Savoir(s)

Le Président Waline a été un grand universitaire, spécialiste de Droit administratif. Il est connu pour avoir repris, à la suite de Jean Rivero, la rédaction du célèbre Précis de droit administratif, aux éditions Dalloz, dont il assura seul la rédaction de quinze éditions depuis 1992. Il est l’auteur de nombreux articles dans lesquels il a développé ses thèmes favoris que sont l’importance du droit privé comme source du droit administratif, le renforcement de la décentralisation, la protection des libertés publiques et des droits de l’Homme ou encore l’évolution du contentieux administratif. Il a également été le premier Président de l’Université Robert Schuman, de 1971 à 1976 et, à cette occasion, le plus jeune Président d'université de France.

Le Président Waline était aussi un pédagogue remarquable dont l’enseignement a marqué des générations d’étudiantes et d’étudiants. C’était un remarquable directeur de thèse, associant rigueur intellectuelle et bienveillance à l’égard de ses doctorantes et doctorants, dont cinq sont devenus, par la suite, ses collègues professeurs. Il en était très fier, comme il était fier de la réussite de toutes celles et de tous ceux qu’il a contribué à former.

Ses activités et sa notoriété rayonnaient au-delà de notre université et reflétaient son engagement dans la Cité. Engagement politique au sein des collectivités territoriales strasbourgeoises et alsaciennes, où il joua notamment un rôle majeur dans la mise en place de la ligne ferroviaire à grande vitesse entre Paris et Strasbourg. Engagement éthique au travers de son implication à la présidence de l’Institut international des droits de l’Homme et de la Fondation Louise Weiss. Engagement social, enfin, dans le cadre de plusieurs associations œuvrant dans le domaine de la prise en charge du handicap.

Enfin, le Président Waline c’était surtout un caractère fait de rigueur et d’exigence mais également d’une grande humanité et d’une constante attention à l’égard des autres. C’est en cela qu’il était, pour toutes celles et tous ceux qui l’ont connu, un « roc », un « point de référence », un « grand Monsieur », un « exemple », selon les termes employés par les uns et les autres.

C’est cette personnalité aux multiples facettes et si éclairante pour celles et ceux qui ont été ses amis, ses proches, ses collègues, ses étudiantes et ses étudiants que nous conserverons dans nos cœurs et dans nos esprits.

Jeanne-Marie Tuffery-Andrieu, doyenne de la Faculté de droit, de sciences politiques et de gestion et Gabriel Eckert, directeur de l’Institut de recherche carré de Malberg.