Par Elsa Collobert
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Le point sur les opérations du Plan de relance

Huit opérations immobilières avaient été sélectionnées fin 2021 pour être financées par l'État, dans le cadre du Plan de relance. Toutes ont pour objectif d'importantes réductions de consommations énergétiques, et sont en voie d'être achevées. Passage en revue et zoom sur deux opérations particulières : un amphithéâtre « upcyclé » et un joyau du patrimoine métamorphosé.

Que ce soit à la Faculté de pharmacie ou à l'Institut Le Bel, la plupart des amphithéâtres qui devaient être rénovés ont été remis en service, ou sont en passe de l'être, souligne Pauline Farcis-Morgat, directrice adjointe de la Direction du patrimoine immobilier (DPI), évoquant les travaux avec une vue d'ensemble.

Panachage de financements

L'objectif étant l'amélioration de la performance énergétique, beaucoup de Centrales de traitement d'air (CTA) ont été remplacées. Or, des retards d'approvisionnement des cartes d'automates pour ces systèmes, récurrents depuis la crise Covid, nous ont pénalisés dans nos délais de livraison des travaux.

7 millions d'euros de financement France relance, pour 8 opérations financées

En général, les financements obtenus de France relance viennent, comme une bouffée d'air frais, compléter les budgets de certains travaux, ou débloquer certaines opérations en souffrance de financement. C'est notamment le cas pour les facultés de pharmacie et de chimie, qui bénéficient de financements panachés, France relance et budget récurrent de l'établissement (plan pluriannuel d’investissement du « gros entretien renouvellement »).

Dans une logique de cohérence interne d'amélioration des consommations énergétiques, nous appliquons partout les préconisations de nos équipes de maintenance, précise encore Pauline Farcis-Morgat.

Les chantiers sur le campus Esplanade

Les chantiers sur le campus d'Illkirch

Zoom sur la réfection de la serre de la Faculté de philosophie et sa coupole

Ce petit mais remarquable ouvrage patrimonial, vestige de l'époque de l'université impériale, était quelque peu laissé à l'abandon. C'était en fait la serre d'expérimentation privée du doyen de la Faculté de botanique, alors située dans ce qui est aujourd'hui la Faculté de philosophie (7 rue de l'Université). Il y disposait d'un logement de fonction. Les usages universitaires étaient différents au 19e siècle !, décrit Nicolas Massenez, en charge de l'opération dans le cadre de ses fonctions à la Direction du patrimoine immobilier. Membre du département maintenance, il ne boude pas son plaisir d'avoir pu prendre part à une telle opération touchant au patrimoine universitaire, moi qui suis plus habitué aux locaux techniques !

Dans l'espace plutôt exigu de 9 m2, une impressionnante liste de tâches a été réalisée. Toute la structure métallique a été sablée, pour éliminer les couches de peinture accumulées au fil des ans. Tout a dû être réalisé sur place. Les pierres de l'allège ceinturant l'espace ont été rénovées et pour certaines, remplacées. Après désamiantage du sol, le carrelage a cédé la place à du grès brut. Les murs ont été isolés par l'intérieur, de l'isolant installé sous la dalle de pierre. Le système de chauffage a été remplacé et les circulations d'air automatisées. Enfin, toutes les vitres de la coupole ont été déposées, certaines changées, un délicat travail de jointure étant réalisé pour prémunir l'espace de toute fuite ou courant d'air. Environ 30 % des vitres d'origine ont pu être conservées. Les nouvelles ont le même aspect marbré que celles d'origine, la différence est vraiment subtile.

Le tout étant réalisé sous la supervision de l'Architecte des bâtiments de France (ABF) et de l'architecte Florent Lukas.

Une fois les travaux achevés, début septembre, l'équipe administrative a repris possession de l'espace, pour en faire une nouvelle salle de pause, très appréciée.

Montant des travaux : 174 000 € (entièrement financés dans le cadre du plan de Relance)
Durée des travaux : 4 mois (printemps/été 2022)

Le réemploi s'affiche en amphithéâtre Ourisson

Donner une seconde vie aux assises des sièges de l'amphithéâtre : c'est l'idée de réemploi qu'a eue l'agence Rouby Hemmerlé Brigand Architectes, en charge de la rénovation de l'amphithéâtre Ourisson. Une fois les 380 assises en bois désinstallées, celles-ci ont été acheminées aux ateliers de menuiserie Jung, à Steinbourg, à 40 km de Strasbourg. Poncées et lasurées, les pièces de bois ont ensuite été réinstallées sur les murs de l'amphithéâtre, selon un calepinage incurvé, étudié pour diffuser le son dans l'amphithéâtre. Les tablettes en bois massif non réutilisées sont conservées et serviront à la fabrication de bloc porte.

Montant des travaux : 2,3 millions (France Relance, Unistra, et crédits Etat loi ORE – mise en sécurité), y compris remplacement des CTA

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