Par Elsa Collobert | Frédéric Zinck
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Une nouvelle Mission relations à la société « pour développer des synergies »

Officiellement lancée en janvier, la mission Relations à la société rassemble 121 personnels de l’université autour d’un objectif commun : faciliter et amplifier les synergies avec l’ensemble des acteurs de la société civile. Entretien avec deux vice-présidents réunis autour d’un objectif commun, Michel de Mathelin (premier vice-président et vice-président Relations avec le monde socio-économique et Valorisation) et Mathieu Schneider (vice-président Culture, Science-société et Actions solidaires).

Comment définir cette nouvelle mission ?

Michel de Mathelin : C’est une nouvelle typologie de service proposée par une université, une première en France. L’université se dote aujourd’hui d’une organisation capable de répondre de manière concrète à des demandes d’expertises ou d’accompagnement de projet et d’engager des projets communs avec les acteurs de la société. Une entrée unique pour les associations, les entreprises, les citoyens, la société dans toute sa diversité.  

C’est aussi un point de rencontre entre les missions de la vice-présidence Relations avec le monde socio-économique et Valorisation et la vice-présidence Culture, Science-société, Solidarité. Avec ces deux vice-présidences l’Université de Strasbourg a été pionnière. Nous avons aujourd’hui l’intuition que cette nouvelle Mission relations à la société est un continuum et que cette intuition va s’ancrer dans les missions de l’université (lire aussi l’encadré).

Mathieu Schneider : Cette nouvelle mission aborde les relations à la société de manière décloisonnée. Nous adoptons une approche plurielle de la société. Une entreprise, qu’elle soit du secteur marchand, de celui de l’Économie sociale et solidaire (ESS) fait partie de la société, au même titre qu’une association. L’Université de Strasbourg est active sur un territoire dans toute son étendue et son épaisseur : une épaisseur qui prend en compte l’ensemble de la diversité de ses acteurs.

De quelle manière s’organise-t-elle ?

M. d. M. : Cette mission ne représente pas une couche administrative en plus, c’est surtout un enjeu d’organisation. Il n’a pas été question de fusion mais de regrouper des services hétérogènes sous une même bannière, en établissant des relations fonctionnelles de manière à mieux travailler ensemble et engager des projets communs avec les acteurs de la société. La nouvelle organisation a été mise en place après un travail de concertation entre la direction et les services concernés, accompagnés d’un cabinet de conseil. Celle-ci est sous la responsabilité fonctionnelle d’Evelyne Klotz, directrice générale des services adjointe.

M. S. : La mission est plus large qu’un service ou une direction, c’est une nouvelle forme d’organisation. On y retrouve des services existants de l’université : Service formation continue, Jardin des sciences, Service relations Alumni. Y sont associés différentes équipes plus récentes, fonctionnant en mode projet, regroupées en pôles : pôle OPUS (Open University of Strasbourg), Pôle universitaire d’innovation-Alsace (PUI-A), pôle Relations avec le monde socio-économique et pôle Entreprenariat.
Certains services travaillaient déjà avec les mêmes interlocuteurs sans pour autant le savoir. Avec cette organisation se met en place une culture de la complémentarité des activités et des fonctions, de la mutualisation quand c’est nécessaire. D’autres services pourraient y trouver leur place, comme la mission Égalité-Parité-Diversité, la mission Solidarité, la mission DD&RS ; rien n’est écrit dans le marbre pour l’avenir.

Quels sont ses objectifs ?

M. d. M. : La lisibilité de notre offre de services vers les acteurs de la société en est un. Si je souhaite faire un projet avec l’université, j’ai aujourd’hui une entrée unique. C’est aussi un lieu de ressources pour les collaborateurs et futurs collaborateurs, également pour les services et les laboratoires de l’université. La mission s’appuie sur une équipe mutualisée avec des expertises, des compétences et des outils de manière à être plus efficace et plus visible. L’objectif est d’amplifier la synergie avec tous les acteurs de la société. Les communautés thématiques, mises en place sous l’égide d’OPUS et qui mettent autour de la table différentes typologies d’acteurs du territoire, sont représentatives des dynamiques qu’on cherche à impulser : créatrices de synergies, catalyseuses d’innovation.

M. S. : C’est une Mission relations à la société à l’échelle d’un territoire. Il s’agit de faire travailler ensemble les acteurs de la société sur toute l’Alsace sur des thèmes comme le développement durable, l’écosystème de la forêt rhénane, le vignoble ou la restructuration de pôles industriels. L’Observatoire hydro-géochimique de l’environnement (OHGE) de l’Université de Strasbourg est un exemple concret. Il fait du massif du Brézouard un grand laboratoire participatif qui observe et interroge, dans leurs interrelations profondes, la nature et nos usages avec les élus des communes du massif, le Parc naturel régional des Ballons des Vosges, les chercheurs et les citoyens.

Je pense que notre idée et notre organisation vont faire des émules dans les dix prochaines années !

Sciences en société, 3e mission des universités… De quoi parle-t-on ?

De façon pionnière, l’Université de Strasbourg s’est dotée d’une vice-présidence « Sciences en société » dès 2009. On parle aussi souvent de ‘’3e mission’’ des universités, glisse Mathieu Schneider (le site de l’université en liste même cinq !). Une notion un peu fourre-tout, certes commode pour parler d’une même voix avec nos collègues universitaires allemands, américains ou japonais… Aujourd’hui, le choix a été fait de nommer le service transversal « mission Relations à la société », qui correspond mieux à l’esprit dans lequel celle-ci est créé, cette dernière étant entendue dans un sens large (société civile, citoyens, entreprises, associations, etc.).

Cette mission représente également un point d’étape du projet OPUS – Open university of Strasbourg axé sur cette 3e mission : il participe des relations science-société et monde socio-économique de l’établissement. Issu du 3ème programme d’investissements d’avenir (PIA3) et de l’appel à projets Intégration et développement des Idex et des Isites (Idées) (piloté par l’Agence nationale de la recherche), il est doté d'un budget de 7 millions d'euros sur huit ans, jusqu'en juin 2029.

En chiffres

La mission Relations à la société rassemble 121 personnels universitaires, soit :

  • 5 au sein du pôle Open Universty of Strasbourg (OPUS) (dir. Emeline Dufrennoy)
  • 9 au sein du pôle Entrepreneuriat (dir. Gregory Hebinger)
  • 4 au sein du pôle Relations au monde socio-économique (RMSE) (dir. Antony Latour)
  • 4 au sein du Pôle universitaire d'innovation (PUI)-Alsace (dir. David-Alexandre Bonne)
  • 6 au sein du Service relations Alumni (SRA) (dir. Agnès Villanueva)
  • 37 au sein du Jardin des sciences (JDS) (dir. Sébastien Soubiran, dir. adj. Christelle le Delliou)
  • 56 au sein du Service formation continue (SFC) (dir. Carole Maillier)

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