Détecter les ravageurs grâce aux composés organiques volatils
Proposer un diagnostic précoce des végétaux infectés au moyen de la détection de composés organiques volatils, c’est le projet dans lequel est impliqué, depuis mars 2023, Stéphane Le Calvé, chercheur à l’Institut de chimie et procédés pour l’énergie, l’environnement et la santé (Icpees – Unistra/CNRS). Et ce dans le cadre du Laboratoire commun (LabCom)* AnaVOC en collaboration avec la société Chromatotec.
Champignons, bactéries et autres insectes, en forêt ou dans les cultures, les ravageurs des végétaux sont la nouvelle cible de Stéphane Le Calvé et ses partenaires. Leur idée ? Mettre en évidence des signatures dans l’air montrant que des ravageurs ont infesté une zone.
Les végétaux émettent naturellement des composés organiques volatils. Lorsqu’ils sont infectés, la signature de ces composés change. Le nuisible peut également dégager certains composés organiques volatils
, explique le chercheur.
Le diagnostic précoce et fiable de la présence de ravageurs
Cette détection précoce permettra à l’agriculteur de traiter les zones infectées avant même que les dégâts ne soient visibles.
Autre application dans l’importation de végétaux : dans un contexte de mondialisation et de transport de marchandises, diagnostiquer les ravageurs présents dans les conteneurs pour éviter qu’ils n’infestent de nouvelles zones.
Facilement analyser l’air des conteneurs servant à transporter des jeunes plants à travers le monde
Nous pourrions avec ce dispositif facilement analyser l’air des conteneurs servant à transporter des jeunes plants à travers le monde. Ces milieux fermés, dans lesquels il y a une plus grande concentration de molécules, sont propices à un diagnostic
, détaille le scientifique.
Côté instruments, les chercheurs ont initialement développé un micro-analyseur à Strasbourg qu’ils souhaitent améliorer et fiabiliser grâce au savoir-faire de la société Chromatotec avec laquelle ils collaborent. Cette dernière, conçoit, fabrique et commercialise des analyseurs de composés organiques volatils depuis bientôt 40 ans.
Vers un instrument plus compact et plus léger
Pour le moment il s’agit d’un instrument portable de 6/7 kg possédant une batterie fournissant 4 heures d’autonomie. Nous souhaitons le rendre plus sensible et y intégrer de nouveaux systèmes de détection spécifiques. Plus compact et plus léger, il pourra se porter sur le dos avec une canne de prélèvement
, explique le chercheur.
Depuis septembre 2023, un doctorant de l’Université de Strasbourg financé par le projet européen PurPest travaille sur ce projet à temps plein dans les laboratoires de Chromatotec et de l’Icpees, dans le cadre du laboratoire commun AnaVOC.
Chromatotec avait déjà repris en 2021 la conception et la fabrication de deux analyseurs portables pour la mesure des composés organiques volatils pour l’un et du formaldéhyde en temps réel pour l’autre, dont le développement avait été initié par Stéphane Le Calvé.
*Un laboratoire commun est un partenariat de recherche public/privé sur une durée de 4 ans minimum ciblant une thématique ou un domaine précis.
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