Par Marion Riegert
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Un peu d'histoire avec Yann Hérault, directeur de l'institut

Yann Hérault, directeur de l'Institut clinique de la souris (ICS) depuis 2010, revient sur l'histoire des lieux en lien avec le développement de la génétique et de l’analyse fonctionnelle.

Tout commence au tout début du 20e siècle. Des généticiens américains créent des lignées consanguines au génome homogène. Ainsi, si un changement génétique est opéré, nous sommes sûrs que c’est bien ce changement que nous allons observer, raconte Yann Hérault, directeur de l’ICS depuis 2010.

Les modèles souris restent en concurrence avec l'utilisation du rat jusque dans les années 90, époque à laquelle des outils pour modifier le génome des souris de manière précise se développent. A cette période, il y a peu de compétences dans le domaine de l’analyse fonctionnelle et elles sont dispersées dans différents laboratoires.

La création de modèles de maladies rares

Pour avoir sur un même site la capacité de créer des mutations sur le génome des souris et celle d’effectuer un spectre complet d’analyses dans tous les domaines, excepté l’infectieux, le concept de clinique de la souris se développe. Les deux premières ouvrent à Munich et Strasbourg en 2002.

A Strasbourg, l’ICS est accessible aux chercheurs du public comme du privé. Il abrite des souris mais aussi quelques rats, un modèle intéressant en raison de son caractère, pour les maladies touchant à la sociabilité.

Une nouvelle voie dans un modèle d'autisme

Deux approches sont développées : l’approche environnementale avec des animaux soumis à différents régimes alimentaires par exemple. Et l’approche génétique avec des mutations induites selon les recherches.

L’ICS est impliqué dans la création de modèles de maladies rares

Depuis 10 ans, l’ICS est ainsi impliqué dans la création de modèles de maladies rares. Nous suivons comment se développe la maladie, si on peut intervenir avec des candidats médicament...

Une nouvelle voie a pu être identifiée dans un modèle d’autisme avec un candidat médicament à la clé. Toutes ces expérimentations répondent à des protocoles stricts soumis à un comité d’éthique et à l’autorisation des services du ministère de l'Enseignement supérieur et de la Recherche.

En chiffres

  • 4 cliniques de la souris existent actuellement en Europe.
  • 70 ingénieurs et techniciens travaillent à l’ICS avec un soutien pour la partie administrative à l’IGBMC.
  • 50 000 individus à l’année associés à des projets de recherche autorisés.
  • 3 grands domaines d’activités : la création de modèles par ingénierie génétique. L’hébergement et les soins aux animaux. Le département de phénotypage et d’analyse fonctionnelle (cf vidéo).
  • 3 R. C’est la règle à laquelle obéit l’ICS. Remplacer. A chaque demande, nous étudions si l’animal est vraiment nécessaire. Quand cela est possible, nous proposons des alternatives comme les modèles cellulaires, souligne Yann Hérault. Réduire le nombre d’animaux à utiliser au strict minimum. Raffiner, pour mieux prendre en compte les besoins de l’animal, les pratiques sont sans cesse améliorées avec des tests les moins invasifs possibles et des approches dans lesquelles l’expérimentateur n’apparait presque plus.

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