Par Elsa Collobert
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« Au Planétarium, on fait vivre la science ! »

Après une première année record à 100 000 spectateurs, le Planétarium du Jardin des sciences, ouvert depuis juillet 2023, continue d'afficher des résultats d’exploitation impressionnants. Lieu d’expérimentation et d’enrichissement permanent de l’offre culturelle et scientifique de l’université à destination du grand public, il s’impose comme la locomotive du quartier culturel du Jardin des sciences, au cœur de la Neustadt. À l’image de la mission de vulgarisation de l’Université de Strasbourg, il se veut ouvert, accessible et rassembleur. Bilan d’étape avec Milène Wendling, sa responsable enthousiaste et engagée.

Une diversité de publics et de formats

100 000 visiteurs, dès la première année : C’est énorme ! Dans l’ancien Planétarium, on en accueillait 20 000 par an, se réjouit Milène Wendling. Cette réussite s’explique par une capacité de salle augmentée, mais surtout par une stratégie d’ouverture à de nouveaux publics, jusque-là peu présents : les étudiants, séduits par un tarif préférentiel à 4 €, ou encore les amateurs de musique, grâce à des programmations originales. Et tout cela sans perdre le public fidèle, notamment les familles : À partir de 5 ans… jusqu’à 99 ans, il n’y a pas de limite d’âge ! 

D’abord de l’astronomie…

L’astronomie reste au cœur des missions du Planétarium, représentant 80 % de la programmation. En journée, la structure accueille les scolaires, du primaire au lycée, avec une offre pédagogique structurée autour de trois spectacles conçus en interne, en lien avec les programmes scolaires.
Pour le grand public, cinq films ont été acquis et sont diffusés régulièrement, avec en point d’orgue une animation du ciel étoilé en temps réel, rendue possible par le simulateur Digistar, un véritable bijou technologique.

« Reconnecter nos publics avec la nature, en allant observer le ciel nocturne »

Dès que les conditions le permettent, des observations à l’extérieur sont aussi proposées par l’équipe, pour reconnecter nos publics avec la nature ; voir le “vrai” ciel, ça reste magique… même si la météo ne suit pas toujours, comme pour l’éclipse du 29 mars ! 
Autre mission importante : montrer les données de la science. Les équipes s’appuient sur des données issues du programme spatial européen Euclid ou l’expérience Stella, ou encore celles du Centre de données astronomiques de Strasbourg (CDS). Le lieu joue aussi un rôle de formation pour les étudiants, que ce soit en masters d’astrophysique et Sciences et société, ou dans le cadre du DU Relier, s’adressant aux étudiants en exil.

… mais aussi de l’ouverture et de l’expérimentation

Seul planétarium universitaire de France, l’établissement se devait de proposer une offre originale. Et c’est chose faite : Notre salle immersive peut se transformer en salle de spectacle, de cinéma ou de conférence, s’enthousiasme Milène Wendling.
Grâce à de nombreux partenariats – avec le Théâtre national de Strasbourg (TNS), l’Opéra national du Rhin, Jazzdor ou encore le Curieux Festival – les expériences se multiplient : concerts de jazz improvisés sur fond de ciel étoilé, immersion dans un récif corallien, ou encore voyage sensoriel au son du mythique album Dark Side of the Moon, des Pink Floyd.
Notre idée, c’est de pérenniser et amplifier cette dynamique, pour faire vivre le lieu comme une salle immersive culturelle à part entière. L’arrivée prochaine d’un cinquième membre dans l’équipe devrait permettre de consolider cette orientation et d’ouvrir encore plus largement le lieu aux initiatives.
Objectif : faire du Planétarium un outil au service de tous, y compris du personnel universitaire. Sept séances de « siestes cosmiques » ont d’ailleurs été proposées à l’heure du déjeuner, en partenariat avec le Service pour la promotion de l’action culturelle et sociale (Spacs) : succès garanti !

Une accessibilité en progression

Nous faisons en sorte d’ouvrir de plus en plus aux publics empêchés, souligne Milène Wendling. Des efforts concrets sont menés pour accueillir les personnes malvoyantes ou sourdes et malentendantes : une séance annuelle est désormais sous-titrée, audiodécrite, en partenariat avec l’association Entendez Voir.
Un travail est également en cours avec les Instituts médico-éducatifs (IME) pour proposer des séances labellisées « ciné relax », adaptées aux personnes en situation de handicap cognitif ou psychique. Ambition : augmenter la fréquence de ces séances, et faire du Planétarium un lieu vraiment inclusif.

Faire vivre la science n’aura jamais été aussi concret. Entre rigueur scientifique et ouverture culturelle, le Planétarium du Jardin des sciences s’affirme comme un espace de dialogue et de découvertes, où chacun, petit ou grand, peut lever les yeux vers les étoiles – et s’y sentir chez soi !

Quelques chiffres-clés

100 000 visiteurs de juillet 2023 à juillet 2024
160 000 : estimation du nombre de visiteurs en 2 ans, jusqu’en juillet 2025
50 événements organisés par an
5 personnes au sein du pôle Planétarium du Jardin des sciences

Les planétariums fêtent leur centenaire à Strasbourg

La première séance de planétarium a eu lieu en 1925, au Deutsches Museum de Munich. Pour la première fois, des étoiles artificielles ont brillé sur un écran en forme de dôme. Pour fêter cet anniversaire, le Planétarium du Jardin des sciences a proposé des visites des coulisses et une conférence exceptionnelle sur l’histoire des planétariums qui a attiré, la veille du week-end prolongé du 8 mai, une centaine de curieux et curieuses.

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