Par Elsa Collobert | Catherine Schröder
Temps de lecture :

Derniers (studieux) tours de piste pour la bibliothèque du Portique

Série 3/5. Par paliers, sa fermeture définitive approche : la bibliothèque du Portique a clos temporairement ses portes, entre le 11 et le 25 mars, pour permettre à ses collections de déménager vers le Studium. Avant sa fermeture définitive, le 27 mai, elle rouvre pour deux mois. Histoire de permettre aux étudiants de réviser dans cet espace agréable... et de profiter une dernière fois de sa vue imprenable sur la cathédrale ! Rencontres.

Au 6e étage du Portique, au milieu des rayonnages vides, balisés de rouge et de blanc, tout le monde est penché, sur son écran d’ordinateur ou à noircir une feuille de papier. Certains portent des casques, pour une concentration maximale. L’ambiance est studieuse, à peine troublée par le mugissement du vent, en ce jour de tempête Diego.

Une poupée gigogne : une fermeture, un déménagement, une réouverture en mode « salle de travail », avant une fermeture définitive

Déménagement physique et virtuel

Les étudiants apprécient cette bibliothèque universitaire (BU). On a été agréablement surpris de les voir revenir en nombre, dès la réouverture, le 28 mars, explique Sabrina Rigal. Avant de prendre ses quartiers dans son nouveau bureau du Studium, la responsable du pôle Services aux publics au sein des bibliothèques de l’université était, en partie, à la manœuvre pour l’opération d’ampleur qui touche la bibliothèque du Portique, ce printemps. Une véritable poupée gigogne, qui comprend une fermeture, un déménagement, une réouverture en mode « salle de travail », avant une fermeture définitive. Elle-même insérée dans une opération plus large : l’ouverture du Studium, à l’été 2022.

70 personnels des bibliothèques déménagent

Les collections de lettres, sciences humaines, Sciences et techniques des activités physiques et sportives (Staps) du Portique ont rejoint le Studium, récapitule Sabrina Rigal, aux côtés de certaines collections de l’Alinéa, et de psychologie. Pour les étudiants, on a fait en sorte de réduire l’impact au minimum : une importante communication a été menée dans les bibliothèques concernées par une fermeture comme en psychologie, en droit, et ici, au Portique. Les durées de prêts ont été prolongées, pour pénaliser les étudiants le moins longtemps possible. Il faut garder à l’esprit que les collections déménagent physiquement, mais aussi virtuellement.

140 : le nombre de places proposées à bibliothèque du Portique, jusqu’au 27 mai

Un petit tour de force, permis par la mobilisation sans faille des collègues du Service des bibliothèques. C’est tout de même un sacré chamboulement, entre le déménagement de 70 collègues et une refonte de notre organigramme, lié à une réorganisation générale du service !

Dès ce mardi 19 avril, la majorité des collections est de nouveau disponible au prêt. Un bouton a été rajouté au catalogue. Il permet de faire venir l’ouvrage désiré ici*, au Portique, grâce à la navette interne, réalisée en partie en triporteur.

Bibliothèque des langues orientales ?

Mais au fait, que va-t-il advenir de la bibliothèque du Portique ? Elle pourrait rouvrir, transformée, sous forme d’une bibliothèque des langues orientales, rassemblant les collections de différents instituts, glisse Sabrina Rigal. Mais pas avant la rentrée 2023. Elle continuera d’abriter le Pôle collections du Service des bibliothèques, l’un des seuls services transversaux à ne pas rejoindre le Studium.

* Modalités pratiques : Les documents demandés avant 16 h seront à retirer le lendemain, à partir de 10 h, à la bibliothèque du Portique. Les demandes enregistrées après 16 h seront traitées le surlendemain. Plus d'informations

Leila : « Une bulle de travail »

Je suis ici pour préparer un concours : j’ai su aujourd’hui que j’étais admissible au Capeps (Certificat d'aptitude au professorat d'éducation physique et sportive), pour devenir enseignante en éducation physique et sportive dans le secondaire ! Quand j’étais à l’Université de Strasbourg, en licence Sciences et techniques des activités physiques et sportives (Staps), j’avais l’habitude de venir travailler dans cette bibliothèque. J’y revenais même pendant mon master Meef (Métiers de l’enseignement, de l’éducation et de la formation), à l’Inspé (Institut national supérieur du professorat et de l’éducation) de la Meinau. On y trouvait les livres sur les activités sportives dont on avait besoin. Ils ne sont plus là, mais ce n’est pas bien grave, car je dois me concentrer sur la préparation de mon dossier pour le concours. Les épreuves ont lieu fin avril-début mai.
J’aime venir travailler en bibliothèque. Dans cette bulle de travail, je suis beaucoup plus efficace que chez moi, où il y a trop de distractions, comme la cuisine. Ici, il n’y a pas d’autre choix que travailler !

Noé-Christophe : « Pour le fonds de participation et la sonothèque »

« Je suis inscrit à l’Inspé (Institut national supérieur du professorat et de l’éducation), j’étudie pour devenir professeur d’éducation musicale au collège. J’aime bien venir ici parce qu’ils ont un fonds de partitions, dans la salle de la sonothèque. C’est une ressource très utile. Malheureusement, j’ai appris aujourd’hui en arrivant qu’elles ne sont pas disponibles en ce moment. Mais je ne m’en fais pas trop, elles seront de nouveau consultables, au Studium. J’aime aussi travailler à la bibliothèque de la Maison interuniversitaire des sciences de l’homme Alsace (Misha), et à celle de l’Inspé. En général, j’y suis plus efficace ! »

Elise : « Ici, j’aime l’ambiance calme et accueillante »

« Je suis en première année de licence Sciences pour la santé (SPS). Là, je révise ma matière mineure, les sciences de la vie. Comme cette année est consacrée à fonds aux révisions, je passe beaucoup de temps en BU ! J’aimerais intégrer le parcours Odontologie.

Ici, j’arrive à bien me concentrer. Et venir jusqu’ici me sort du cadre de la Faculté de médecine. Je trouve cette bibliothèque plus accueillante, elle est calme et les horaires (9 h-18 h) sont corrects.

Comme je n’ai pas internet chez moi, j’ai suivi des cours en visio depuis ici. Une fois, même, dans la petite salle de la sonothèque ! »

Manon et Virginie : « Mettre un cadre »

« On est étudiantes en master 2 de Développement à la Faculté de psychologie. Comme notre bibliothèque a fermé fin février, on vient ici. On a pu profiter des prêts prolongés. C’est notre première fois ici, on s’est dit que ça nous ferait du bien de marcher un peu ! On va aussi à la bibliothèque du Pôle européen de gestion et d’économie (Pege) et à la Bibliothèque nationale et universitaire (BNU). On s’est mises juste à côté de la fenêtre, pour profiter de la vue sur la cathédrale ! On aime travailler en bibliothèque, ça pose un cadre, davantage que chez nous en tous cas ! »

Catégories

Catégories associées à l'article :

Changer d'article