Par Elsa Collobert
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« La réforme du lycée a beaucoup affecté la filière mathématiques »

Recrutement des étudiants et des enseignants, dépoussiérage de l'offre de formation, gros travaux... Michaël Gutnic, doyen de l'UFR Math-Info depuis le 1er septembre dernier, après avoir été directeur de son département Mathématiques, passe en revue les enjeux de sa composante.

Quels sont les projets actuellement en cours à l'UFR Math-Info ?

Un gros dossier qui nous occupe depuis déjà depuis un moment, c'est celui des travaux dans notre bâtiment. Ils ont débuté il y a deux ans, à la rentrée 2020. La première année, l'essentiel a consisté à consolider la structure du bâtiment, qui souffrait de graves problèmes structurels. Une dalle en béton a été coulée sous le bâtiment, qui date des années 1960, pour le solidifier.

Ce qui est en cours, c'est à la fois une rénovation thermique et une mise aux normes pour les Personnes à mobilité réduite (PMR) (voir aussi le diaporama photos ci-dessous).

La prochaine tranche, très importante, qui a pris du retard, va consister en une restructuration complète du 4e étage. Une extension rajoutée après la construction du bâtiment et qui est une vraie passoire énergétique. Ces travaux sont permis grâce à une rallonge de financement, obtenue dans le cadre du plan de relance national.

Pour le reste, ils sont financés sur le budget de l'université.

Le confort thermique du bâtiment est déjà nettement amélioré, grâce aux travaux réalisés. Tout devrait être achevé fin 2023, la date d'échéance du permis de travaux.

Quels sont les autres projets prioritaires ?

Nous travaillons au renouvellement de notre offre de formation, pour la nouvelle habilitation 2024. Nous souhaitons notamment renforcer notre filière « Mathématiques du risque », dont les débouchés sont en banque et assurances, afin de la pérenniser. Côté mathématiques appliqués, ni le recrutement ni l'insertion professionnelle ne sont un problème : les ingénieurs que nous formons sont tous en emploi un an après la sortie de leurs études.

En revanche, de grosses difficultés se posent pour le recrutement de la filière enseignement : 50 % des postes de Capes ne sont pas pourvu, 20 % pour l'agrégation. Il en va de la formation de nos futures générations aux mathématiques... Une des réponses auxquelles nous réfléchissons, c'est de proposer plus tôt un parcours de spécialisation à nos étudiants, dès la deuxième année de licence.

Se pose aussi la question de notre propre recrutement : nous faisons beaucoup appel à des enseignants du secondaire, sur le principe d'heures complémentaires, avec des taux de sous-encadrement chroniques... Plusieurs départs à la retraite se profilent, l'enjeu est de recruter pour ne pas affaiblir notre recherche. Le dialogue est constructif avec la vice-présidence Ressources humaines. Pour la réforme des études de santé et son nouveau parcours mathématiques, nous avons été entendus et avons obtenu des moyens humains.

La réforme des mathématiques au lycée a fait couler beaucoup d'encre...

La suppression de l'enseignement obligatoire des mathématiques nous a fait beaucoup de mal, notamment pour le recrutement d'étudiants précédemment évoqué. Même si nous étions toutefois positivement surpris de ne pas recevoir sur Parcoursup beaucoup de candidature de lycéens « hors-profil », n'ayant pas suivi l'enseignement Mathématiques au lycée.

Là où la réforme a fait le plus de mal, c'est pour la féminisation de notre recrutement. Un sujet auquel nous nous étions attelés depuis déjà plusieurs années. Nous souhaitons en faire une priorité, avec les deux directeurs de département de mon équipe.

Les nombreuses manifestations que nous organisons main dans la main avec le rectorat – Maths en jean, Olympiades des mathématiques, etc. – ont pour but d'acculturer collégiennes et collégiens aux mathématiques, de les décomplexer par rapport à cette matière qui peut être intimidante. Nous allons poursuivre et intensifier ces efforts.

Les travaux à l'UFR Math-Info en images

L'UFR Math-Info : carte d'identité

A chaque département correspond un laboratoire adossé : l'Institut de Recherche Mathématique Avancée (IRMA), pour les mathématiciens et le Laboratoire des sciences de l'ingénieur, de l'Informatique et de l'imagerie (ICube) pour les informaticiens + Institut de recherche sur l'enseignement des mathématiques (Irem)

Deux mentions de licence (bac +3) et de master (bac +5) : Mathématiques et Informatique. Chaque mention de master se décline en plusieurs spécialités.

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