Parfait exemple de l’urbanisme impérial allemand, pensé en miroir de son voisin, l'Institut de zoologie, l’Institut de géologie s’inscrit dans le périmètre du Plan de sauvegarde et de mise en valeur (PSMV) étendu à la Neustadt. Des contraintes particulières, tant pour l’intérieur que pour l’extérieur du bâtiment, s’appliquent donc à sa rénovation.
Tous les aménagements font l’objet d’arbitrages, notamment entre accessibilité et conservation du patrimoine : « L’amphithéâtre Daubrée, dont les gradins en bois d’époque doivent être conservés, ne permet malheureusement pas l’accès aux Personnes à mobilité réduite (PMR) », explique Nathalie Mettling, conductrice d'opération. Une dérogation a dû être demandée.
Le bâtiment s’est progressivement vidé de ses occupants : les équipes de l’Eost ont rejoint le G2Ei-Descartes en 2021, l’Institut Terre et environnement de Strasbourg (Ites) la Manufacture, en 2023. Les classes de préparation à l’agrégation et au Capes ont été temporairement relocalisées à l’Espace Saint-Georges.
Les nécessités de mise en sécurité du bâtiment ont progressivement étendu le périmètre des travaux. Ceux-ci devaient au départ se concentrer sur le rez-de-chaussée et le premier étage, mais concernent finalement tous les niveaux du bâtiment.
L’ex-salle multimodale va retrouver son usage originel pour devenir une salle d’exposition, où seront mises en valeur les collections de paléontologie.
Une reconfiguration des circulations, la création de deux nouvelles cages d’escaliers et de nouvelles portes, le renouvellement des réseaux électriques, la mise en place d’un désenfumage mécanique dans la salle multimodale et le traitement des peintures au plomb font partie des mises en conformité demandées.
Sols en terrazzo, éléments menuisiers en bois, moulures, piliers métalliques, arches... « Au cours du travail de maîtrise d’œuvre, nous avons inventorié les éléments patrimoniaux remarquables à conserver et valoriser », explique Nathalie Mettling, la conductrice d’opération (ici l'espace d'accueil du rez-de-chaussée).
« Durant les travaux, avec notamment la dépose de plafonds ou mezzanines, nous avons mis au jour d’autres éléments remarquables mais qui nécessitent pour certains des travaux de rénovation plus importants, comme des poutres et poutrelles métalliques recouvertes de peinture au plomb. D’où des arbitrages à faire, avec certaines parties à traiter en priorité. »
Les travaux doivent donner lieu à la livraison de quatorze nouvelles salles de cours mutualisées, au rez-de-chaussée, à de nouveaux espaces de travail pour la formation Capes-Agreg de la Faculté de sciences de la vie, de nouveaux espaces d’exposition pour les collections de minéralogie et de paléontologie.
C’est le deuxième étage qui fait l’objet du traitement le plus léger, puisque sa vocation n’a pas encore été fléchée. « Nous faisons en sorte de laisser vacants des espaces pour conserver des capacités d’aménagement futures nécessaires aux besoins de l’université. » (ici, la base vie du chantier)
L’idée est de réhabiliter l'entrée côté jardin, pour une circulation facilitée avec le Planétarium et l'accueil du Jardin des sciences.
Au premier étage, l’espace d’exposition du Musée de minéralogie est repensé, avec une grande salle dévolue à la médiation. « Un gain bienvenu pour les publics accueillis », se félicite Sébastien Soubiran, directeur du Jardin des sciences.
Les travaux ont nécessité le déplacement des collections de paléontologie et du Musée de minéralogie, mobilisant les équipes internes et une société de déménagement spécialisée, de mars à juillet 2024, avec une préparation de plusieurs mois. La préservation du mobilier historique d'origine fait partie intégrante du projet de rénovation. © Jardin des sciences
Usage de tables adaptées à la lecture de cartes historiques, besoin d’espaces pour préparer les échantillons, d’espaces de médiation et de travail sur les collections : les futurs usages des lieux ont été discutés avec les utilisateurs, pour optimiser la rénovation du 1er étage en fonction des besoins.
Auparavant cloisonnés (laboratoires, bureaux de chercheurs, mezzanines), les espaces retrouvent de leur ampleur avec la réouverture des circulations le long des fenêtres des deux cours centrales.