Par Margarita Ialtyr
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EPIClusters : zoom sur un projet à l’occasion de la clôture du programme

Début juillet, les résultats des quatre projets collaboratifs menés dans le cadre du programme EPIClusters de l’alliance EPICUR ont été présentés à la commission de l’alliance, ainsi qu’aux recteurs de ses neuf universités lors des « Open Science Days ». L’occasion de découvrir l’un d’entre eux avec ses porteurs. Intitulé : « A la recherche d'une nouvelle langue », il vise à identifier les principaux modes de narration de la migration et les processus d'installation dans les communautés urbaines de jeunes Ukrainiens ayant fui la guerre.

Pourquoi est-il important de parler de la migration forcée et de l'identité des jeunes ?

Il est important d'examiner d’un point de vue sociologique comment les identités sont remodelées

Jacek Kubera (Université Adam Mickiewicz de Poznan, Pologne) : La migration est un processus normalisé dans la société actuelle ; nous avons tous dans notre entourage des personnes qui ont migré, ou nous sommes nous-mêmes issus d’une telle famille. Il est important de comprendre ce que les gens ressentent face à la migration, surtout lorsqu'il s'agit de migration forcée. C'est une expérience qui peut être douloureuse, et si nous voulons coexister avec ces personnes, nous devons mettre en place des mécanismes qui les aideront à faire partie intégrante de notre société. Dans le cadre de ce projet, nous nous sommes intéressés particulièrement aux personnes âgées de 18 à 24 ans, car cette catégorie d’âge est souvent laissée de côté par les politiques gouvernementales, à l’instar des mineurs ou des personnes âgées. Tout le monde pense Ils sont jeunes, ils se débrouilleront.

Georgia Sarikoudi (Université de Théssalonique, Grèce) : Il faut savoir que notre identité change constamment, en fonction de différentes circonstances de vie. Il est donc important d'examiner d’un point de vue sociologique comment les identités sont remodelées et comment nous nous percevons nous-mêmes.

C'est la fin de votre projet, comment vous sentez-vous aujourd'hui ?

G. S. : Soulagée, car nous avons réussi à atteindre les objectifs initialement fixés. Mais aussi triste, car la coopération prend fin. J'aimerais continuer à travailler avec mon équipe.

Maciej Frąckowiak (Université Adam Mickiewicz de Poznan, Pologne) : Nous avons vécu ensemble une expérience professionnelle et personnelle très enrichissante, et nous avons réussi à créer une équipe de recherche interculturelle et interdisciplinaire, capable de combiner différentes méthodes de travail.

Nous avons réussi à créer une équipe de recherche interculturelle et interdisciplinaire

Jacek Kubera : Le fait d'être passé par toutes les étapes du parcours – EPIcamp, Epicradle et enfin EPICluster – nous a permis de créer un lien et de mieux comprendre nos domaines d'études et nos compétences respectifs. Maintenant, à la fin de ce parcours, nous nous faisons plus confiance. Nous avons également davantage confiance en nous-mêmes, après avoir réussi à mener à bien ce projet complexe !

Avez-vous l'intention de poursuivre votre collaboration ?

M. F. : Elle se poursuit déjà, puisque nous allons donner ensemble un cours dans le cadre de l'alliance EPICUR sur la thématique de notre EPICluster. Nous planifions des publications scientifiques. Et puis éventuellement, pourquoi pas, déposer un projet de recherche, pour trouver un nouveau financement. 

Les EPIClusters en bref

EPICLusters est un programme destiné à mener des projets de recherche interdisciplinaires et collaboratifs, afin de relever des défis scientifiques et sociétaux. Il s’adresse à des chercheurs en début de carrière de toutes les disciplines, pour une période n'excédant pas six mois. Dans ce cadre, les équipes ont accès aux infrastructures de recherche des universités partenaires d'EPICUR. L’idée étant d‘établir une coopération à long terme entre le monde universitaire et la société. En 2024, quatre projets ont été menés par vingt chercheurs, issus des neuf universités d'EPICUR.

Être opérationnels très rapidement

Le format des EPIClusters a permis aux chercheurs d’être opérationnels très rapidement, sans attendre plusieurs mois pour obtenir le financement. Pour certains participants, il s’agissait d’une première expérience de collaboration internationale, interdisciplinaire, ou encore leur première connexion tangible avec la société civile. Il est évidemment important de pouvoir expliquer son travail à d'autres chercheurs, mais il est bien plus important de trouver les mots et les outils pour l'expliquer au grand public, souligne Michael Zacherle, coordinateur du projet EPICUR-Recherche de l’alliance EPICUR.

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