Par Lou Schillinger
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« Courir, c’est un bonheur, une échappatoire »

Claire Meyer est étudiante en master 1 en activités physiques adaptées et de santé à la faculté des sciences et du sport de l’Université de Strasbourg. Le 16 avril dernier, elle a disputé le championnat de France universitaire de trail à Moutier Haute Pierre (Doubs). Du haut de ses 23 ans, elle est sacrée championne de France universitaire dans sa discipline. Entretien avec la jeune sportive.

Comment s’est passé le championnat de France universitaire ?

C’était ma première compétition universitaire. Depuis la saison hivernale, j’avais une tendinite du tendon d’Achille. J’avais déjà dû renoncer aux championnats de France de cross à cause de cette blessure. J’ai remplacé les entraînements de course à pied par du vélo et de la natation pour soulager la blessure et conserver une forme physique.

Ce trail faisait 18 km et c’est long avec une blessure même si j’ai l’habitude de courir de plus longue distance (25 km et plus). Je suis partie très prudemment !

Je suis partie très prudemment !

Je n’étais pas sereine et je sentais que je manquais de course à pied. Le parcours était superbe, on courait le long de la rivière de la Loue. On a eu quelques passages bien roulants mais aussi bien glissants et techniques, j’ai bien aimé ! Il fallait rester lucide et attentif tout le long.

Ça changeait de courir avec des jeunes de mon âge. En général sur les trails, il y a beaucoup de quarantenaires donc c’était vraiment une autre ambiance ! Les garçons sont partis comme des fusées au départ, ils n’ont pas pu tenir leur rythme jusqu’au bout. Le fait de revenir sur certains coureurs au fur et à mesure de la course permet de s’accrocher davantage ! Même si à la fin avec la chaleur en sortant de la forêt je commençais aussi à perdre de la vitesse.

Qu’as-tu ressenti en franchissant la ligne d’arrivée ?

Un titre de championne de France universitaire est incroyable ! Mon objectif était de monter sur le podium car j’avais déjà décroché le titre de championne de France de trail 2021 de la Fédération française d’athlétisme (FFA) en espoir, huit mois avant ce championnat universitaire 2022. Je suis vraiment contente et cette course m’a donné un peu de confiance pour les prochains championnats de France de trail FFA qui ont eu lieu le 28 mai.

Comment as-tu découvert ce sport ?

J’ai toujours apprécié le sport. Quand j’étais plus jeune je faisais de la natation, de la gymnastique, du tennis de table, du hip-hop, du vélo… J’habite aux pieds des Vosges donc j’ai grandi à la montagne. Toute petite j’adorais faire des cabanes en forêt et j’y allais soit à vélo, soit à pied.

Toute petite j’adorais faire des cabanes en forêt et j’y allais soit à vélo, soit à pied

Et petit à petit, j’ai commencé à me balader seule pour finalement commencer à courir. A cette époque, je ne savais pas que cela s’appelait du trail et qu’il existait des compétitions.

Au lycée, je n’avais pas de bus qui allait jusqu’à mon village donc je faisais régulièrement du stop. Un jour, vers mes 15 ans, Carole Millet, une coureuse locale brillante, qui s’est arrêtée. On a très vite sympathisé et elle m’a proposé de courir le dimanche matin suivant. Rapidement, elle m’a fait découvrir le club d’athlétisme de Rouffach, m’a emmenée sur mes premiers trails et m’a offert mes premiers dossards ! Grâce à elle j’ai franchi le pas et me suis à nouveau licenciée dans un club.

Il y a une très bonne ambiance ! Ce club est comme une famille, on se soutient mutuellement et on est présents les uns pour les autres. Je ne ressens pas cet esprit de compétition stressant, bien que ce soit le club qui m’a amenée à mes premiers championnats de France.

As-tu des habitudes en particulier avant ou pendant une course ?

Non pas vraiment, mais j’emmène toujours un t-shirt de l’association ELA car j’ai débuté la compétition avec le cross de cette association au collège en 6e. Le slogan est : « Mets tes baskets et bats la maladie ».

Je n’écoute pas de musique pendant mes sorties et mes entraînements en général. Mais les bruits de la nature, je suis attentive si un chevreuil ou un sanglier n’est pas loin, les oiseaux chantent… J’ai eu beaucoup d’aventures avec les animaux de la forêt !

Ce qui te plaît dans cette discipline ?

Le bien-être avant tout. J’aime courir dans ma petite campagne à Wintzfelden et la montagne. C’est un bonheur, une échappatoire. J’aime pouvoir me dépasser, m’entraîner de manière rigoureuse et voir que je peux progresser. Il y a des courses qui sont tellement émouvantes, ou tu as les larmes aux yeux d’émotions et on est entouré de personnes heureuses de franchir la ligne d’arrivée ! Et puis ce côté nature et montagne c’est juste le bonheur les paysages dans lesquels ont court.

Aucune course n’est la même

Chaque course est différente en fonction du dénivelé, de la technicité du terrain, et de la météo ton chrono peut doubler pour une même distance ! Aucune course n’est la même.

Ce qui peut être plus difficile à gérer, c’est la météo. Elle n’est pas toujours au top. Un peu de pluie, ça ne fait pas de mal. Mais lorsqu’il neige, qu’il y a une canicule ou que le vent est à contre-sens… ça complique la course ! On s’épuise plus facilement et on n’est pas dans de bonnes conditions. Mais c’est ça aussi, le trail !

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