Les fleurs des milieux montagneux de l’alpinum sont en plein épanouissement au début du printemps ! L'espace a été réaménagé il y a trois ans par toute l’équipe du jardin, sous la conduite d'Anthony Beke.
Une fois l’hiver terminé, le retour des beaux jours est propice aux travaux de remise en état, comme ici avec la pompe servant à alimenter la cascade installée dans la parcelle des plantes de montagne.
Ici comme ailleurs, l’adaptation au chamboulement des conditions climatiques est nécessaire. L’année dernière, particulièrement pluvieuse, les jeunes plantes ont fait le régal des limaces. Il faut ruser pour les protéger, tout en maintenant au mieux l’esthétique du jardin.
Les journées des sept jardiniers-botanistes sont bien rythmées, entre désherbage, rempotage, repiquage des jeunes plants…
« C’est la fin du printemps la saison la plus chargée », précise sans hésiter Frédéric Tournay, responsable des collections du Jardin botanique.
« A mesure que les jours rallongent, le nombre de nos activités se multiplient », ajoute Amandine Viprey, qui travaille au Jardin botanique depuis quinze ans, tout en rempotant des plants de courges semés au mois d’avril.
Amandine apprécie cette activité soumise au rythme des saisons : « C’est agréable de travailler dans un cadre où on peut être en phase avec ses valeurs. Cela fait par exemple longtemps que l’on n’utilise plus de pesticides. Seuls les granulés anti-limaces, utilisés en agriculture biologique, sont autorisés.»
Amandine, en charge notamment de la famille des Solanacées (tomates, piments, aubergines…), a réalisé cette année environ 200 semis. « Il faut jongler entre les dates de semis pour pouvoir espérer en voir le plus possible atteindre la taille adulte et donner des fruits ».
Dans les serres du dernier étage de l’Institut de botanique, chaque jardinier-botaniste a la charge de ses semis. Anthony Beke assure leur arrosage quotidien.
Très vulnérables car jamais encore exposés aux rayons UV directs, les semis peuvent rapidement se retrouver la cible d’insectes nuisibles. « On surveille cela comme le lait sur le feu. » Des panneaux englués sont installés en prévention, dès le moindre doute.
A chaque jardin botanique sa spécificité : à Strasbourg, on dispose d’une importante collection de sansevières (ou langues de belles-mères) !
Les serres comptent aussi des spécimens rares d’orchidées : « C’est surtout leur intérêt botanique, plus que leur aspect esthétique, qui en fait des spécimens intéressants », souligne Amadine Viprey.
Les plants sont disposés dans les serres en fonction de leurs besoins en lumière et chaleur. Les orchidées, moins exigeantes sur ces paramètres, sont exposées au nord.
Dès que la météo le permet, les végétaux comme les citronniers et les palmiers sont sortis de l’orangerie.
Ils sont placés à l’extérieur à divers endroits stratégiques, mi-ombre, mi-lumière, du jardin.
« C’est à la fois plus agréable pour nos visiteurs, et important pour la santé de nos plantes, car dès qu’il commence à faire chaud, c’est le paradis pour la multiplication des champignons et des insectes nuisibles (pucerons, limaces, gastéropodes, cochenilles) ! », explique Frédéric Tournay.
Alternatives aux pesticides, des prédateurs des insectes nuisibles sont introduits. Certaines larves de ces prédateurs sont conditionnées dans des sachets qui sont accrochés dans les plantes infestées.