L’Observatoire Hommes-Milieux Fessenheim entre dans une nouvelle phase
À l’issue de son pré-démantèlement, une nouvelle étape s’ouvre pour la centrale de Fessenheim : celle du démantèlement. Dans ce contexte, l’Observatoire Hommes-Milieux (OHM) Fessenheim lance son appel à projets 2026.
Le point zéro de l’observation de la centrale de Fessenheim avait été fixée par les chercheurs à avril 2017, date du conseil d’administration d’EDF où la décision de fermer a été actée. La phase de pré-démantèlement qui dure depuis est une phase d’assainissement permettant notamment de diminuer le niveau de radioactivité, avant d’entrer dans une phase de démantèlement dont le décret est attendu en 2026
, explique Fanny Greullet, chargée de mission pour l’Observatoire Hommes-Milieux Fessenheim.
Pour préparer au mieux cette nouvelle phase d’étude, l’OHM a lancé une enquête auprès de différents groupes : chercheurs, acteurs du nucléaire, pouvoirs publiques… qui sont également concernés par le sujet. Objectif : Comprendre quel pourrait être l’apport de la recherche académique sur ce thème en complémentarité de l’existant.
La restitution de l’enquête, prévue fin de l’année 2025, permettra d’amorcer la structuration de l’axe démantèlement au sein de l’OHM.
Le nouvel appel à projets de l’OHM s’inscrit dans cette démarche. Il englobe tous les aspects, sociaux, juridiques, environnementaux, économiques, sanitaires…, qui questionnent cette notion de démantèlement
, poursuit Fanny Greullet. Avec une enveloppe globale d’environ 20 000 euros, l’appel permettra de financer de deux à trois projets.
20 projets au cours de trois appels successifs
Jusqu’ici les projets avaient une durée de deux ans et étaient financés sur les fonds du Laboratoire d’excellence (Labex) Dispositif de recherche interdisciplinaire sur les interactions hommes-milieux (DRIIHM), issu du Programme investissements d’avenir, qui arrive à échéance en 2026. Le CNRS Écologie et environnement prend en quelque sorte le relais puisqu’il a récemment pérennisé les dispositifs OHM. La dotation annuelle qui en découle nous permet désormais de lancer des appels à projets chaque année.
Depuis la création de l’OHM Fessenheim en 2018, 20 projets ont été menés, au cours de trois appels successifs. Ils ont jusque-là porté majoritairement sur la fermeture de la centrale et ses impacts sur le territoire et la documentation du temps zéro de l’observation.
Une approche globale qui nécessite de mobiliser des chercheurs de tous horizons
Les projets ont permis d’explorer des méthodologies de suivi (archives sédimentaires, ADN environnemental, économétrie, dispositifs géolégaux…), mais aussi les perceptions du territoire ou celles du risque nucléaire à travers une thèse en psychologie sociale. Une approche globale qui nécessite de mobiliser des chercheurs de tous horizons pour favoriser les échanges entre disciplines
, conclut Fanny Greullet qui précise que depuis sa création l’OHM a su mobiliser une quinzaine d’unités de recherche, principalement sur le site alsacien.
L’appel à projets est ouvert du 1er novembre au 1er décembre. Résultats connus fin 2025. Pour postuler, le laboratoire doit disposer d’une tutelle du CNRS. Il est possible pour les chercheurs de se rapprocher d’une unité CNRS gestionnaire pour y répondre.
Pour aller plus loin, lire aussi “L’analyse du cycle de vie pour étudier les impacts environnementaux de la transition énergétique sur un territoire”
Les OHM en bref
Conçus et développés par le CNRS depuis 2007, les OHM constituent un dispositif de recherche dédié à la compréhension des écosystèmes très anthropisés et artificialisés. Ils fournissent une compréhension des socio-écosystèmes sous une forme telle qu’elle puisse aussi venir éclairer les décideurs politiques, économiques ou sociaux au moment de leurs choix. Il existe aujourd’hui 14 OHM, au national métropolitain (6), ultramarin (2) et à l’international (6).
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