Par Marion Riegert
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Femmes et olympisme : une parité pas si parfaite pour les JO 2024

Série Objectif JO #2.Cette année, pour la première fois aux Jeux olympiques et paralympiques, la parité est atteinte entre les athlètes. Une parité pas forcément gagnée d’avance et qui peine à dépasser le plafond de verre. Explications avec William Gasparini, chercheur au laboratoire Sport et sciences sociales (Unistra), qui a donné une conférence intitulée « femme et olympisme : la domination masculine, encore et toujours ».

La femme est avant tout une reproductrice destinée à couronner les vainqueurs, disait Pierre de Coubertin, baron français à l’initiative des JO de l'ère moderne. Inspirés du modèle athénien, ces JO dont la première édition a eu lieu en 1896 étaient interdits aux femmes.

En 1900, lors des jeux de Paris, les premières femmes sont autorisées à pratiquer des activités compatibles avec leur féminité.  L’athlétisme leur est autorisé à partir de 1928. C’est grâce notamment à Alice Milliat, nageuse, hockeyeuse et rameuse française qui s’est opposée au baron en organisant des jeux olympiques féminins. L’histoire de la place des femmes aux JO est une histoire complexe faite de mouvements féministes pour participer à la compétition à l’encontre de stéréotypes genrés, rapporte William Gasparini.

Une présence des femmes obligatoire dans tous les sports

Jusqu’en 2000, certaines disciplines restent toutefois interdites aux femmes comme le lancer du marteau, le saut à la perche, le waterpolo ou l’haltérophilie. Aujourd’hui, la charte olympique rend obligatoire la présence des femmes dans tous les sports y compris la boxe.

La parité est parfaite entre les 10 500 athlètes des délégations

Cette année, petit plus, la parité est parfaite entre les 10 500 athlètes des délégations. Mais avec toujours une inégalité dans l’accès aux sports de compétition en général et aux responsabilités sportives, poursuit le sociologue qui précise que les primes des femmes aux JO sont largement inférieures à celles des hommes.

Dans les sports de compétition en France, un tiers des licenciés sont des femmes. Les femmes pratiquent plus de manière auto organisée et ont tendance à quitter les clubs une fois qu’elles ont une vie de famille, un phénomène accentué par une origine populaire. Plus elles appartiennent à la classe moyenne supérieure, plus elles poursuivent leur pratique sportive.

Deux femmes présidentes de fédérations olympiques

Côté postes à responsabilités, le plafond de verre est de mise avec une hiérarchie sexuelle et genrée. Les femmes représentent 35 % des effectifs dans les conseils d’administration des 115 fédérations sportives françaises. Dans les 35 fédérations olympiques, uniquement deux femmes sont présidentes.

Quid des autres pays ? La féminisation des activités physiques et sportives est plus soutenue dans les pays d’Europe du nord. En revanche, dans les pays du sud, de tradition catholique, de larges progrès restent à faire. Même s’il faut apporter des nuances géographiques, dans les pays arabo-musulmans, il y a peu de femmes qui pratiquent ou alors elles sont accompagnées par un encadrant homme.

La conférence s’est tenue dans le cadre de « l'Université se prend aux Jeux », en partenariat avec l’Association française des femmes diplômées des universités (AFFDU), le Rectorat de l’Académie de Strasbourg, le ministère de l’Education nationale et de la jeunesse, le ministère des Droits des femmes et l’Observatoire de la parité.

L’université se prend aux jeux

Dans le cadre de l’action nationale « Les enjeux des jeux » initiée par le réseau national des Maisons des sciences de l’Homme, la Maison Interuniverstaire des Sciences de l'Homme – Alsace (Misha) et l’Université de Strasbourg proposent, sous la direction de William Gasparini et Michel Koebel, une série d’événements scientifiques et culturels autour des Jeux olympiques et paralympiques Paris 2024 (JOP) et regroupés sous l’appellation : « L’université se prend aux jeux ».

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