Par Edern Appéré
Temps de lecture :

Concours de création étudiante : le rêve bien réel d’Antton Ospitaletche

Étudiant en 4ème année dans la section illustration de la Haute école des arts du Rhin (Hear), Antton Ospitaletche a remporté l’édition régionale puis nationale du concours de création étudiante 2022 organisé par le Crous grâce à une BD énigmatique et toute en nuances qu’il a composé sur le thème « Rêve ».

Bande dessinée, film court, nouvelle, photographie, musique, danse et théâtre : chaque année les étudiants de la France entière sont invités à concourir avec une de leurs œuvres dans ces sept disciplines artistiques. Au sein de la section illustration de la Hear, filière réputée pour avoir formé de nombreux talents, ce concours n’est pas inconnu des étudiants. Nous avons une liste officieuse de concours auxquels participer, dont fait partie celui du Crous. C’est toujours une bonne occasion pour pratiquer la BD et un bon moyen pour se faire connaître avant la sortie de l’école, indique Antton Ospitaletche.

Pour illustrer le thème « Rêve », il réalise une BD mystérieuse où l’ambiance graphique et la narration énigmatique ne sont pas sans rappeler l’univers de René Magritte. Les 7 planches brillent par l’absence de tout personnage, brouillant les pistes entre songe et réalité. Pour composer cette BD, je ne suis pas parti d’une idée très précise. Dans mon inspiration il n’y avait pas de personnage donc je me suis uniquement fixé comme contrainte de ne pas en faire apparaître, explique le jeune créatif. J’ai tout d’abord rédigé le texte puis fait les dessins avec des pastels secs. J’ai choisi d’écrire le texte à l’ordinateur pour lui donner un aspect assez "froid". Je l’ai ensuite associé à mes dessins, en cherchant à ce que les deux ne soient pas redondants. Je voulais perdre le lecteur mais pas trop pour lui donner envie d’aller jusqu’au bout.

Son travail exposé à Strasbourg, Paris et Angoulême

Quand j’étais au collège, je voulais faire de la BD, comme à peu près tous les jeunes à cet âge

Originaire du Sud-Ouest, le jeune homme est venu à la BD progressivement. Quand j’étais au collège, je voulais faire de la BD, comme à peu près tous les jeunes à cet âge. J’ai suivi des études générales puis fait une année de mise à niveau en art appliqué à Bayonne, ma région d’origine. Je voulais entrer dans un BTS arts appliqués mais ceux-ci ont disparu. Je me suis rendu compte que je voulais surtout faire de l’illustration alors j’ai tenté les concours d’entrée dans plusieurs écoles comme Angoulême, Épinal et la Hear à Strasbourg. C’est comme ça que j’ai fait une grande diagonale pour rejoindre le Grand Est.

Attiré par la BD mais touche à tout, il profite des conseils de ses professeurs et des équipements mis à disposition pour se former à de nombreuses techniques : gravure, peinture, pastels, sérigraphie… À la Hear on a accès à plusieurs ateliers où on trouve d’excellents profs et élèves des années supérieures pour nous apprendre et nous guider. L’atelier de gravure ou l’atelier de sérigraphie sont des lieux qui sont difficiles d’accès en dehors du cadre de l’école. Il existe aussi un atelier art-objet pour travailler le bois, le métal, des bijoux… Ça nous ouvre à beaucoup de pratiques différentes et ça me permet d’alterner les techniques dans mon travail, pour ne pas me répéter.

Son succès au concours du Crous offre de la visibilité à son travail et pourrait peut-être lui ouvrir de nouvelles portes. Ses planches sont exposées à la médiathèque André Malraux de Strasbourg, au salon SoBD de Paris puis le seront lors du prochain festival de la BD d’Angoulême.

Catégories

Catégories associées à l'article :

Changer d'article