Par Marion Riegert
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Dégrader les nanoplastiques grâce à la photocatalyse

8 millions de tonnes de plastiques arrivent chaque année dans les océans. Parmi eux, certains sont invisibles à l’image des nanoplastiques, particulièrement problématiques en raison de leur très petite taille, moins d’un micron. Didier Robert, chercheur à l'Institut de chimie et procédés pour l'énergie, l'environnement et la santé (Icpees – CNRS/Unistra), étudie la manière de les dégrader dans l’eau à l’aide de la photocatalyse avec son collègue Nicolas Keller.

Mille fois plus petites que les microplastiques, les nanoparticules de plastique ne sont pas filtrées par les stations d’épuration. Peu étudiées et capables de passer la paroi cellulaire des organismes vivants, leurs effets sur la santé sont encore mal connus.

Ces particules sont issues de la fragmentation de gros débris plastiques ou présentes dans des éléments de notre vie quotidienne comme les peintures, les produits cosmétiques ou encore l’électronique, détaille Didier Robert, spécialiste de la dépollution de l’eau à l’aide de procédés photocatalytiques, qui décide de s’intéresser aux nanoplastiques il y a trois ans.

Nous avions déjà testé la photocatalyse sur les pesticides ou les médicaments dans l’eau, nous voulions voir si cela marchait sur les nanoplastiques, poursuit le chercheur qui démontre la faisabilité du procédé dans une étude parue en 2020 dans Environmental Chemistry Letters sur des nanoparticules de polystyrène et des nanobilles.

La photocatalyse consiste à irradier un matériau semi-conducteur dans l’eau pour créer un milieu oxydant qui dégrade les composés organiques

Réaliser un pilote

Grâce à un financement de l’Agence nationale de la recherche pour quatre ans, qui débute en décembre 2022, les recherches se poursuivent. Objectif : voir si le procédé permet de dégrader d’autres nanoplastiques, ce qui demande un panel de caractérisations et d’analyses.

Des tests vont également être menés pour s’assurer que le procédé utilisé n’est pas toxique pour l’environnement. A terme, nous aimerions réaliser un essai en l'installant en sortie de station d’épuration. Ce projet coordonné par l’Icpees est menée en collaboration avec l’Institut de chimie de Clermont-Ferrand, l’Université de Pau et des pays de l’Adour et de Paris Est-Creteil.

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