Par Mathilde Hubert
Temps de lecture :

Un séminaire pour traiter de l’immunogénétique de la transplantation

Raphaël Carapito, chercheur au sein du laboratoire Immuno-rhumathologie moléculaire (IRM – Inserm / Unistra ) organise dans le cadre de l’Institut thématique interdisciplinaire Transplantex NG la première édition d’un séminaire en immunogénétique de la transplantation à Strasbourg, le 25 avril 2023. Il nous explique comment l’interdisciplinarité sert la génomique et l’immunogénétique de la transplantation et des maladies auto-immunes à Strasbourg.

Le complexe majeur d’histocompatibilité (CMH) est une partie du génome où les gènes produisent des protéines primordiales dans la réponse immunitaire, décrit Raphaël Carapito. Ces molécules du CMH sont très différentes d’un individu à l’autre. Conséquence négative, notamment dans la transplantation de greffe de moelle, ces molécules sont reconnues comme étrangères et contribuent au rejet du greffon. Parmi les gènes d’intérêt impliqués, nous avons notamment identifié MICA et MICB.

Pour mieux comprendre la fonction de ces gènes, les chercheurs étudient notamment leur évolution depuis nos ancêtres. Ainsi, les biologistes ont accès aux échantillons d’ADN et les analysent grâce à un séquenceur, un appareil conçu pour déterminer l'ordre des acides nucléiques, les bases principales d'ADN.

Un accompagnement psychologique des patients

Les informaticiens sont ensuite en mesure de transformer les données brutes du séquenceur et de les présenter, après traitement, sous forme d'une suite de lettres appelée read ou lecture où chaque lettre représente un nucléotide, un des éléments des acides nucléiques. Enfin, les mathématiciens réalisent des analyses statistiques de ces séquences pour évaluer la variabilité des gènes entre individus et espèces. Selon les conclusions établies pour chaque gène, les scientifiques sont en mesure de tirer des hypothèses sur la fonction des gènes.

Certaines molécules du complexe majeur d’histocompatibilité ont également un rôle de réponses aux cellules tumorales, ajoute Raphaël Carapito, ces molécules à la surface des cellules cancéreuses présentent des peptides mutés reconnues par le système immunitaire. Comprendre quels sont les peptides mutés peut permettre d’élaborer un traitement. Dans ce cas, les biologistes isolent la tumeur et préparent l’échantillon, les chimistes l’analysent au spectromètre de masse et les mathématiciens s’appuient sur l’intelligence artificielle pour interpréter ces données. Dans le cadre de l’étude des maladies auto-immunes, nous ajoutons à ces compétences issues de différentes disciplines, un accompagnement psychologique des patients, ce qui nous permet d’avoir une approche parfaitement intégrée, conclut le scientifique.

Le séminaire

Le séminaire regroupera des médecins, des biologistes, des mathématiciens et des psychologues. Lors de cette journée, une présentation des gènes MICA et MICB donnera une vision globale de l'intérêt de ces nouveaux marqueurs, à la fois en greffe d'organes, mais aussi en greffe de moelle osseuse. Les autres présentations aborderont plus globalement les gènes du Complexe majeur d'histocompatibilité. Un accent sera également mis sur l'évolution de ces gènes et sur la recherche de nouveaux marqueurs d'histocompatibilité.

Catégories

Catégories associées à l'article :

Mots-clés

Mots-clés associés à l'article :

Changer d'article