Par Marion Riegert
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Le McGyver de l’Atrium

Des métiers atypiques au cœur de l'université #2. Patio, Portique, Atrium, Escarpe… Trousseau de clés XXL dans la poche et lampe à la ceinture, Laurent Buhl parcourt régulièrement le soir et le matin les allées des bâtiments du secteur de l’Esplanade Sud. Il compte parmi la dizaine d’agents logés de la Direction des affaires logistiques intérieures (Dali).

Après un BEP électronique et quelques années en tant qu’électricien, Laurent Buhl débarque à l’Université Louis-Pasteur en 1999 en tant qu’appariteur entre autres en charge de la petite maintenance des appareils audiovisuels le jour et agent logé de l’Atrium la nuit. Une façon de vivre qu’il connaissait déjà, son grand-père ayant été lui-même agent logé aux Dernières nouvelles d’Alsace.

À l’Atrium, il dispose d’un appartement de 100 mètres carrés. Au départ seul sur le bâtiment, après la fusion et le rattachement des agents logés à la Dali, un roulement avec un système de permanences sur un secteur plus vaste est mis en place. Pour que nous soyons moins isolés et faciliter la prise de congés.

Des intrusions de souris

Laurent Buhl est affecté au secteur Esplanade Sud qui comprend notamment l’Atrium. Plusieurs fois par semaine, en binôme, il effectue des rondes à 20h et 7h du matin pour fermer et ouvrir les bâtiments. De temps en temps, le soir, on y découvre un SDF, des étudiants tentent parfois d’y passer la nuit… Mais on vérifie bien chaque recoin. Pour ma part, ça ne m’est jamais arrivé de retrouver une personne enfermée, précise Laurent Buhl.

80% des agents logés ont des connaissances techniques

Touche à tout, il intervient notamment sur des petites réparations. 80% des agents logés ont des connaissances techniques. Ça m’est arrivé de réparer des canalisations cassées. Si une vitre se brise, il faut savoir découper une planche de bois pour la reboucher rapidement. Sans oublier, en hiver, de déneiger les accès principaux des bâtiments. Pendant la période Covid, les agents logés ont également été présents pour ouvrir les bâtiments aux personnes qui en avaient besoin, ou encore mettre à disposition du gel hydroalcoolique ou des masques.

L’Atrium, c’est leur maison

Véritable relai d’informations pour l’université, il est chargé de donner l’alerte le soir et le week-end en cas de rassemblements non autorisés sur le campus ou d’intrusions. J’ai déjà été appelé en pleine nuit par la société de télésurveillance pour des irruptions de souris…

Un jour, à 23h, des étudiants chantaient en jouant de la guitare sur les marches devant le bâtiment

Parfois, il est dérangé par les fêtards qui passent sur le campus après une nuit bien arrosée ignorant que des personnes vivent là. Un jour, à 23h, des étudiants chantaient en jouant de la guitare sur les marches devant le bâtiment. Je suis sorti pour leur demander de faire moins de bruit, ils étaient étonnés de me voir.

Arrivé seul, il est aujourd’hui marié et père de trois enfants de 9, 18 et 22 ans. L’Atrium, c’est leur maison. De temps en temps, ils venaient avec moi lors de ma ronde du dimanche, mais attention ce n’est pas un terrain de jeux, ça reste un bâtiment de l’université !, détaille Laurent Buhl qui évoque un véritable choix de vie. C’est un métier qu’il faut vouloir, on ne coupe jamais. Dans ma tête je suis plus souvent au boulot qu’à la maison, conclut l’agent logé qui prévoit quand l’heure viendra de profiter d’une retraite bien méritée dans une maison au bord de la mer.

Des métiers atypiques au cœur de l'université

Ils et elles sont cartothécaire, éleveuse de moustique, agent logé ou relieuse... Gardiens de trésors universitaires ou dépositaires d'un savoir rare, ils œuvrent dans des professions méconnues, souvent dans l'ombre. Cette série propose de mettre leurs compétences sous le feu des projecteurs.

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