Par Marion Riegert
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Vers des jeux vidéo plus inclusifs ?

L’univers du jeu n’échappe pas aux questionnements actuels et tend à proposer des personnages moins sexualisés et plus d’inclusivité. Dans le cadre d’un colloque organisé dernièrement, une vingtaine de chercheurs se sont penchés sur le genre et la sexualité dans le jeu : jeux de rôles, imaginaires et possibles.

Pourquoi ce colloque* ?

Les personnes étudiant les jeux sont souvent marginalisées, le colloque permet d’avoir un espace pour discuter entre chercheurs, visibiliser la discipline, avec une grande place laissée aux masters et aux doctorants, explique Kim-Marlene Le, chercheuse en sciences de gestion associée au Bureau d’économie théorique et appliquée (Beta) et qui s’intéresse à la sexualité dans les médias. J’ai été frappée par le nombre de jeunes chercheuses présentes, ce qui montre que c’est un objet générationnel. Il y a un vrai enjeu de société pour les jeunes générations, ajoute Valentine Royaux, doctorante au sein de l’unité de recherche Mondes germaniques et nord-européens qui étudie la représentation du genre dans les jeux vidéo contemporains scandinaves.

De quand ces questionnements autour du genre et de la sexualité datent-ils ?

Un vent de changement s’est levé depuis 10 ans, avec notamment le GamerGate en 2014 qui a mis au jour les problèmes de sexisme et de machisme dans les studios de production et au sein des jeux vidéo eux-mêmes. Aujourd’hui, tous les hommes ne veulent plus être des demi-dieux de la nature. La revendication des joueurs est de pouvoir bénéficier de personnages masculins qui ne soient pas forcément hypervirilisés ou de personnages féminins autres que des princesses en détresse ou des caricatures de femmes dominatrices en armure bikini, précise Valentine Royaux.

Quels changements sont proposés ?

Les studios indépendants notamment insufflent le changement. Ainsi, beaucoup de jeux vidéo permettent désormais de ne pas choisir de genre et de construire son propre personnage, souligne Valentine Royaux. Le jeu vidéo est devenu un endroit où toute la communauté peut se retrouver, un espace de liberté où les personnes peuvent vivre leurs idées ou exprimer leur identité, complète Kim-Marlene Le.

Le genre se rattache à l’identité : femme/homme/non binaire…, alors que la sexualité est plutôt du côté de la pratique sexuelle : homosexuel, lesbienne…

Quid des autres sortes de jeux ?

Le jeu vidéo reste prégnant lorsqu’on parle de jeux mais nous aimerions proposer un nouveau colloque pour continuer de discuter autour de ce sujet et inclure d’autres formes de jeux, conclut Kim-Marlene Le.

*Le colloque est organisé par la Misha, le groupe de recherche sur le jeu de l’Université de Strasbourg - Cultures et mondes ludiques et le Bureau d’économie théorique et appliquée (Beta – Unistra / CNRS/Université de Lorraine/Inrae/AgroParisTech).

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