Par Marion Riegert
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Stéphane Viville nommé au comité exécutif de la European society for Human reproduction and embryology

Stéphane Viville, responsable de l’unité de génétique de l’infertilité des Hôpitaux universitaires de Strasbourg, fait partie du comité exécutif de la European society for Human reproduction and embryology (ESHRE), la plus grosse société savante en médecine de la reproduction. En 2023, il est nommé au comité exécutif de la société, un poste qu’il mène en plus de ses activités de professeur d’université et de praticien hospitalier.

Parlez-nous de l’ESHRE ?

L'ESHRE a été créée en 1985 par le physiologiste britannique Robert Edwards, prix Nobel de médecine et de physiologie en 2010. Basée à Bruxelles, elle compte 11 000 membres, principalement européens, et dispose d’un budget de 9 millions d’euros annuels. Chirurgie, génétique, éthique, embryologie... la société fait dialoguer les disciplines liées à la médecine de la reproduction. Elle fonctionne avec des groupes d’intérêt en fonction des disciplines, auquel chacun peut s’affilier en fonction de ses affinités. La société organise chaque année un congrès annuel, le plus gros du domaine, qui rassemble plus de 12 000 personnes. A côté de cela, nous proposons des formations et réalisons des publications : quatre journaux émanent de la société.

Comment êtes-vous arrivé à ce poste ?

Je suis membre de la société depuis 1996, et j’ai pris des responsabilités dès 1997 à travers des activités de diagnostic préimplantatoire. Tous les deux ans, il y a un renouvellement partiel du comité exécutif. J’ai postulé et j’ai été nommé en juin 2023 pour deux ans, renouvelables une fois. Nous sommes 12 européens de nationalités différentes au comité exécutif avec trois présidents : le passé, le présent et le futur, qui œuvrent ensemble. Nous avons à notre disposition un bureau central d’une quarantaine de personnes pour gérer la partie administrative de la société. 

Quel est le rôle de ce comité exécutif ?

Les différents groupes nous soumettent les lignes directrices de leurs projets. Si nous les validons, des personnes du bureau central peuvent être dédiées à les accompagner. 400 000 € sont distribués à des projets de recherche chaque année autour de thématiques élaborées par les membres du comité de direction. La société publie des recommandations et des guidelines qui sont les références dans notre discipline.  Nous réalisons également des enquêtes de suivi. La société a mis en place des accréditations dans différents domaines, sortes de labels, signes de la qualité des praticiens en embryologie, chirurgie de la reproduction ou encore pour des centres de fécondation in vitro. Nous menons aussi un gros travail de veille sur les législations européennes pour éviter que la fécondation in vitro ne soit en difficulté. Nous sommes ainsi représentés officiellement au niveau du Conseil de l’Europe et du Parlement européen, il y a un vrai dialogue avec les autorités européennes. Sans oublier une activité d’information des citoyens sur la fertilité.

Son parcours en bref

Stéphane Viville est biologiste de la reproduction et généticien à l’Institut de génétique et de biologie moléculaire et cellulaire (IGBMC – CNRS/Inserm/Unistra). Depuis quelques années, il s’intéresse à la génétique de la reproduction : Nous recherchons les causes génétiques de l’infertilité, un domaine récent dont je suis pionnier avec mon laboratoire. Une recherche qui comporte un volet clinique de diagnostic qui mène en 2016 à la création d’une unité dédiée au diagnostic génétique de l’infertilité au Hôpitaux universitaires de Strasbourg.

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