Par Elsa Collobert | Frédéric Zinck
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Rentrée 2022 : « Aux diagnostics les plus inquiétants, nous apportons les solutions les plus enthousiasmantes »

Jeudi 8 septembre, l’université a lancé la nouvelle année universitaire : village des services, conférence de presse de rentrée, cérémonie de rentrée, accueil des nouveaux personnels. Dans un contexte marqué par un certain nombre de défis (environnemental, énergétique, sanitaire, social…), la nouvelle génération d’étudiants accueillis en cette rentrée peut compter sur l’université pour les relever, en cette nouvelle année marquée par l’aboutissement de nombreux projets.

Les allées des campus résonnant de toutes les langues des étudiants internationaux, parmi lesquelles l’anglais est loin d’être majoritaire : c’est le souvenir sonore que l’on retiendra de cette rentrée 2022.

Michel Deneken a choisi cette image positive pour ouvrir la cérémonie de rentrée. C’est une grande joie de retrouver les étudiants, a-t-il lancé jeudi 8 septembre, devant un amphithéâtre Cavaillès bien rempli. La rentrée est presque normale dans le contexte de levée des restrictions liées au Covid et de nombreux défis nous attendent, n’a pas manqué de rappeler le président. 

Avec 42 000 inscrits à ce jour, le nombre d’étudiants, en augmentation constante, devrait approcher le même chiffre que l'année précédente. Une logique mathématique liée à un taux de réussite au bac qui est aujourd’hui de 90 %. Notre premier défi est de maintenir la qualité de nos enseignements, malgré l'augmentation du nombre d'étudiants et des dotations qui ne suivent pas exactement le même rythme. A nous d’accompagner les étudiants vers l’enthousiasme des sommets et la joie d’apprendre, a indiqué Michel Deneken.

Excellence et accueil de tous

Une population étudiante en croissance qui se double d’une pluralité sociale accrue, avec une évolution des profils, a souligné Alexandra Knaebel, vice-présidente Formation et parcours de réussite. Les étudiants expriment un besoin croissant d'être accompagnés, les parcours davantage personnalisés. Une dimension qui sera prise en compte dans la construction de la nouvelle offre de formation (2024-2028). Nous voulons prouver qu'allier excellence et accueil de tous, c'est possible.

Un autre défi de taille se profile : la hausse annoncée de la facture énergétique – plus d’un 1,8 million d’euros estimés au budget rectificatif 2022. Guerre en Ukraine, crise d’approvisionnement énergétique et finalement réchauffement climatique : tous ces enjeux, mêlés, se rejoignent. Un plan de sobriété énergétique est à l’étude. Au-delà de la crise actuelle, la sobriété énergétique doit entrer dans nos mœurs. L’Université de Strasbourg se doit d’avoir une vertu énergétique et écologique. Nous devons travailler à un plan de sobriété avec l’ensemble des acteurs. Une réflexion qui prendra la forme de plusieurs chartes de bonnes pratiques, consommations d'énergie, mobilités, achats durables.

L’arche de Noé plutôt que le Titanic

Certains disent que nous sommes sur le Titanic, mais je veux croire que nous sommes une arche de Noé, a illustré Michel Deneken avec une métaphore qui fera date. Ces défis d’ampleur, dont ont particulièrement conscience les nouvelles générations accueillies, l’université les accompagne : Aux diagnostics les plus alarmants, nous apportons les solutions les plus enthousiasmantes. Toute crise nous remet en cause, mais est aussi un stimulant pour plus de créativité.

Mobilisation contre la précarité étudiante

Richard Laganier, recteur de la région académique Grand Est et chancelier des universités, présent aux côtés des deux recteurs de région et de la préfète (du Bas-Rhin et du Grand Est), Josiane Chevalier, a souligné que cette rentrée est aussi impactée par la réalité de la précarité étudiante. Pour y répondre, les aides nationales et notamment les bourses ont été revalorisées. Dans les restaurants universitaires, les repas à 1 € ont été reconduits. Il est nécessaire de se remobiliser pour mieux informer les étudiants de l’existence de ces dispositifs.

Sur le sujet de la précarité étudiante, voir l’interview vidéo d’Alexandre Meny, vice-président Vie étudiante

L’année 2022-2023 sera aussi marquée par l’achèvement de l’Opération campus – qui aura mobilisé 288 millions d’euros sur treize ans*. Une fin d'opération en apothéose, avec une salve d'inaugurations : Studium, nouveau Planétarium, Musée zoologique, Manufacture des tabacs, Centre européen de sciences quantiques. Mais aussi le lancement de la construction du Centre sportif universitaire.

La labellisation Développement durable et responsabilité sociale de l’université et l’aboutissement du Schéma directeur des ressources humaines font également partie des projets structurants pour cette année. Pour ce dernier : Il va nous permettre de mieux appréhender les besoins en personnels et mieux prendre en compte l’évolution des métiers, a souligné Valérie Gibert, Directrice générale des services.

Attractive, rayonnante – en témoignage la récente réception du prix Kavli par le généticien Jean-Louis Mandel à Oslo, l’Université de Strasbourg attire aussi les professionnels : 50 enseignants-chercheurs et 70 personnels Biatss ont rejoint récemment ses rangs. Ces derniers sont indispensables aux défis de la transformation auxquels font face l’université française.

Résolument optimiste quoique lucide, Michel Deneken a conclu en faisant appel à la sagesse pour nous éclairer. Un mantra extrait de La Nef des fous, paru il y a six siècles. L'amphithéâtre 2 du Patio, voisin du Cavaillès, sera bientôt rebaptisé d'après Sébastien Brant, son auteur strasbourgeois.

* 370 millions pour le site strasbourgeois

En chiffres

Répartition des étudiants par filières :

  • 40 % sciences, technologies et santé
  • 31 % sciences humaines et sociales
  • 25 % droit, économie, gestion
  • 4 % plurisdiciplinaire

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