Par Elsa Collobert
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Alice Rieb au pays des acrobaties cyclistes

A la croisée du cyclisme, de la gymnastique et des arts du cirque, équilibre parfait entre les trois disciplines, il existe le cyclisme artistique. Un sport aussi spectaculaire qu’exigeant, que pratique Alice Rieb depuis ses 5 ans. L’étudiante en 3e année de licence Activité physique adaptée et santé (Apas) à la Faculté des sciences du sport (F3S), championne de France, nous raconte, le temps d’une courte pause dans son quotidien effréné.

En cyclisme artistique, la persévérance, c’est vraiment le maître-mot ! tient à souligner Alice Rieb, pour qui voudrait s’y risquer. Certaines figures mettent deux, voire trois ans à être maîtrisées.

Elle les enchaîne avec aisance, sur son vélo blanc acquis grâce à une campagne de financement participatif, mise en place par ses camarades de promo pour un projet en marketing du sport. Évoluer avec autant d’aisance sur cet engin en mouvement nécessite des heures d’entrainement, ainsi que de Préparation physique générale (PPG) et gainage, explique celle qui a aussi pratiqué la gymnastique, le temps du collège : C’était un bon complément.

Automatisme

De sept à neuf heures par semaine, en moyenne, Alice s’entraîne dans la salle du complexe de Geispolsheim, où est basé son club, la STEP. Il faut répéter et répéter sans cesse, parfois ça marche, parfois pas. On tombe. Et à un moment, sans qu’on comprenne vraiment pourquoi, ça finit par marcher à tous les coups, comme un automatisme.

En compétition, il s’agit d’enchaîner 30 figures en 5 minutes. A ce petit jeu combinant arithmétique et équilibre, Alice, qui a commencé la compétition à 8 ans, s’est rapidement révélée douée. En 2021, elle devient championne de France, termine 7e aux Championnats du monde et décroche la 5e place en Coupe du monde. Maintenant qu’elle y a pris goût, elle place la barre encore plus haut et souhaite continuer à encore évoluer, au plus haut niveau.

Une grande famille

Pour autant, ce n’est pas se mesurer aux autres qui plaît le plus à Alice : Le cyclisme artistique, c’est une grande famille, on se connaît tous et il n’y a pas la rivalité qui existe dans d’autres sports. Se mettre debout sur le guidon ou la selle d’un deux-roues, elle s’y est d’ailleurs essayée au départ, pour imiter mes deux grands frères et ma grande sœur ! Elle évolue encore aujourd’hui en compétition aux côtés de cette dernière, Valentine, et son frère Maxime dirige le club de Schiltigheim. Dans la famille Rieb, qui s’est fait une spécialité de l’équilibre sur deux-roues (les frères d’Alice pratiquent aussi le cycle-ball, ou football à vélo !), on regrette donc que ce sport spectaculaire ne soit pas davantage connu. Nous ne nous sentons pas très valorisés par notre fédération, celle du cyclisme, souligne Alice. Pendant le confinement, c’est de l’université qu’est venu le soutien pour qu’elle puisse continuer à s’entrainer, sa faculté lui mettant une salle à disposition.

Dans cet emploi du temps bien rempli, il lui reste encore un peu de temps pour pratiquer la clarinette et la danse folklorique, à Blaesheim, ainsi qu’être sapeur-pompier volontaire. Quand elle regarde vers l’avenir, plutôt que travailler dans un cirque – une possibilité pour laquelle optent de nombreux pratiquants de cyclisme artistique – Alice s’imagine plutôt initier les enfants porteurs d’un handicap cognitif au sport. Dans l’Institut médico-éducatif (IME) où je suis en stage en ce moment, on prépare un spectacle autour des arts du cirque… Il y aura bien sûr une démonstration de cyclisme artistique !

  • Curieux de voir à quoi ressemble le cyclisme artistique ? Le complexe sportif de Geispolsheim accueille les Championnats de France junior ce samedi 26 mars 2022 !

En action : une partie de l’enchaînement d’Alice Rieb lors du premier tour de la Coupe du monde, à Albstadt (Allemagne)

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