Par Théo Brisset
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Un challenge pour mettre l’intelligence artificielle au service du diagnostic des maladies rares à expressions buccodentaires

Les Hôpitaux universitaires de Strasbourg (HUS) avec le Centre de référence des maladies rares orales et dentaires et l’Institut de génétique et de biologie moléculaire et cellulaire (IGBMC – CNRS/Inserm/Unistra) ont lancé le data challenge D-IA-GNO-DENT le 10 avril. Objectif : produire en 3 mois un programme capable de détecter visuellement les altérations de l’émail dentaire d’origine génétique pour améliorer l’orientation et la prise en charge de personnes atteintes de maladies rares.

Dirigé par Agnès Bloch-Zupan, professeur des universités – praticien hospitalier (PU-PH) à l’Université de Strasbourg et aux HUS, coordinatrice du Centre de référence pour les maladies rares orales et dentaires (CRMR O-RARES) et chercheur à l’IGBMC, le challenge D-IA-GNO-DENT donne accès aux participants à une plateforme sécurisée regroupant des photographies et radiographies dentaires de patients.

A partir de ces clichés, ils doivent développer un algorithme capable d’identifier les défauts de structure de la surface de l’émail. Un challenge de taille : le nombre de personnes atteintes de maladies rares étant limité, ils devront travailler à partir d’un nombre restreint de données pseudonymisées.

Trois lauréats à la clé

Il ne s’agit pourtant pas d’un défi impossible ! Les équipes de l’IGBMC, en partenariat avec Capgemini et e-média, ont déjà réussi à développer un algorithme performant d’aide au diagnostic de maladies rares avec dents manquantes. L’IGBMC a notamment permis d’identifier de nouveaux gènes cibles ainsi que l’impact fonctionnel de certaines mutations génétiques. Cet expert virtuel permettra à terme d’aider les professionnels de santé à orienter les personnes concernées vers les centres spécialisés.

A l’issu du challenge, le jury sélectionnera trois lauréats en fonction de la performance, robustesse, fiabilité et répétabilité de leur algorithme. Les solutions développées par les candidats devront également pouvoir communiquer avec l’expert virtuel et y être intégrées . Le premier lauréat recevra une récompense de 20 000 €, le deuxième et le troisième 5 000 €.

Le projet bénéficie d'une aide financière obtenue dans le cadre de la stratégie d'accélération Santé numérique de la Délégation ministérielle au numérique en santé. Ce soutien financier est opéré par Bpifrance. Le tout, organisé en collaboration avec la Fondation Maladies rares, le Health Data Hub, la Health Factory et le Collège national des enseignants en biologie orale (CNESBO).

  • Pour participer, c’est par ici

Les dents, un marqueur de troubles du développement

Le développement des dents commence à la sixième semaine embryonnaire et s’arrête entre 18 et 25 ans. Les gènes permettant à la dent de se former sont les mêmes que ceux impliqués dans la formation du corps. Ces troubles du développement peuvent être rendus visibles car la minéralisation des tissus durs de la dent va fixer ces anomalies. Réaliser une analyse buccodentaire permet ainsi d’orienter vers l’agent causal.

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