Par Marion Riegert
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Embarquement immédiat pour l’océan avec la Fête de la science

Du 4 au 14 octobre 2024, la 33e édition de la Fête de la science, coordonnée par le Jardin des sciences de l'Université de Strasbourg pour le Bas-Rhin, invite à larguer les amarres dans un « Océan de savoirs ». Morceaux choisis parmi les 93 activités organisées par les écoles, laboratoires, instituts de recherche, associations et autres acteurs culturels, pour tous les publics, qu’ils soient plongeurs amateurs, ou adeptes chevronnés des fonds marins.

Conférence et improvisation : quand les espèces marines inspirent les matériaux

Fouzia Boulmedais, directrice de recherche à l’Institut Charles-Sadron (ICS - CNRS), sera en binôme avec Maxime Precheur, doctorant qu’elle co-supervise, pour parler de ses travaux inspirés par la nature. Sans oublier de proposer une représentation d'improvisation autour du biomimétisme.

Dans le cadre de ses travaux, Fouzia Boulmedais a réalisé une colle en s’inspirant des moules. Elles se fixent aux coques des bateaux et aux rochers dans des conditions extrêmes. Leur capacité à produire des protéines formant un filet adhésif m’a inspirée pour synthétiser une molécule en laboratoire capable de réagir avec des enzymes et les fixer sur une électrode. Ce procédé m’a permis de développer un biocapteur capable de mesurer le taux de glucose comme les lecteurs de glycémie des patients diabétiques.

Pour évoquer ses recherches et d’autres travaux sur de nouveaux matériaux inspirés par la nature, la chercheuse proposera une conférence le 9 octobre. Nous voyagerons dans le temps afin d'explorer des inventions encore utiles aujourd’hui... pour présenter ensuite quelques travaux en cours, inspirés du monde animal marin.

Suite à la curieuse rencontre donnée en avril dans le cadre du Curieux festival, Fouzia Boulmedais sera également présente avec la comédienne Marie Hattermann le 10 octobre dans une classe de seconde du lycée polyvalent Marguerite-Yourcenar d'Erstein pour parler de biomimétisme et de leurs parcours professionnels ainsi qu'en soirée lors d’une représentation d'improvisation autour du biomimétisme. 

L’atelier Sous l'océan

Avant la réouverture du Musée zoologique en 2025, deux ateliers de 20 à 30 minutes, élaborés par Maiwenn Premel et Nicolas Trommenschlager, en service civique au sein de l’établissement, proposent de se plonger dans la biodiversité marine.

L’idée était de permettre à nos volontaires de s’essayer à la création d’un atelier de médiation, tout en mettant en valeur une thématique des parcours semi-permanents du futur Musée zoologique, explique Joanne Hughes, chargée de médiation pour le Musée zoologique à la Ville et Eurométropole de Strasbourg.

Ammonites, coraux, éponges, oursins et mollusques seront présentés dans le cadre de deux ateliers. Le premier, « L’océan, avant et maintenant », est consacré à l’observation de spécimens d’espèces marines actuelles issus des collections du Musée zoologique, mais aussi à la manipulation de fossiles datant de plusieurs millions d’années, afin d’illustrer l’évolution de la faune océanique au cours des temps géologiques.

Le second atelier, « A la découverte de la biodiversité des océans », permet de découvrir par l'observation et l’échange les espèces vivant dans la baie de Sagami au Japon. Cet atelier donne un petit avant-goût de ce qui attend les visiteurs de la future exposition consacrée aux écosystèmes océaniques du Musée zoologique, dont les collections sont riches de spécimens rapportés du Japon à la fin du 19e siècle par le zoologiste et conservateur du musée Ludwig-Döderlein.

L'artiste Rafi Martin invité par le Service universitaire de l’action culturelle (Suac) de l'Université de Strasbourg

Anthropologue-sociologue de formation, Rafi Martin développe une pratique artistique qui croise sciences humaines et recherche expérimentale. Il animera avec Natacha Toussaint, médiatrice scientifique, un atelier de reconnaissance des météorites. Il présentera également son installation-performance Resonancias, proposition artistique de réappropriation collective d'un rapport au ciel.

Resonancias est une performance, issue d'une résidence dans le désert d'Atacama au Chili. Le public est invité à animer champs magnétiques, météorites et aimants et à entrer en résonance avec le fer terrestre et extraterrestre.

Dans ce dispositif, le magnétisme, l’attraction, la réflexion sont au cœur de ce qui se joue entre nous et le minéral, ouvrant un espace commun. Des forces invisibles se révèlent à l’œuvre, et nous animent autant que nous pensions les animer, rapporte l’artiste.

Ces enveloppes parfois extraterrestres déplacent nos expériences quotidiennes et permettent même peut-être de resituer un horizon politique collectif où la diversité de genre, de corps, la curiosité pour le vivant "immobile" nous fait créer des liens avec une entité immémorialement plus âgée et plus lente que nous, mais sidérante dans sa capacité à se transformer au long cours.

Portes ouvertes aux scolaires à l’École européenne d'ingénieurs de chimie, polymères et matériaux (ECPM)

L’École européenne d'ingénieurs de chimie, polymères et matériaux (ECPM) de Strasbourg ouvre ses portes le temps d’une journée aux élèves du CE1 au CM2, en mettant l’accent sur le lien entre chimie, océan et climat. 

Différentes animations organisées par le club des Ingénieurs sans frontières de l'école sont proposées en vue d’éveiller la conscience des jeunes face aux défis du réchauffement climatique et à la préservation des écosystèmes marins.

Au menu : des expériences scientifiques accessibles. Les enfants découvriront notamment la notion d’albédo, les conséquences du réchauffement climatique sur les océans comme la destruction des récifs coralliens. La montée du niveau des océans sera abordée avec la distinction entre la fonte de la banquise et la fonte de la calotte glacière.

L’occasion aussi de déconstruire la réputation parfois négative de la chimie en matière d’environnement, alors qu’elle est essentiel pour contrôler et prévenir les conséquences du dérèglement climatique. L’ECPM forme ainsi des ingénieurs conscients des enjeux écologiques, avec, dans son programme, des enseignements liés à la chimie verte, visant à minimiser l’impact environnemental des procédés industriels. 

En parallèle, l’école s’engage activement dans la recherche au service de la planète. Les laboratoires de l’ECPM, comme l’Institut de chimie et procédés pour l'énergie, l'environnement et la santé (Icpees - CNRS/Unistra) travaillent sur des technologies de capture et de stockage du dioxyde de carbone, un gaz à effet de serre majeur.

Infos pratiques

Dans le Bas-Rhin : du vendredi 4 octobre au lundi 14 octobre.
Au Village des sciences au Palais universitaire (Strasbourg) : samedi 5 octobre de 14 h à 18 h et dimanche 6 octobre de 10 h à 18 h.

Tarif : gratuit, une partie des activités est en libre accès. Inscription à certaines activités : accès à la billetterie.

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