« Si j’étais une spécialité culinaire, je serais un mix de cultures »
Né d’un père néerlandais et d’une mère espagnole qui se sont rencontrés en Erasmus, Marco-Antonio Hauwert Rueda, 22 ans, change de pays tous les cinq ans de sa naissance à son adolescence. Il vit successivement en Belgique, en Suisse allemande, en Espagne, puis en Alsace à Saint-Louis. Il choisit ensuite d’aller étudier à Montréal au Québec puis revient en Alsace à Strasbourg en 2022. Marco est ici en troisième année d’une double licence mathématiques-économie. Rencontre avec ce citoyen du monde à l’enthousiasme communicatif.
De quelle nationalité te considères-tu ?
Ouh, c’est compliqué, je ne me considère d’aucune nationalité spécifique. Pour faire vite, je dis juste que je suis Espagnol parce que ma mère est espagnole donc c’est la nationalité à laquelle je m’identifie le plus. C’est aussi à Málaga en Espagne que j’ai vécu le plus longtemps, pendant au moins 5 ans.
Les différences culturelles marquantes entre tes précédents lieux de vie et Strasbourg ?
La chose la plus dure pour moi ici, c’est les horaires de vie. Par exemple, les repas ont lieu trop tôt. Les Français sont aussi moins tactiles que les Espagnols. Cela dit, une chose que les Français ont en commun avec les Espagnols, mais pas nécessairement les Québécois, c’est qu’ils se plaignent beaucoup. Je trouve aussi que la langue française est plus difficile avec notamment une large différence entre le français parlé couramment et le français à la télévision ou à l’écrit. Ça a été une des plus grandes barrières à l’adaptation pour moi.
Les différences entre le système éducatif à Montréal et à Strasbourg ?
Le système éducatif québécois est vraiment à mi-chemin entre le système américain et le système français. On peut choisir une grande partie de nos cours mais certains cours sont obligatoires. Alors qu’en France, à la faculté, pendant au moins deux ans, la très grande majorité des cours sont obligatoires. En France, on est également suivi de plus près, on est moins autonomes et libres dans notre travail qu’à Montréal.
Si tu étais… un lieu à Strasbourg ?
Le cinéma Star proche de la place de l'Homme de Fer, je passe ma vie là-bas parce qu’ils projettent des films français indépendants.
Une spécialité culinaire ?
A Strasbourg je serais des spaetzle avec de l’emmental. Tout sauf la choucroute !
Si j’étais une spécialité culinaire, je serais un mix de cultures. Un rāmen parce que c’est une recette de cuisine japonaise héritée de la cuisine chinoise. À Málaga, je serais plutôt une soupe de fruits de mer. À Montréal, je serais une poutine, à minuit. Et à Strasbourg je serais des spaetzle avec de l’emmental. Tout sauf la choucroute !
Qui t’inspire ?
J’admire les personnes qui ont énormément d’empathie et je les considère comme des modèles à suivre. Je dois dire que, dans ma vie, ce sont souvent des femmes !
Ton projet de vie ?
Améliorer le monde, au moins un peu. Contribuer à la société, aider les autres et les comprendre. Ne pas être enfermé dans mes préjugés, mes opinions. Ce sont les raisons pour lesquelles je fais ces études et que je souhaite devenir journaliste ou économiste.
Une anecdote d’études à l’étranger ?
Le 16 mars 2020 à 15 h 30 à Montréal, j’écoutais attentivement le discours d’Emmanuel Macron quand il a annoncé que les frontières françaises allaient être fermées le lendemain à cause de la pandémie de Covid-19 ! Je me suis dépêché, j’avais tout mon appartement à ranger, mes affaires à distribuer à plein d’amis canadiens et américains (à Toronto, Ottawa, Boston, etc.) et quelques heures pour réserver un vol. Même une fois dans le vol qui décollait le soir et atterrissait le lendemain, j’avais peur qu’il fasse demi-tour ! J'ai finalement réussi à rentrer en France et j'ai été super fier de moi, même si je n’avais jamais été aussi stressé !
Des conseils pour ceux qui étudient à l’étranger ?
Oh ! Tellement ! Se faire des amis locaux pour apprendre la langue et s’imprégner de la culture locale. Aller vraiment chercher de nouvelles expériences, au-delà de ce à quoi on est habitué. Et faire attention à sa santé mentale, se donner le temps de se reposer, de ne rien faire de « productif ».
Une série consacrée aux parcours d'étudiants internationaux
Ils et elles viennent des quatre coins du monde, pour étudier un an ou plus à l'Université de Strasbourg. Qu'ils s'inscrivent dans le cadre d'un programme d'échange (Erasmus, EPICUR, accord bilatéral... ) ou non, l'équipe de Savoir(s) le quotidien est allée à leur rencontre pour leur donner la parole et relayer leurs attentes, leurs envies, leurs rêves, leurs conseils...
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