Jean-Christophe Meyer, militant d’Erasmus +
Outre la pratique de la langue allemande, Jean-Christophe Meyer est un ardent défenseur des mobilités Erasmus + : entre Espagne, Allemagne et Royaume-Uni, il pratique lui-même depuis plusieurs années le jeu du saute-frontières, et encourage ses étudiants à tenter l’expérience.
Son attachement à ses étudiants transparaît au premier regard : dès qu’il les croise dans les couloirs de la Faculté de droit, de sciences politiques et de gestion, Jean-Christophe Meyer n’hésite pas à les apostropher pour leur demander des nouvelles, le tout en allemand et avec un grand sourire.
EM, Sciences Po, Faculté de droit... Au gré des variations d’effectifs et des mutations de collègues, Jean-Christophe Meyer y a enseigné la langue de Goethe et le Français langue étrangère (FLE). Il effectue quasiment tout son service à la Faculté de droit. Ici comme ailleurs, celui qui se définit comme un militant d’Erasmus +
(en témoignent les stickers qui ornent ses affaires personnelles) fait la promotion du programme européen d’échanges. En droit, la mobilité n’est pas obligatoire dans le cursus, contrairement à Sciences Po et à l’EM. Mais j’encourage les étudiants à partir dès qu’ils le peuvent.
Il avertit toutefois : Il faut avoir un degré de maturité suffisant pour en faire une expérience pleinement enrichissante
. Selon qu’on côtoie les nationaux de son pays, les internationaux Erasmus +, les nationaux du pays d’accueil, les nationaux tout court, à l’image de cercles concentriques, on peut vivre quelque chose d’extraordinaire
. Des exemples « de personnes pour lesquelles cela a changé le cours de leur carrière, et même de leur vie », il en a plein ! Certains hésitent à partir en licence 3, car cela pourrait freiner leur recrutement en master 1, ensuite
, regrette-t-il.
Sept mobilités
Lui-même n’a pas manqué de se frotter à l’expérience, pas moins de sept fois. Comme un fil rouge, le goût pour l’international a marqué la carrière atypique de Jean-Christophe Meyer : le professeur agrégé d’allemand, titulaire du Capes depuis 1996, a d’abord travaillé dans la coopération transfrontalière. Il est engagé dans le jumelage Strasbourg-Stuttgart depuis 2017. Nommé à l’Université Robert-Schuman en 2002, il entreprend des études doctorales en 2006 et soutient puis obtient sa thèse en histoire contemporaine en 2012.
Pour mes recherches portant sur la médiatisation du football dans la sphère européenne*, j’avais besoin de mener des recherches à la British Library.
Ce sera sa seconde mobilité, à Reading en 2022, après une première expérience à Stuttgart. Ce n’est malheureusement plus possible aujourd’hui
, en raison du Brexit, se désole le polyglotte aux quatre langues.
« Renforcer l’attrait de Strasbourg aux yeux des étudiants madrilènes ou les échanges franco-allemands de proximité entre classes avec Mannheim »
Ensuite, Jean Christophe Meyer enchaîne les mobilités : au moins une par an
, entre Mannheim (Allemagne) et Madrid (Espagne), pour renforcer l’attrait de Strasbourg aux yeux des étudiants madrilènes ou les échanges franco-allemands de proximité entre classes avec Mannheim, avec plus d’une rencontre au fil de l’année, y compris la visite des institutions européennes à Strasbourg
, témoigne celui qui fonctionne à l’affect et est fidèle dans ses collaborations professionnelles. Quoique modestes, ces projets exigent fiabilité et engagement. Ils sont plus faciles à monter et à pérenniser avec des personnes qui étaient déjà des proches, comme ma collègue de Mannheim, Caroline Mary, ou qui le sont devenues, comme Reyes Herrero López, directrice du Département de sciences politiques de l'Université Complutense de Madrid.
Guest star
De son expérience, il retire quelques conseils, notamment d’ordre logistique : « Les périodes de vacances, de révisions et d’examens des pays d’accueil peuvent ne pas correspondre au calendrier français ». Il faut aussi faire preuve de motivation : « Ce n’est pas toujours simple de trouver un créneau pour des activités hors cours classiques dans l’emploi du temps des étudiants ! » Attendez vous aussi à « un gros travail de préparation pour les cours donnés à l’étranger : au printemps 2024 à la Complutense à Madrid, à la demande de mes homologues, j’ai préparé trois séances pour trois cours notablement différents. Ceux-ci attendent de nous qu'on vienne un peu en “guest star”, pour livrer notre éclairage particulier sur un sujet, tout en proposant des séances intégrées à leur progression pédagogique et à leur évaluation finale ». Il est donc indispensable de « s’y prendre le plus en amont possible, pour préparer sa mobilité et son programme ! »
Surprise également lors de sa dernière mobilité en date : « Le montant forfaitaire alloué avait baissé par rapport à ma dernière mobilité, donc j’ai dû recalculer mon budget prévisionnel. Attention aussi à bien calculer son budget en fonction de sa destination – la coût de la vie n’est pas le même en Espagne et à Londres ! » L’adaptabilité est donc une qualité, et non des moindres, à déployer par tout candidat à la mobilité !
* Le titre de sa thèse : « L’offre de football télévisée et sa réception par la presse en France et en RFA (1950-1966) : l’édification du "grand stade", vecteur d’identité nationale et européenne »
Une série sur les mobilités internationales pour les personnels
Cette année universitaire 2023-2024, Savoir(s) le quotidien consacre une série d’articles, à travers témoignages et retours d’expérience, aux possibilités qui s’offrent aux personnels universitaires d’enrichir leur pratique professionnelle au contact de collègues internationaux.
Staff week, job shadowing, cours de langue ; en présentiel, distanciel ou hybride… Les opportunités sont nombreuses, et s’offrent aussi bien aux personnels enseignants qu’aux Biatss.
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