Tremblement de terre en Birmanie : une cartographie des mouvements du sol
Le 28 mars 2025, un séisme de magnitude 7,7 frappe la Birmanie, générant d’importants déplacements du sol. Une équipe de l'École et observatoire des sciences de la Terre (Eost) a mesuré ces mouvements à l’aide d’images satellites du programme européen Copernicus.
Pour mesurer les mouvements du sol, les scientifiques se sont appuyés sur les images Sentinel-2, et la technique de corrélation d’images implémentée dans le service GDM-OPT-ETQ, un service de traitement automatisé développé par l'Eost dans le cadre de l’infrastructure de recherche Formaterre.
La technique consiste à mesurer le déplacement des pixels d’une image entre deux dates d’acquisition. Lors d’un tremblement de terre, le sol peut se déplacer de plusieurs mètres et le déplacement des pixels est alors visible dans l’image et mesurable
, explique Floriane Provost, géophysicienne à l’Eost.
La plus longue rupture intercontinentale documentée à ce jour
Résultat : les acquisitions satellitaires du 31 mars et du 1er avril montrent une rupture de près de 450 km avec des déplacements de 4 à 6 mètres en surface, ce qui en fait la plus longue rupture intercontinentale documentée à ce jour. Pour vous donner une idée, si la faille passe au milieu d’une rue, deux maisons qui étaient face à face de part et d’autre de cette rue, se sont déplacées de 2 à 3 mètres dans des directions opposées et se retrouvent maintenant à 4 à 6 mètres de distance.
Floriane Provost note également que la rupture est assez linéaire. Il n’y a pas beaucoup d’aspérités, ce qui signifie que la zone de rupture est assez étroite, et comporte a priori peu de complexité. Etudier un séisme permet de progresser dans notre compréhension des mécanismes contrôlant le cycle sismique et d’anticiper les dégâts que causeraient de prochains séismes
, conclut la scientifique.
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