Par Marion Riegert
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Nomination du premier professeur des universités titulaire en médecine générale à Strasbourg

Mathieu Lorenzo, médecin généraliste à Mulhouse, est le premier professeur des universités en médecine générale nommé à la Faculté de médecine, maïeutique et sciences de la santé de Strasbourg.

La médecine générale n’est devenue une discipline universitaire qu’en 2008. Il n’y avait pas jusque-là d’universitaires titulaires (maitres de conférences des universités, professeurs d’université…), explique d’emblée Mathieu Lorenzo qui se réjouit de cette avancée.

C’est une reconnaissance de notre métier en tant que spécialistes en médecine générale, au même titre que cardiologue, chirurgien orthopédique... Dans ce contexte, une activité de recherche dans les soins primaires, et plus spécifiquement en médecine générale sur les territoires se développe progressivement à l’Université de Strasbourg.

Très peu d’enseignants en médecine générale 

A Strasbourg, le généraliste est le premier nommé à ce titre, une fierté mais aussi une responsabilité pour l’avenir. Cela permet de se projeter sur le long terme. Il y a plusieurs jeunes collègues qui - je l’espère – deviendront à leur tour les nouveaux enseignants-chercheurs titulaires de la discipline. A Strasbourg, nous avons encore très peu d’enseignants en médecine générale par rapport au nombre d’étudiants formés.

A Strasbourg, les thèses des généralistes étaient présidées par des médecins d’autres spécialités

Grâce à cette nomination, Mathieu Lorenzo pourra notamment présider les jurys de thèse d’exercice que doivent soutenir les médecins. Le président du jury doit occuper un poste de professeur d’université. Jusqu’à présent à Strasbourg, les thèses des généralistes étaient uniquement présidées par des médecins d’autres spécialités. Côté projets, il aimerait créer à moyen terme une unité de recherche en soins primaires avec les autres disciplines nouvellement universitarisées.

Son parcours

En parallèle de son parcours de médecine, Mathieu Lorenzo réalise un master 2 en sciences de l’éducation puis une thèse au Laboratoire interuniversitaire des sciences de l'éducation et de la communication (Lisec). Il occupe un poste de chef de clinique puis de maitre de conférences à la Faculté de médecine, maïeutique et sciences de la santé de Strasbourg.

Son sujet de recherche ? L’impact de l’évaluation des apprentissages sur la formation des médecins généralistes et la mise en place de nouveaux outils dans leur apprentissage. J’ai notamment mené un travail sur l’inclusion de patients dans les panels utilisés pour la rétroaction de formations au professionnalisme (formations par concordance de jugement). Pour élaborer cette rétroaction, nous soumettions des situations à des panels constitués uniquement de pairs qui se prononçaient sur l’acceptabilité d’un comportement ou d’une attitude. Par exemple, si un médecin réprimande son collègue car il arrive en retard au travail et sent l’alcool, est-ce une attitude acceptable ?  Quelle est ici la « norme » professionnelle selon les pairs ? Impliquer des patients dans ces panels modifie cette norme. Le professionnalisme est ainsi co-construit avec les patients. C’est cohérent avec le mouvement global de participation des patients à la formation des professionnels de santé et ainsi, les professionnels de santé que l’on forme sont plus conformes aux attentes de la société.

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