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Ce rôle est pour moi un grand honneur, souligne Jean-François Lutz qui pose ses valises au quatrième étage de l’Isis en décembre 2022, avec la moitié de son équipe de l’ICS, soit une dizaine de personnes. Celles travaillant sur la partie chimie. Il nous a fallu 3, 4 mois pour démonter et remonter le laboratoire qui se nomme désormais Laboratoire de chimie des macromolécules informationnelles, raconte le nouveau directeur qui collaborait déjà avec des chercheurs de l’institut.

Après une année de « repérage » qui lui permet de se familiariser avec le fonctionnement de l’institut et son personnel administratif et technique, il prend officiellement le poste de directeur le 1^er janvier 2024 succédant à Jean-Marie Lehn, Thomas Ebbesen et Paolo Samori. Pas de quoi effrayer cet optimiste qui a occupé la fonction de directeur adjoint de l’Institut Charles-Sadron pendant près de 10 ans : Je sais déjà gérer les pressions quotidiennes.

Expérimenter avant de déléguer

Les deux structures de 200 personnes environ sont équivalentes. Ce qui change, c’est qu’à Isis le modèle est différent, basé sur des individualités et leurs équipes (huit équipes sénior et deux junior) avec beaucoup de chercheurs mais peu de permanents, et peu de techniciens et d’administratifs.

Une spécificité qui a ses avantages et ses inconvénients. Lorsqu’il y a moins de permanents, il y a moins de risques de frictions liées à des histoires anciennes par exemple. Le revers de la médaille c’est que pour les personnels administratifs et techniques, dont le nombre est réduit, les personnes ont plus de responsabilités. S’il y a un arrêt maladie ou un départ en retraite nous sommes vite impactés.

Tout faire moi-même et expérimenter avant de déléguer

Hasard de calendrier, l’arrivée de Jean-François Lutz concorde avec le départ de la directrice exécutive de l’institut, Muriel Muzet, son successeur n’arrivant qu’à l’automne. Mais là encore le nouveau directeur en fait une force. Cela me permet de tout faire moi-même et d’expérimenter avant de déléguer, souligne le chercheur qui peut compter sur l’expérience des anciens directeurs mais aussi des chercheurs permanents de l’institut.  Isis fonctionne de manière collégiale avec un directoire.

Une culture de l’accompagnement

Des changements en perspective ? L’idée n’est pas de révolutionner mais de pérenniser cet institut et sa tradition d’excellence, en faisant venir des personnes de très haut niveau. Un de ses gros chantiers du moment étant le recrutement de deux nouvelles équipes, une senior et une junior. Ici, il y a une culture d’accompagnement, nous les aidons à trouver des fonds pour débuter leur recherche. Dans l’esprit de l’interdisciplinarité porté par l’institut, nous avons orienté le recrutement dans le domaine de la biologie, ce qui demande une réorganisation du matériel.

Des chantiers menés en parallèle de ses recherches qui priment sur ses fonctions administratives. Le petit plus ? J’aime gérer ce qui est relatif à la science, c’est très motivant. Le moins ? Certaines réunions administratives…, sourit Jean-François Lutz qui occupe un bureau avec vue sur la cathédrale, juste en dessous de celui de Jean-Marie Lehn et au-dessus de Paolo Samori, le privilège de la tâche.

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