objectif de le travailler davantage à l'avenir.

Un lieu à Strasbourg ?

Espace avenir ! Aller les voir a fait la différence, c'est eux qui m'ont parlé du DU Tremplin. Je ne me serais jamais réorienté seul sans leurs conseils. A part cela, il y a beaucoup de lieux à Strasbourg que j'aime, je m'y plais beaucoup.

Une spécialité culinaire ?

Le fonio : c'est un plat typique de Guinée, un mélange de la céréale du même nom et de lait. Cela me manque beaucoup, en particulier celui de ma mère. C'est un plat magnifique.

Au début, j'ai eu du mal à m'adapter ici à cause du froid. J'ai aussi dû apprendre à cuisiner. J'ai expérimenté différentes recettes, notamment des sauces, pour agrémenter mes plats de riz blanc, mais toutes n'ont pas été concluantes. Le Resto U m'a beaucoup sauvé !

Si tu étais un objet dans ta valise, tu serais ?

Mon ordinateur portable ! C'est un objet indispensable, pour travailler mes cours, me divertir, garder le contact avec mes proches... Je serais très malheureux s'il tombait en panne !

Une différence culturelle ?

Le tutoiement ; chez moi c'est naturel de tutoyer ses amis, beaucoup moins une personne plus âgée. J'ai encore beaucoup de mal à le faire lorsque c'est un enseignant qui nous le demande.

Un métier ?

J'aimerais exercer un métier en rapport avec la logistique, mon domaine de prédilection. Si possible dans l'aéronautique, qui me passionne. Prendre la responsabilité d'une équipe ne me fait pas peur. J'aimerais pouvoir obtenir un tel poste dans mon pays d'origine.

Une destination de voyage ?

La Mecque, j'aimerais faire le voyage au moins une fois dans ma vie.

Quels sont tes héros ?

Mon père, c'est quelqu'un d'exceptionnel. Il est présent pour son entourage. C'est une qualité que je respecte énormément.

Une vertu ?

La sagesse ; je ne pense pas que celle-ci s'acquière forcément avec les années.

Tes activités préférées ?

Depuis que je suis en France, je me suis mis à la musculation ; ça me libère beaucoup l'esprit. J'aime aussi me détendre en regardant des films, des séries, et en lisant des livres, surtout de développement personnel.

Quel est ton rêve ?

Être libre financièrement. Lorsqu'on vient en France, on doit présenter un justificatif de revenus minimum : je recevais au début l'aide mensuelle de mes parents. Mais depuis je m'en suis affranchi, j'ai trouvé un job dans la grande distribution, trois jours par semaine. Cela m'aide à me faire plus de connaissances à Strasbourg. Obtenir mon indépendance financière est à la fois mon rêve et ma définition du bonheur. C'est pour y parvenir que je suis à la recherche d'une alternance.

Un conseil à un autre étudiant international ?

Se renseigner bien en amont sur la formation qu'on vise, pour ne pas avoir de mauvaise surprise une fois sur place. Ça peut faire une grande différence dans l'expérience d'intégration.

Une série consacrée aux parcours d'étudiants internationaux

Ils et elles viennent des quatre coins du monde, pour étudier un an ou plus à l'Université de Strasbourg. Qu'ils s'inscrivent dans le cadre d'un programme d'échange (Erasmus, EPICUR, accord bilatéral... ) ou non, l'équipe de Savoir(s) le quotidien est allée à leur rencontre pour leur donner la parole et relayer leurs attentes, leurs envies, leurs rêves, leurs conseils...

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