Par Elsa Collobert
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8 femmes, 8 lieux : une consultation pour une université plus paritaire

Comme dans l'espace public, à l'université, une grande majorité de lieux – amphithéâtres, salles de cours et de réunion – portent des noms d'hommes. A partir de ce constat, une consultation vient d'être lancée auprès de la communauté universitaire, symboliquement lancée en cette Semaine internationale des droits des femmes. Objectif : donner à huit amphithéâtres le nom d'autant de femmes ayant marqué l'histoire de notre institution. A vos votes !

Partir à la découverte des noms attribués aux amphithéâtres, salles de cours, salles de réunion de notre université, c’est réaliser un fantastique voyage à travers les disciplines, les époques et ses propres souvenirs, souligne Isabelle Kraus, vice-présidente Egalité, parité, diversité et physicienne. J’y ai croisé des noms familiers, des noms connus de par leur notoriété dans ma discipline. Mais peu de figures féminines. Pourtant, nous avons de remarquables parcours de femmes qui ont participé au rayonnement de notre université. Il est temps de les sortir de l’ombre et de parler d’elles.

Pour pallier ce manque, Isabelle Kraus, vice-présidente Egalité, parité, diversité, et Nicolas Matt, vice-président Patrimoine lancent ce vendredi 10 mars une consultation auprès de la communauté universitaire. Objectif : attribuer à huit amphithéâtres, lieux de transmission du savoir, huit noms de femmes.

1 328 lieux recensés

A l'appui de cette consultation, un recensement des noms de lieux de l'université a été réalisé, fruit d'un travail de longue haleine de la Direction des affaires logistiques intérieures (Dali). Aucun recensement de ce type n'avait encore été réalisé. Nous disposons maintenant de données fiables, y compris sexuées, sur lesquelles nous appuyer, grâce au formidable investissement de toute  une équipe, se félicite la vice-présidente. Résultat : sur 1 328 lieux recensés, 9 portent le nom d'une femme/d'un personnage féminin contre 78 pour des hommes, et un seul amphithéâtre au nom d’une déesse, pour 37 aux noms masculins.

Seulement 9 lieux de l'université portent le nom d'une femme, contre 78 pour des hommes

A l'invitation d'Isabelle Kraus et de Nicolas Matt, les membres de l’université et les alumni sont invités à proposer des noms de femmes, emblématiques des disciplines et de l’histoire de l'Université de Strasbourg. Plusieurs critères à respecter : les femmes qui seront honorées sont décédées, doivent avoir travaillé ou avoir étudié à l’Université de Strasbourg (au sens large Strasbourg I, Strasbourg II, Strasbourg III, et précédemment), et avoir contribué au rayonnement de l’Unistra, de l’Alsace ou de leur pays par leur travaux, leurs réalisations.

Des pépites ?

Ce renommage devrait intervenir à l'automne 2023. La Direction du patrimoine immobilier (DPI) sera associée très étroitement à ce travail de renommage.

En lançant cette consultation, Nicolas Matt et moi souhaitons rendre attentive notre communauté au fait qu’encore aujourd’hui, nous évoluons dans un espace marqué par des noms d’hommes. Ensuite, réfléchir collectivement à la place des femmes dans l’histoire de notre université et de celle que nous souhaitons leur donner dans le futur. Et enfin, entendre ce que nos personnels, étudiantes et étudiants, alumni ont à dire à ce sujet et faire émerger le nom des figures féminines qui ont du sens pour notre communauté. Qui sait, peut-être allons-nous découvrir quelques pépites ?

Des modules de formation pour faire progresser l'égalité professionnelle

Définir les notions de stéréotype, de préjugé, de discrimination ; analyser des situations de la vie professionnelle ; identifier des ressources et réseaux susceptibles de contribuer à la promotion de l’égalité. Autant d'outils mis à disposition des personnels universitaires dans le cadre de la formation « Égalité professionnelle entre les femmes et les hommes à l’université : enjeux, constats et résistances », proposée en niveaux 1 et 2.

Objectifs visés : lutter contre la perpétuation des inégalités entre les femmes et les hommes, en dotant les participants d'outils d’analyse et de compréhension de ces mécanismes de discrimination.

Souhaitée par la vice-présidente Égalité, parité, diversité, Isabelle Kraus, cette formation est proposée depuis 2012 dans le catalogue de la Direction des ressources humaines.

En 2022, une nouvelle formation est créée, proposée une fois par mois grâce à un financement du ministère de l'Enseigement supérieur et de la Recherche : « Recueillir la première parole des victimes de violences sexistes et sexuelles ». Notre souhait est qu'à terme, au moins deux personnes de chaque composante, notamment dans les services de scolarité, aient suivi cette formation, souligne Isabelle Kraus.

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