Par Marion Riegert
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10 ans d’ICube : « Investir dans les grands enjeux sociétaux »

Le Laboratoire des sciences de l'ingénieur, de l'informatique et de l'imagerie (ICube – CNRS/Unistra/Insa Strasbourg/Engees/Inria Grand Est) fête ses 10 ans. L’occasion de se replonger dans l’histoire de ce laboratoire dirigé par Michel de Mathelin de 2013 à fin 2022, avant de céder la place à Fabrice Heitz.

2009-2013, la genèse

L’aventure ICube débute en 2009 lorsque le président de l’Université de Strasbourg tout juste créée et le directeur de l’Institut des sciences et technologies de l'information et de l'ingénierie du CNRS formulent la demande d’élaborer un grand laboratoire commun d’ingénierie et d’informatique à Strasbourg. L’idée ? Regrouper l’existant pour favoriser les interactions, simplifier l’organisation, mais aussi et surtout conforter le domaine à Strasbourg afin de gagner en visibilité et en attractivité. A l’époque, il existait quatre unités de recherche en science de l’ingénieur et de l’informatique et deux équipes d’accueil, se souvient Michel de Mathelin alors chargé de mission pour le projet de création de ce nouveau laboratoire. Fondé en 2013, ICube est une unité mixte de recherche CNRS/Unistra rattachée principalement à deux instituts du CNRS. Il s’articule autour de deux disciplines : l’ingénierie qui traite des dispositifs physiques et l’informatique, du côté des logiciels et des algorithmes avec l’imagerie (caméras rapides, traitement de l’image, modélisation…) comme thème fédérateur. Côté organisation, chaque responsable d’équipe est acteur de la gouvernance du laboratoire.

De 300 à 700 personnes, l’attractivité au rendez-vous

Nous sommes devenus le principal laboratoire de rattachement de la Faculté de médecine et de l’Institut hospitalo-universitaire de Strasbourg

La formule fait mouche et de 350 membres permanents et non-permanents à sa création, le laboratoire dépasse aujourd’hui les 700 personnes. Avec un passage de 11 à 17 équipes constituées autour de chercheurs seniors. Il y a eu un effet d’attractivité au niveau local notamment. Quatre écoles d’ingénieurs strasbourgeoises, Télécom Physique Strasbourg, l’Institut national des sciences appliquées (Insa Strasbourg), l’École nationale du génie de l'eau et de l'environnement de Strasbourg (Engees) et l’Icam Strasbourg-Europe, ont rattaché leurs enseignants-chercheurs à ICube. Un de nos thèmes phares étant l’imagerie robotique médicale et chirurgicale, nous sommes également devenus le principal laboratoire de rattachement de la Faculté de médecine et de l’Institut hospitalo-universitaire de Strasbourg, raconte Michel de Mathelin. Investi dans l’innovation en lien avec le monde socio-économique et le développement de start-up, ICube gagne également une visibilité nationale et internationale.

Plus de 8 bâtiments sur 4 campus

ICube, c’est plus de 8 bâtiments sur 4 campus en lien avec l’emplacement des anciennes unités qui ont formé le laboratoire. Un bâtiment unique n’est pas à l’ordre du jour, note Michel de Mathelin qui évoque malgré cet éloignement géographique, une volonté de décloisonner les équipes pour favoriser les interactions. Nous nous sommes notamment fortement investis dans les Instituts thématiques interdisciplinaires de l’Université de Strasbourg. Nous avons un financement interne dédié pour les projets inter-équipes et plus de 25 % des publications ont des signatures de chercheurs d’équipes différentes.

6 axes transversaux

Côté recherche, ICube dispose de six axes transversaux : industrie du futur et usine intelligente ; instrumentation, capteurs et analyse ; imagerie et robotique médicales et chirurgicales ; calcul scientifique. Sans oublier l’environnement et le développement durable présents dès le départ sur la plaquette de présentation du laboratoire. Et enfin, l’intelligence artificielle arrivée il y a 5 ans, lors du déploiement d’un plan national en la matière.

Vers 2023 et au-delà

Nous développons la climatologie à l’échelle plus globale de la planète

ICube entre aujourd’hui dans une phase de renouvellement. Nous allons construire sur l’existant, en investissant dans les grands enjeux sociétaux, souligne Fabrice Heitz. Au programme : le développement du volet santé, de la recherche au lit du patient. Sans oublier de monter en visibilité sur le développement durable, au service des thématiques actuelles comme la lutte contre le réchauffement climatique, la climatologie urbaine… « Nous développons aussi la climatologie à l’échelle plus globale de la planète avec notamment une participation au projet Nasa Harvest et une place centrale d’une de nos sept plateformes dans ce domaine : le Service régional de traitement d'image et de télédétection », ajoute le nouveau directeur.

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