Innovation Day Upper Rhine : premier jalon d’une Silicon Valley européenne ?
Le 12 avril dernier s’est tenu l’Innovation Day Upper Rhine (Journée de l’innovation du Rhin supérieur) au Palais universitaire de l’Université de Strasbourg. Un événement trinational consacré à l’innovation et au transfert de technologies. Retour sur cette journée avec Michel de Mathelin, premier vice-président et vice-président Relations avec le monde socio-économique et valorisation de l’Université de Strasbourg.
Quel bilan dressez-vous de cet événement ?
Je dresse un bilan très positif. Le public a été au rendez-vous, nous avons comptabilisé 1 400 personnes inscrites et parmi elles des profils variés : chercheurs, étudiants, entreprises, start-up… Toutes les catégories étaient représentées. La dimension trinationale était aussi bien présente car un tiers des participants étaient suisses ou allemands. La qualité des intervenants, des échanges et des thèmes abordés a également contribué au succès de l’événement. Au-delà de tous ces aspects, les participants ont apprécié de pouvoir se rencontrer et réseauter. Plus de 200 rendez-vous d’affaires se sont tenus, dont 110 en présentiel. Cette journée de rencontres était bienvenue après la crise sanitaire que nous avons traversée. Beaucoup de participants ont exprimé leur satisfaction auprès de l’équipe d’organisation. Je tiens d’ailleurs à remercier toutes les équipes au sein de l’université qui ont contribué à la réussite de cet événement.
Quelle est l’ambition à terme ? Créer une Silicon Valley européenne ?
Le réseau KTUR, co-organisateur de l'événement avec la Bpifrance, s’inscrit dans un projet européen Interreg. L’objectif est de mettre en réseau les écosystèmes liés à l’innovation dans la région du Rhin supérieur, entre la France, la Suisse et l’Allemagne. Si nous souhaitons avoir une visibilité européenne et mondiale, il est plus judicieux de se regrouper à trois pays. Il s’agit de donner une forme d’unité. Ici, ce ne serait pas la Silicon Valley, qui est surtout dédiée aux innovations numériques, les thématiques ne sont pas les mêmes. Nos forces sont plus orientées vers la santé, les biotechnologies, la chimie, les matériaux, l’énergie… Mais le concept consiste bien à faire émerger des centres de recherche et des entreprises autour d’un réseau d’universités fortes. C’est important que l’Europe gagne son indépendance en termes de recherche et d’innovation. L’Innovation Day Upper Rhine pose un premier jalon au niveau de notre région trinationale. J’espère qu’il y aura d’autres événements comme celui-là. Nous verrons si nos partenaires suisses et allemands prennent le relais, sinon l’Université de Strasbourg organisera à nouveau une manifestation et se placera comme acteur central.
Justement, l’Université de Strasbourg n’a-t-elle pas un rôle particulier à jouer dans ce réseau KTUR étant donné qu’elle a été labellisée Pôle universitaire d'innovation (PUI) pilote ?
Effectivement, nous avons un rôle particulier à jouer car nous sommes assez performants sur les processus d’innovation, mais nous avons une grande marge de progression. Beaucoup de chercheurs à Strasbourg sont encore peu investis dans les activités de transfert de technologies et de connaissance. Bien sûr, la recherche fondamentale est très importante, il ne s’agit pas du tout de la renier car elle est le point de départ de l’innovation. Mais nous devons inciter davantage les chercheurs à s’intéresser aux domaines de l’innovation, aux relations avec le monde socio-économique, et aux problématiques sociétales. Cela demande une curiosité, un certain état d’esprit et cela permet de trouver une utilité sociétale à ses recherches. Dans les trois ans à venir, l’objectif avec le PUI serait de doubler le nombre d’innovations issus des laboratoires de l’université. Nous allons recruter des personnels en appui dans les laboratoires dans cet objectif.
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