Centre de don du corps, le point à mi-parcours
Hébergé au sein du Département d’anatomie de la Faculté de médecine, le Centre du don du corps de l’Université de Strasbourg a été parmi les premiers à recevoir un agrément officiel pour cinq ans dans le cadre d’un décret paru en avril 2022. Le point à mi-parcours avec Philippe Clavert, son directeur, alors que le centre entre dans une routine de fonctionnement.
Où en sont les dons ?
On observe une tendance nationale à une augmentation des donateurs potentiels qui envoient leur dossier. Le fait d’avoir réglementé ces structures leur a certainement donné confiance. A Strasbourg, nous sommes passés d’une trentaine à une cinquantaine de dons chaque année qui arrivent au centre. Pour rappel, le don du corps est libre, anonyme et gratuit.
Et les demandes d’utilisation des dons ?
Les demandes sont plus nombreuses, mieux structurées. Nous en acceptons une cinquantaine par an. Anatomie, techniques chirurgicales, réanimation, développement de dispositifs médicaux… Les dons sont utilisés à des fins d’enseignement médical ou de recherche avec une priorité donnée à la formation des étudiants en médecine pour la dissection notamment.
Uniquement lorsqu’il n’y a pas d’alternative possible
Et ce, uniquement lorsqu’il n’y a pas d’alternative possible, comme l’utilisation d’un mannequin dédié à tel ou tel geste. Pour le vérifier et savoir si l’intégrité du corps est menacée, toute demande est examinée et doit avoir l’aval d’un comité d’éthique composé d’universitaires mais aussi de personnes extérieures reconnues pour leur expertise éthique.
Qui peut y avoir accès ?
L’accès au corps est autorisé uniquement à une personne du corps médical (médecin, maïeuticien), et à des professions médicales et paramédicales travaillant au bloc opératoire. Les corps arrivant au centre ne peuvent pas en sortir et sont utilisés sur place. De manière exceptionnelle des prélèvements peuvent être emmenés dans des laboratoires de l’université. Toute personne qui transite dans le centre signe une charte éthique de respect. Pour les étudiants en médecine, sa signature conditionne leur inscription administrative à l’université.
Quel est le parcours d’un corps ?
Le donateur majeur doit avoir rempli un dossier dans lequel il donne son consentement. L’accord peut être retiré à tout moment. Ce dossier a une valeur testamentaire et ne peut être contesté. A sa mort, une fois le décès acté, le corps du donateur doit arriver dans les 48 heures au centre. Il ne faut pas qu’il y ait d’obstacle médico-légal à son acheminement. Le don est ensuite congelé et peut être utilisé dans le cadre des projets validés par le comité d’éthique. La segmentation du corps est exceptionnelle.
La segmentation du corps est exceptionnelle
Il doit être rendu dans son intégralité à la famille dans les deux ans après le décès, avec une extension possible à cinq ans, pour être incinéré ou enterré aux frais du centre. Nous ne connaissons pas la cause du décès, le secret médical restant valable même après la mort, et l’anonymat est garanti autant que possible durant les manipulations du corps.
- Contact : med-don-du-corps@unistra.fr
- Pour aller plus loin, lire aussi : Des centres de don du corps plus réglementés
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