Par Marion Riegert
Temps de lecture :

Finale Alsace de Ma thèse en 180 secondes : « Il n’y aura qu’un seul gagnant, ce sera la science »

Retransmise en direct sur la chaîne YouTube du Jardin des sciences, la finale alsacienne de la 11e édition de Ma thèse en 180 secondes s’est déroulée le jeudi 21 mars 2024 à 14h30 dans l’amphithéâtre Cavaillès de l’Université de Strasbourg, sous les yeux du public et des internautes.

Onze doctorantes et doctorants ont une mission : vous faire comprendre en 180 secondes et pas une de plus, l’objet et les enjeux de leur travail, l’objet peut-être aussi de leurs cauchemars, la source de leurs espoirs, lance la comédienne Margaux Lagleize en guise de préambule.

Elle poursuit en rappelant l’importance de la recherche et de la vulgarisation scientifique. Ça nous permet à nous, à moi, personnes qui ne cherchent pas, d’avoir un autre regard sur le monde. Une vision partagée par Rémi Barillon, vice-président Recherche, formation doctorale et sciences ouvertes à l’Université de Strasbourg, qui évoque un événement festif, mais pas que.

Il est important, en tant que scientifique, que nous soyons à la rencontre de tous les publics. C’est parfois difficile aujourd’hui pour les scientifiques de se faire entendre, de se faire écouter et de se faire respecter dans un monde qui parfois est bien trop surmédiatisé. […] Il n’y aura qu’un seul gagnant, ce sera la science cet après-midi ! Géraud Delorme, délégué régional du CNRS en Alsace, évoque pour sa part le courage qu’il faut pour accepter de se plier à cet exercice.

Une crameuse de caca de poules

Les onze chercheurs sélectionnés parmi 22 candidats entrent ensuite dans l’amphithéâtre sous un tonnerre d’applaudissements. Pourquoi avoir envie de devenir une rockstar quand on peut devenir doctorant ?, plaisante Margaux Lagleize avant de s’attaquer à la présentation du jury.

Quelques vocalises plus tard, elle se lance dans l’introduction de la première candidate : Eya Ghomri, de l’Institut des sciences des matériaux de Mulhouse (IS2M - CNRS /Université de Haute-Alsace) qui planche sur la valorisation des biochars et propose de voir les excréments autrement. Petit secret, mes collègues au boulot m’appelle "crameuse de caca de poule", confie la doctorante.

Macaca mulata fuscata abracadabra !

Les propos de tonton Michel à table pour parler de la perception des chômeurs ou encore Homer Simpson entouré de donuts pour évoquer la leptine, une hormone de satiété… sujets et métaphores s’enchainent avec parfois quelques formules magiques. Macaca mulata fuscata abracadabra !, sourit Sarah Silvère, chercheuse au Laboratoire de neurosciences cognitives et adaptatives (LNCA – CNRS / Unistra), qui étudie la tolérance sociale chez les macaques, comparant les Tonkeans à des hippies et les Rhésus à des guerriers. Une véritable série Netflix, glisse la doctorante.

Quand même quelque chose de cool

Après un temps de questions-réponses avec la salle et notamment un public de lycéens venu en nombre, les gagnants sont annoncés. Une reconnaissance assortie d’un chèque de 200 €. Le deuxième prix du jury revient à Bérengère Joffre de l’Institut des neurosciences cellulaires et intégratives (Inci - CNRS) pour ses travaux sur les Mécanismes moléculaires et cellulaires du transport de la leptine par les microglies de l'éminence médiane. J’espère qu’on vous a montré que la recherche c’est quand même quelque chose de cool, lance-t-elle au moment de recevoir son prix.

Le premier prix du jury est remis à Sarah Silvère. Sans oublier le prix du public décerné à Indréalie Lantus Penn, du laboratoire de Chémo-biologie synthétique et thérapeutique (CBST - CNRS / Unistra) qui étudie les nouvelles générations de linkers clivables pour des approches conjuguées. Sarah Silvère et Indréalie Lantus Penn continueront l’aventure lors de la demi-finale nationale le 28, 29, 30 mars, à Paris, afin de décrocher peut-être un ticket pour la finale nationale, le 5 juin, à Nice.

MT180 en bref

En France, Ma thèse en 180 secondes fête cette année sa 11e édition. À l’échelle nationale le concours est une action organisée par le CNRS et France Universités. Le Jardin des sciences de l’Université de Strasbourg et la délégation Alsace du CNRS co-pilotent le concours pour les départements du Bas-Rhin et du Haut-Rhin, parmi les 28 autres regroupements universitaires français participant au concours.

Catégories

Catégories associées à l'article :

Changer d'article