Par Marion Riegert
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Cinq momies animales de l’Institut d’égyptologie passées au scanner

Dans le scanner de la clinique Agoravet, cinq momies animales égyptiennes ont remplacé les traditionnels chiens et autres lapins ce lundi 29 janvier. Le tout, à l’occasion d’une opération de radiographie organisée par le laboratoire Archéologie et histoire ancienne : Méditerranée-Europe – Archimède (CNRS/Université de Strasbourg/Université de Haute-Alsace).

C’est un petit évènement inhabituel, y compris pour nous, sourit Xavier Ferreira, responsable du pôle chirurgical du centre de référé vétérinaire Agoravet, juste avant que les radiographies ne commencent.

Une première rendue possible par Cassandre Hartenstein, responsable du projet. Venue à la clinique en compagnie de Frédéric Collin, conservateur de la collection égyptienne de l’Université de Strasbourg, Baptiste Mulot, vétérinaire en chef du zoo de Beauval et Samuel Mérigeau, radiologue à la clinique du Parc à Castelnau-le-Lez. Nous avons déjà collaboré tous les quatre sur des radiographies de momies humaines que nous avions découvertes en Egypte en 2018 et 2019, rapporte la doctorante du laboratoire Archimède.

Vérifier si chaque momie contient bien un animal, identifier l’espèce, les causes du décès...

Côté momies, cinq animaux appartenant à la collection égyptienne de l’Université de Strasbourg acquises fin 19e, début 20e et conservées à la Maison interuniverstaire des sciences de l'Homme – Alsace (Misha). Selon l’inventaire, il s’agit de deux chats, un ibis, un poisson et un faucon, poursuit la jeune chercheuse qui souhaite notamment à travers cette opération vérifier si chaque momie contient bien un animal, identifier l’espèce, les causes du décès ou encore les procédures de momification. Le tout, sans altérer les momies. Parfois on trouve un rembourrage, ou les chats étaient divisés en plusieurs momies, explique Cassandre Hartenstein.

Le cas mystère

Après cette présentation, place au scanner. C’est un poisson ?, lance Xavier Ferreira. Je te confirme, c’est bien un poisson, lui répond Baptiste Mulot. La deuxième momie est moins évidente. Un bassin, un rachis lombaire et peut-être… un bout de fémur… C’est le cas mystère, le squelette est incomplet et ce n’est pas forcément les os du même animal, rapporte Xavier Ferreira.

S’ensuivent un chaton et un faucon qui ne laissent pas de place au doute. Le faucon présente certaines cervicales qui ne sont plus dans l’axe. Le chaton, lui, aurait été victime d’un coup du lapin. Quant au supposé ibis, il reste très peu de matière à commenter.

Les momies sont datées de - 700 au 1er/2e siècle après Jésus-Christ. Une fourchette large qui devrait se préciser grâce à une datation au carbone 14. Nous souhaitons valoriser ce travail ensuite auprès du grand public mais aussi à travers des publications, conclut Cassandre Hartenstein dont le travail d’analyse ne fait que commencer.

Retrouvez notre reportage

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Les différents types de momies animales

  • Les momies sacrées associées à un Dieu. Par exemple, pour le Dieu taureau Apis, un taureau était choisi pour l’incarner. Il était ensuite nourri et soigné et une fois mort placé dans un sarcophage avec sa biographie.
  • Les momies offrandes votives : chaque temple possédait un élevage d’animaux tués au moment des fêtes pour réaliser des momies en masse ensuite déposées dans les catacombes.
  • Les momies d’animaux de compagnie.
  • Les momies offrande alimentaire.

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