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Mieux prévenir les épisodes de rejets d’une greffe de rein

Des chercheurs et chercheuses de l’Inserm, de l’Université de Strasbourg et des Hôpitaux universitaires de Strasbourg au sein du Laboratoire Immunologie et rhumatologie moléculaire (U 1109) et des autres membres de l'Institut thématique interdisciplinaire en médecine de précision Transplantex NG, rapportent que le gène MICA est un nouveau gène d’histocompatibilité, qui permet de mieux expliquer et prédire le succès ou l’échec d’une greffe de rein.

La greffe de rein est l’unique traitement curatif pour les personnes souffrant d’insuffisance rénale terminale, mais cette intervention n’est pas toujours un succès car le greffon peut être rejeté par l’organisme du patient. Afin de diminuer le risque de rejet, les médecins peuvent aujourd’hui s’intéresser à un certain nombre de paramètres génétiques et immunologiques pour évaluer l’histocompatibilité entre donneur et receveur, c’est-à-dire le degré de compatibilité de leurs organes et de leurs tissus. Toutefois, les rejets sont toujours fréquents et beaucoup demeurent inexpliqués.

Des chercheurs et chercheuses de l’Inserm, de l’Université de Strasbourg et des Hôpitaux universitaires de Strasbourg et leurs partenaires du LabEx Transplantex se sont intéressés à un gène découvert il y a déjà presque trente ans par Seiamak Bahram, directeur du laboratoire Immunologie et rhumatologie moléculaire (Inserm/Université de Strasbourg) qui a coordonné ces nouveaux travaux.

Ce gène, appelé MICA, code pour une protéine exprimée sur plusieurs types de cellules. De précédentes études avaient déjà suggéré que ce gène était important pour prédire le devenir d’une greffe, mais elles portaient sur un nombre trop restreint de patients (entre autres limites méthodologiques) pour pouvoir affirmer qu’il s’agissait d’un gène d’histocompatibilité. Par ailleurs, ces études ne s’intéressaient pas au système MICA dans son ensemble, c’est-à-dire à la fois à la génétique (histocompatibilité) et aux aspects sérologiques (présence d’anticorps anti-MICA dans le sang du receveur).

Un gène d’histocompatibilité pertinent à prendre en compte au moment d’une greffe


Les résultats publiés dans la revue Nature Medicine suggèrent que le gène MICA serait un gène d’histocompatibilité pertinent à prendre en compte au moment d’une greffe, et que la recherche d’anticorps anti-MICA peut également être intéressante pour prédire le succès ou l’échec de la greffe. Ils doivent maintenant être validés dans le cadre de larges études prospectives dans laquelle MICA sera considéré au même titre que les gènes HLA classiques.

Suite à ce travail, on pourrait d’ores et déjà envisager de généraliser en clinique le séquençage du gène MICA et l’identification d’anticorps anti-MICA chez les patients avant la greffe pour évaluer l’histocompatibilité avec le donneur et après la greffe pour mieux prévenir les épisodes de rejets. Enfin, nous envisageons aussi d’étudier le rôle du gène MICA dans la greffe d’autres organes solides, notamment le cœur, le poumon ou encore le foie, souligne Seiamak Bahram.

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