Des collégiens en immersion au Centre de recherche en biomédecine de Strasbourg
Le 26 janvier 2025, les élèves de troisième du collège Caroline Aigle de Strasbourg ont eu l'opportunité de plonger dans le monde de la recherche lors d'une visite du Centre de recherche en biomédecine de Strasbourg (CRBS – Unistra/Inserm). À l’initiative de Morgane Milesi, leur professeur de SVT, cette matinée était l’occasion pour les élèves de visiter des structures de recherche du centre et de s’initier aux métiers scientifiques.

Explorer les mystères des maladies génétiques
Première étape, l’Institut de génétique médicale d’Alsace (IGMA). Sous la houlette de Salima El Chehadeh, praticien hospitalier, les élèves ont découvert les bases de la génétique et son impact sur les maladies rares. Une série de questions a permis d’illustrer les sujets de recherche : combien de paires de chromosome l’humain a-t-il ? Combien possède-t-on de gènes ? Si un père est porteur de maladie, l’enfant en sera-t-il forcément porteur ? Salima El Chehadeh explique les particularités de ces maladies, souvent complexes, qui peuvent toucher toutes les parties du corps et se déclarer à différents moments de la vie, du fœtus à la vieillesse. Les élèves se montrent particulièrement intéressés par les mécanismes génétiques, les maladies héréditaires, et les traitements possibles. C’est une tendance que je remarque en classe également : les questions de santé humaine sont en général celles qui génèrent le plus de curiosité
, explique Morgane Milesi.
Découvrir les métiers de la recherche
Deuxième étape au troisième étage, où Anne-Laure Charles, ingénieure de recherche au sein de l’unité de recherche Mitochondrie, stress oxydant et protection musculaire, présente son parcours universitaire et les différents métiers de la recherche, du technicien de laboratoire au chercheur, en passant par l’ingénieur de recherche et le secrétaire administratif. L’objectif principal de ce type de sortie pour ces élèves de troisième est d’enrichir leur parcours Avenir
, glisse Morgane Milesi. Ils découvrent des métiers qu’ils ont trop peu l’occasion de voir à cet âge-là, dans des lieux qu’ils n’ont pas l’habitude d’investir. Ils appréhendent ainsi mieux ce qu’on peut attendre en termes d’attitude et de savoir-faire dans des filières scientifiques. Je dois avouer avoir apprécié la présence de femmes chercheuses lors de cette visite. Les inégalités filles/garçons dans les filières scientifiques sont encore bien trop importantes, les adolescentes ne s’autorisant que très peu à s’orienter dans ces filières.

Se familiariser avec les infrastructures techniques
Dernière étape, au rez-de-chaussée, afin de découvrir la plateforme d’imagerie PIC-STRA. Pascal Kessler, responsable opérationnel de la plateforme, passe en revue les microscopes dont elle dispose. Quelles différences y-a-t-il entre ces microscopes et ceux du collège ?
, demande-t-il avant d’expliquer aux élèves la microscopie photonique et électronique, les options de photographies intégrées, la résolution ou encore la capacité de grossissement des microscopes.La rencontre au CRBS me permet également d’approfondir la culture scientifique et technologique des élèves, de rendre notamment plus concret le travail fait en classe sur les ordres de grandeur dans l’organisation du vivant. Voir qu’ici, on travaille de l’organisme au niveau cellulaire voire moléculaire permet de mieux comprendre le lien entre les sciences et les techniques en constante évolution
, explique Morgane Milesi.
« 20 000 euros, 50 000 euros, 100 000 euros ? » Un jeu du juste prix permet aux élèves de se rendre compte du coût de ces appareils, souvent évalués entre 100 000 et 160 000 euros. La plateforme accueillera en juillet 2025 un microscope électronique à transmission, une acquisition qui promet de nouvelles avancées.
Pascal Kessler présente aussi un scanner de lame, un microscope automatique, qui peut fonctionner jour et nuit, pour produire des images sur 210 lames différentes. Stylé
, lance un élève du groupe.
Un temps de questions-réponses
Le temps des questions réponses arrive, avec les intervenants et Patrice Gadroy, directeur du CRBS. Les collégiens se lancent, avec des questions pas toujours évidente. Combien vous gagnez par mois ? Pourquoi il y a une assistante sociale ? Est-ce qu’il y a des cellules dangereuses au CRBS, qui quand on les touche, on tombe malade ? Qui finance la recherche et les chercheurs ?...
Nous avons beaucoup de personnels techniques et de chercheurs qui aiment s’impliquer dans le partage de leurs connaissances et de leur métier, cela facilite grandement les choses
, affirme notamment Patrice Gadroy. Cette visite répond également à la politique de médiation et de vulgarisation du CRBS de s’insérer un peu plus dans la ville et pourquoi pas d’accueillir des nouveaux personnels de recherche, issus du collège Caroline Aigle, dans quelques années.
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