250 étudiants à Strasbourg pour faire vivre le débat démocratique et raviver la flamme européenne
Lors de la 3e édition de l'European Student Assembly (ESA), qui s'est déroulée du 10 au 12 avril derniers au Parlement européen, à Strasbourg, plus de 250 étudiants alliances d'universités européennes ont adopté 79 recommandations politiques, rédigées par onze panels. Immersion au cœur de cet événement, où la jeunesse européenne prend part au débat démocratique, avec deux étudiants qui ont participé à ces trois jours d’intense débats, de découverte et de rencontres passionnées.
« Faire entendre la voix des étudiants dans l'actualité »
Mohammad Khari étudie les sciences cognitives en master, à l’Université d’Amsterdam, institution membre de l’alliance EPICUR.
Pour sa première participation à l‘ESA il est l’un des deux coordinateurs du Panel 4, sur le thème « Quelle stratégie l'Union européenne (UE) devrait-elle adopter pour garantir un traitement digne aux migrants venant de l'extérieur de l'union ? ».
Pourquoi as-tu souhaité t’engager dans ce projet ?
Lorsque j'ai vu que l’on pouvait s’inscrire à l’ESA, je me suis directement lancé dans cette initiative. J’ai alors lu les recommandations de l'édition précédente et j'ai pensé qu'il s'agissait d'un endroit très agréable pour s'engager activement.
Discuter avec d'autres étudiants de différentes universités qui apportent leurs savoirs et qui peuvent apporter des changements judicieux m’a fortement attiré. Cette assemblée est un très beau pont entre le monde universitaire et académique et les procédures d'élaboration des politiques européennes.
Un beau pont entre les mondes universitaire et académique, et les procédures d'élaboration des politiques européennes
Quel a été votre rôle lors de la préparation de l’ESA ?
En tant que coordinateur, nous travaillons en binôme pour organiser chaque panel. Il y a différentes phases.
La première, en ligne, consiste à organiser des réunions pour discuter de différentes questions et sujets. En tant que coordinateur, nous avons la possibilité de prendre part aux discussions et de demander à des experts dans les domaines d’études de nous faire des présentations, ce qui est très constructif pour le débat. Il nous incombait donc de trouver les personnes compétentes qui étaient disponibles et qui voulaient bien nous soutenir en en proposant de donner des sessions en ligne. Nous devions organiser cela, modérer les réunions et rédiger les recommandations, avant les réunions à Strasbourg.
Nous avons également le temps et la possibilité de faire de nombreuses recherches de fond. En effet, de nombreux membres du panel, dont moi-même, n'avaient pas beaucoup d'informations sur les récentes évolutions juridiques et décisions politiques. Nous avons donc dû lire un grand nombre de décisions et textes existants, en termes de migration et de demande d'asile, le sujet principal de notre panel.
La phase suivante, qui commencera après l’événement à Strasbourg, sera la phase de dissémination. Tout d'abord, c'est une bonne chose parce que vous avez la possibilité de continuer à être actif dans le processus. C'est aux étudiants et aux coordinateurs de trouver des politiciens, des élus ou des relais, d'aller à l'initiative ou dans d'autres universités et d'en parler. Le premier acte est donc de répandre la nouvelle. Certains groupes d'étudiants se consacrent aux activités de diffusion.
C'est une bonne chose, car on n’entend généralement pas beaucoup la voix des étudiants dans l'actualité et elle est peu écoutée dans les débats. Le deuxième objectif est de pouvoir concrétiser nos recommandations dans les politiques à l'avenir.
Précisément, notre groupe a pour objectif de trouver des moyens de mieux traiter les demandeurs d'asile et les migrants en termes de droits de l'homme et de leur fournir un environnement qui améliore leurs traitements, dans le respect. On souhaite aussi faciliter leur intégration dans l'UE, lorsqu'ils se trouvent déjà sur le territoire, afin d'avoir une vie meilleure.
« On sent que l’événement prend de l’importance auprès des décideurs »
Annika Breuer suit des études de géographie politique et études françaises à l’Université de Mayence, au sein de l’alliance Forthem. C’est la deuxième fois qu’elle participe à l’ESA.
En quoi cette édition est-elle différente des précédentes ?
Une différence que j’ai remarqué cette année, c’est que maintenant des décideurs prennent directement part aux débats, comme ce fut le cas avec Yann-Maël Bideau, de la Commission européenne. On sent que l’événement prend de l’importance à ce niveau. Ça montre que les décideurs, mais aussi les membres de la Commission, savent qu’on souhaite prendre part au débat. Les idées vont être lues. Même si nos idées ne sont pas développées telles qu’on les a conçues ici, elles seront présentes dans les têtes de ces personnes pour, peut-être, être intégrées dans le débat européen.
En cette année d’élections, on peut profiter du momentum pour encore augmenter la portée de nos idées. Et donc on va vraiment accompagner les étudiants, pour qu’ils puissent diffuser les recommandations dans leurs universités et au-delà.
En cette année d’élections, on peut profiter du momentum pour encore augmenter le poids de nos idées
Comment vois-tu l’évolution de l’événement ?
L’ESA est un projet mené par les étudiants et pour les étudiants. A la fin de chaque édition, on produit des questionnaires, pour analyser l’événement avec eux et on les inclut dans le processus d’amélioration.
Donc, avec les idées et suggestions des participants, on essaye chaque année d’améliorer la conférence, pour davantage peser dans le débat politique.
Une vingtaine de bénévoles de l'Unistra
Camilly, Lise et Anna étaient bénévoles cette année à l’ESA. Les trois étudiantes de l’Unistra voulaient enrichir leur parcours à l’université avec une expérience en lien avec leurs études. Présentes pour accompagner, accueillir et guider les 250 étudiants dans le dédale du Parlement européen, elles ont aussi pu écouter les discussions, participer aux échanges et rencontrer d’autres jeunes, venus de toute l’Europe.
Je suis en Erasmus, originaire du Brésil et inscrite à l'Université de Porto (Portugal)
, explique Camilly, en licence d’économie. Je suis venue à Strasbourg, car justement il y a les institutions et le Parlement. Alors je voulais découvrir cela de l’intérieur. C’est une très belle opportunité et je trouve ce lieu vraiment beau.
Pour Anna, également en licence, être bénévole est un moyen de rencontrer des gens et de s’engager dans projet international. Une voie qu’elle souhaite poursuivre à travers ses études de droit.
Je suis venue à Strasbourg, car justement il y a les institutions et le Parlement
Quant à Lise, en master 1, c’est davantage une démarche personnelle. Ça rentre dans le cadre de mes études, mais c’est aussi pour mon CV que je fais cela. Et je peux participer, rencontrer des personnes sans avoir à m’investir trop dans les panels ou le projet, car avec mes études, je n’avais pas forcément le temps
concède l’étudiante en droit.
Au total, une vingtaine d’étudiantes et étudiants bénévoles de l’Université de Strasbourg assurent l’accueil et des missions d’encadrement, pour cette 3e édition au Parlement européen.
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