Par Elsa Collobert
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Les IUT se mettent au vert

Un projet Déclic à Haguenau ; un challenge et une semaine écoresponsables à Schiltigheim. Dans les IUT du nord de Strasbourg, on se soucie de Développement durable et de responsabilité sociétale (DD&RS), et on le prouve au quotidien ! Tout au long de l’année universitaire, les deux établissements ont mené chacun son projet, associant étudiants et personnels à chaque étape. « Sans doute une bonne clé de réussite ! », analysent Justine Zimpfer et Aurélie Martin.

Dans vos établissements, d’où est venue l’idée de mettre le développement durable et la responsabilité sociétale à l’honneur ?

Justine Zimpfer (chargée de communication à l’IUT de Haguenau) : Il y a trois ans, j’ai eu la chance de participer à un colloque sur l’écoresponsabilité dans le cadre de l’Adiut, l’association nationale des IUT. Un expert d’EDF était là pour nous parler de la gestion des ressources naturelles mondiales. Je n’en ai pas dormi la nuit. Un véritable déclic pour moi ! Je me suis dit qu’à l’échelle de mon établissement, il fallait qu’on fasse quelque chose. J’en ai parlé à ma direction, qui a été tout de suite partante ! Il faut dire que ces thématiques gagnent aussi en visibilité dans nos formations, notamment les nouveaux Bachelors universitaires de technologie (BUT).

Aurélie Martin (responsable qualité pour l’IUT Louis-Pasteur de Schiltigheim et l’IUT de Haguenau) : Pour l’IUT Louis-Pasteur, la logique a été différente. Nous avons été sollicités par l’université pour participer au concours Cube, centré sur la réduction des consommations énergétiques à l’échelle d’un bâtiment. On est donc arrivés sur cette thématique par une logique de compétition, même si on verra que le travail en équipe et la coopération sur ce sujet sont essentiels !

Cela a débouché sur un projet de long terme, recoupant plusieurs de nos objectifs : sensibiliser la communauté à la responsabilité sociale et environnementale, renforcer l'engagement de notre communauté, tout en diminuant nos dépenses.

Concrètement, qu’est-ce qui a été mis en place ?

J. Z. : La première étape a été l’organisation d’un atelier participatif | world café, en début d’année, ce qui a tenu lieu de réunion de rentrée. Les objectifs ont été définis et priorisés ensemble.

Ensuite, tout a été déroulé durant l’année universitaire 2021-2022, selon un calendrier et un plan d'action précisément établis à l’avance : création d’un espace de convivialité, mise en place d’activités de cohésion (yoga, pilates, relaxation – n’oublions pas que nous n’avons pas accès au Spacs !), achat de matériel ergonomique, personnalisation de l’espace détente avec des citations choisies par le personnel, installation de mousseurs sur les robinets, remplacement des tubes néon par des LED, changement de l’ancienne chaudière, mise en place de bacs de tri, achat et distribution de gourdes…

Un important travail de préparation en amont

Je le disais, cela nécessite un important travail de préparation en amont : formation des animateurs du world café, détermination des dépenses bâtimentaires dans le cadre d’un plan pluriannuel, etc. Le tout est synthétisé dans un document intitulé plan d’action. , en ligne. Notre projet Déclic est articulé autour de sept objectifs stratégiques, avec une identité visuelle forte et commune à toutes les actions et réalisations, pour une bonne identification ou visibilité. Des points d’information étaient régulièrement proposés pour suivre l’avancement.

A. M. : A Schiltigheim aussi, l’année a été rythmée par le projet « Challenge écoresponsable » : des étudiants ont travaillé à un livret sur les écogestes ; des stickers ont été édités, et un kit écoresponsable (filet à légumes, gourde…) offert à l’ensemble du personnel. L’objectif était double : présenter le projet et les impliquer au maximum. L’année s’est conclue sur un temps fort, sous la forme d’une Semaine du développement durable. Partenaires de l’Unistra et du territoire étaient présents pour animer les ateliers (réduction des déchets avec l’Eurométropole ; gérer ses économies d’énergie avec Alter Alsace Energie ; sensibilisation au compost avec CompoStra ; quiz sur le développement durable avec la cellule DDRS ; atelier de réparation de vélos avec Vélostation). Deux de nos enseignants ont assuré des conférences.

Comme à Haguenau, plusieurs des actions mises en place ont vocation à perdurer dans le temps : les activités de cohésion pour les personnels, les poubelles de tri ou encore les investissements dans le bâti, comme les robinets à détection automatique.

Quelle a été la réception ?

J. Z. : Nos étudiants et personnels ont adhéré, parce qu’ils ont été associés à chaque étape, que les objectifs ont été définis ensemble et que cela faisait sens pour eux. Par exemple, l’état des lieux de la situation concrète de l’IUT et son bilan carbone ont été établis par les étudiants de la licence professionnelle Logistique et pilotage (LPI). Pour que ce genre de projet tienne la route dans un établissement comme le nôtre, il faut que chacun s’y reconnaisse, des techniciens aux étudiants. Ce serait faux de croire que les jeunes générations sont naturellement sensibilisées à l’intérêt du tri des déchets. Ou que demander arbitrairement à un personnel de rajouter un pull parce qu’on a baissé le chauffage est accepté sans discussion. C’est en montrant que c’est à la fois dans leur intérêt et celui du commun qu’on crée de l’adhésion. Je crois qu’on y est bien arrivés !

Ce qui a été crucial, c’est qu’on a d’abord mis en avant le bien-être au travail et sur le lieu d’études. C’était nécessaire, d’autant plus dans une période post-Covid. La direction a aussi toujours apporté son soutien au projet, libérant des créneaux pour les activités du midi ou les événements type fresque du climat (demi-journée banalisée). Accordant des moyens humains et financiers au projet, sans quoi rien n’aurait été possible (10 000 € hors travaux).

Inscrire la démarche dans le projet directionnel

A. M. : L’accueil a également été positif, on sent les gens déjà sensibilisés, mais il faut aussi un temps de maturation. Il nous a semblé important, pour lui donner du poids, d’inscrire la démarche dans le projet directionnel.

Comment voyez-vous la suite ?

J. Z. : On espère avoir donné l’impulsion, que d’autres structures se saisiront de notre démarche, sous une forme ou une autre. C’est déjà un peu le cas puisque certains services nous ont demandé notre signalétique de sensibilisation pour les portes des salles. On en est très heureux !

Une prochaine étape serait de nouer de nouveaux partenariats avec les collectivités territoriales, notamment la Ville de Haguenau, très dynamique sur ces questions. Pour la prochaine rentrée les choses sont déjà arrêtées : nous organisons une journée entièrement consacrée à ces thématiques, le 22 septembre, et nous participerons au défi Ma petite planète !

A l'IUT Robert-Schuman aussi...

L'IUT Robert-Schuman n'est pas en reste en matière de Développement durable et responsabilité sociétale (DD&RS). Basé sur le campus d'Illkirch, l'IUT s'investit depuis plusieurs années. Une semaine du développement durable a été organisée en mai 2019 et le directeur, Robert Mosé, attaché à la thématique, a nommé dès 2020 un chargé de mission DD&RS.

Des démarches très concrètes y sont engagées : cabas en toile de jute et filet à provisions distribués à tous les personnels et étudiants pour réduire les sacs plastiques au quotidien ; fontaine et carafes d'eau à la place des bouteilles en plastique ; tasses, mugs, gobelets réutilisables pour les réunions et événements à la place des gobelets jetables ; vélo électrique ou carte Badgéo à disposition des personnels pour favoriser les modes de déplacement doux ; module égalité dans le cadre de la formation en chimie... Et la démarche qui a fait parler sur les réseaux sociaux : l'écopâturage !

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