Par Caroline Laplane
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Un réseau des managers de projets pour professionnaliser la fonction

Les projets sont entrés très fortement dans le paysage universitaire, dont ils touchent désormais tous les espaces. De nombreux managers sont embauchés pour les animer. Bien qu’ayant souvent des expériences et des profils différents, ils se heurtent généralement aux mêmes difficultés. D’où l’idée mise en œuvre par le Pôle unique d’ingénierie (PUI) : leur dédier un réseau d’échanges d’expériences et de formation, avec l’objectif ultime de faciliter leur action au quotidien et de tendre vers une professionnalisation de la fonction. Tour d’horizon avec Aude Vonthron (responsable du département Contrats de recherche du PUI) et Clémence Kelche (responsable du Bureau national formation du PUI).

Pourquoi un réseau des managers de projets ?

Clémence Kelche : Quand je suis arrivée dans mon poste, en 2020, j’ai constaté rapidement que les managers de projets de mon périmètre avaient besoin de se former à la justification financière. J’ai donc avancé l’idée de constituer un réseau pour pouvoir les familiariser à cet enjeu plus facilement. Pierre Mirabel, qui est directeur de la Direction de la recherche et de la valorisation (Direv)* et coordinateur du PUI, a proposé de créer ce réseau sur le périmètre de tous les managers de projets de l’établissement et de leur offrir un espace de formation et d’échange avec l’ensemble des services centraux (pas seulement les compétences financières) dans l’optique de tendre vers une professionnalisation de la fonction à l’université.

Créer ce réseau sur le périmètre de tous les managers de projets de l’établissement

Aude Vonthron : En effet, si « manager de projet » au sein de l’Unistra devient un métier en soi, cela favorisera également la mobilité des personnes d’un projet vers l’autre. Ce sera un plus pour les projets, qui bénéficieront de managers rapidement opérationnels.

Quelles sont les compétences nécessaires pour être un bon manager de projet ?

A. V. : Le manager de projet est un peu un couteau suisse, qui doit assumer des missions très différentes : gestion de projet, bien sûr, mais aussi communication, suivi et animation, interaction avec les opérateurs financiers, etc. Il faut avoir conscience que le contexte de la gestion de projet à l’université s’est complexifié. Sur certains projets, on a plusieurs financeurs différents.
C. K. Et d’ailleurs, quand nous accompagnons le montage des projets, nous sommes désormais vigilants sur la nécessité de prévoir, dans le budget lorsque cela est éligible, la rémunération d’un manager de projet. C’est d’autant plus vrai que certains projets se déploient sur dix ans.

Concrètement, comment avez-vous organisé l’animation du réseau des managers de projet ?

C. K. : Nous avons organisé la réunion plénière de lancement en novembre 2021. Nous avions mobilisé les managers que nous connaissions bien dans nos différents périmètres. C’était une réunion un peu informelle, dont l’objectif premier était de recueillir leurs besoins.
A. V. : À partir des attentes exprimées ce jour-là, nous avons construit la seconde rencontre du réseau, en avril dernier, qui a réuni une vingtaine de managers (soit environ la moitié du réseau). Après une présentation générale du fonctionnement de l’université par Pierre Mirabel, nous avons organisé trois tables-rondes thématiques (heures complémentaires, communication des projets, justification financière) animées par des représentants de directions métiers de l’établissement.

Trois tables-rondes thématiques animées par des représentants de directions métiers de l’établissement

C. K. : Nous avons eu beaucoup de retours positifs sur cette édition. Une prochaine réunion est prévue en octobre autour de la thématique de l’international.
A. V. : Au niveau de la forme, on envisage d’organiser aussi des rendez-vous individuels entre les managers et les experts qui interviennent dans les tables-rondes, pour générer du conseil « sur mesure ».
C.K : Et entre les séminaires, on espère que le réseau va petit à petit apprendre à vivre par lui-même, que les managers vont rester en contact, se voir, s’appeler, et s’entraider. Un aspect très important du réseau, même s’il n’est pas qu’entre nos mains.

* Pierre Mirabel était directeur-adjoint, à l’époque

Le Pôle unique d'ingénierie (PUI)

Le Pôle unique d'Ingénierie (PUI) est une structure transversale de l'Université de Strasbourg (Direction de la recherche et de la valorisation, Direction des relations internationales, Direction des études et de la scolarité, Direction des ressources humaines, Direction des finances, Agence comptable, Mission prospective et stratégie). Il a pour mission de faciliter l'accès de la communauté universitaire aux financements régionaux, nationaux, européens et internationaux par un accompagnement et une assistance technique en ingénierie de projets.
Parmi ses plus-values, son point d'accueil unique mène vers un interlocuteur spécialisé dans les projets de recherche ou de formation. L'expertise offerte en matière de programmes de financement s'appuie notamment sur la participation active aux réseaux professionnels. Dans son offre de services, le PUI propose également des procédures harmonisées au sein de l'établissement, des outils et formations spécialement conçus pour la réussite des projets portés par la communauté universitaire, en partenariat notamment avec le CNRS et l’Inserm. Il compte quatorze personnes.

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