Par Elsa Collobert
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Une marraine en or pour La Strasbourgeoise

Diagnostiquée d’un cancer du sein il y a un an et demi, à 37 ans, Priscilla Bernard prend sa revanche sur la maladie. Armée d’un legging, de baskets et d’un optimisme à toute épreuve, l’enseignante en chimie à l’École européenne d'ingénieurs en chimie, polymères et matériaux (ECPM) s’engage comme marraine de la course et marche à pied de 5 km La Strasbourgeoise, organisée dans le cadre d’Octobre rose.

Avec toute sa tribu – famille et amis, y compris sa fille de 5 ans –, elle était aux premiers rangs du départ de La Strasbourgeoise, dimanche 6 octobre 2024. Tout comme l’année précédente, et en 2022… soit avant le diagnostic de son cancer du sein. C’est tombé en janvier 2023. J’avais repéré une grosseur anormale, en ai parlé à mon généraliste, qui m’a fait passer des examens plus approfondis, après avoir d’abord proposé un suivi rapproché. 

Mastectomie, chimiothérapie, nouvelle opération, radiothérapie, et aujourd’hui hormonothérapie… Elle passe par toutes les étapes du parcours de soin et de lutte contre la maladie, en 2023. Une année pendant laquelle l’activité physique était ma bouffée d’oxygène quotidienne . Marche rapide, course à pied, natation :J’ai bougé tous les jours, en alternant les activités, selon mon état de fatigue, d’immunité et les échéances du traitement. A certaines périodes, l’eau de la piscine était trop agressive pour ma peau. Pendant les cycles d’injection de trois semaines, mon niveau de forme me permettait d’aller courir la dernière semaine, juste avant l’injection suivante. C’est certain que cela m’a aidée à tenir ! 

Activité physique et dépistage

C’est le message qu’elle veut faire passer aujourd’hui. Et c’est donc sans hésiter qu’elle a accepté de devenir marraine de La Strasbourgeoise. Une proposition de mon médecin.  C’est aussi une des leçons , si elle devait en retenir une, de l’épreuve, ou plutôt l’aventure  qu’elle vient de traverser : Il pleut, il fait trop chaud, trop froid : on a facilement tendance à remettre la pratique sportive au lendemain. Maintenant, dès que j’en ai l’occasion, je chausse mes baskets et je vais courir ! Je me suis même inscrite dans un club, pour pratiquer en groupe. 

Une bonne hygiène de vie et une pratique sportive occasionnelle faisaient déjà partie de son quotidien, avant le diagnostic. En revanche, je ne marchais jamais. Ça fait partie des choses que j’ai intégrées à ma routine. A certains moments de la maladie, faire une demi-heure de marche par jour relève de l’exploit sportif !  La motivation de courir La Strasbourgeoise, en octobre, la guide tout au long de 2023 : L’année précédente, j’avais participé à la marche, en soutien à une amie diagnostiquée récemment de la même maladie. 

Maman est une pirate 

Si elle ne choisit pas ses mots au hasard, c’est qu’elle y a longuement réfléchi. Notamment pour parler du cancer à sa fille, Juliette – 3 ans et demi au moment du diagnostic. Avec ma compagne, nous avons soigneusement choisi les mots pour présenter chaque étape, sans anticiper : “Un gros médicament à prendre à l’hôpital, de la lumière pour éliminer toutes les poussières dans le corps”… Avec l’aide de la responsable du centre de ressources de l’Institut de cancérologie Strasbourg Europe (Icans), qui nous a orientées vers l'album “Maman est une pirate”. La cicatrice, le foulard… Il y avait tous les ingrédients pour parler à une enfant. 

Après son arrêt de travail, Priscilla Bernard a été très heureuse de retrouver ses élèves de la Classe préparatoire intégrée de l’ECPM, en février dernier. Je bénéficie d’un mi-temps thérapeutique, jusqu’en novembre. Ca fait aussi partie de ce qui m’anime au quotidien, et cela fait du bien de penser à autre chose. 

Outre encourager à l’activité physique, elle souhaite aussi rappeler l’importance du dépistage : Certes, l’âge médian pour la survenue d’un cancer du sein est entre 50 et 74 ans. Forcément à 37 ans, ce n’est pas la première chose à laquelle j’ai pensé, mais ni l’âge ni une bonne hygiène de vie ne nous mettent à l’abri de la maladie. Il faut consulter et en parler à un médecin, dès qu’on a un doute, qu’on remarque quelque chose d’anormal.  D’autant que l’incidence de la maladie augmente ces dernières années : le cancer du sein touchera 1 femme sur 8 au cours de sa vie. Plus on se fait dépister tôt, meilleures sont les chances de guérison. 

  • A voir : exposition « Cancer du sein & cancers masculins : et si on en parlait ? », jusqu’au 3 novembre, à la Bibliothèque nationale et universitaire (BNU) (cafétéria)

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